Laurent-Joseph-Maurice Gaudefroy-Demombynes est né le 15 décembre 1862 à Amiens, quartier de Renancourt. Il est fils d’Auguste Gaudefroy (1835-1910) et de Marie Demombynes (1839-1908). Il est élevé par sa mère chez son grand-père maternel Demombynes, avoué près le tribunal civil d'Amiens. Il fait ses études primaires au lycée de cette ville, après quoi, à partir de 1875, il fréquenta à Paris le Lycée Louis-le-Grand. De santé fragile, exempté du service militaire, il renonce à un voyage à Moscou pour Alger où il rencontre René Basset. Entre 1890 et 1895, il réside alternativement à Paris et Alger où il se forme à l’arabe et au berbère à l’École supérieure des lettres d’Alger. Il obtient du Conseil d'État de se nommer Gaudefroy-Demombynes en 1895 et ainsi de sauver le nom de Demombynes. Son Oncle Gabriel Demombynes (1840-1923) étant le dernier du nom. Il épouse le 26 août 1895 Alice Taillarda (1871-1959) à Mur-de-Sologne, en présence de son oncle Gabriel Demombynes et de son cousin Léopold Barré (1839-1905). La petite histoire raconte que Alice Taillarda n'aimait pas le prénom de Laurent et a donc demandé à son mari de se prénommer Maurice plutôt que Laurent. Ils sont les parents de Jean (1898-1984) et de Roger (1900-1992).
En 1895, il prend la direction de la médersa de Tlemcen et en 1898, il devient bibliothécaire à l’École des langues orientales. Il collabore alors avec les orientalistes de la Société asiatique et les linguistes de la Société de linguistique. En 1905, il enseigne l’arabe à l’Ecole coloniale puis l’arabe littéraire à l’Ecole des langues orientales en 1911. En 1927, il est nommé directeur d’étude pour l’Islam à la 5ème section de l’École pratique des hautes études et collabore avec William Marçais et Louis Massignon à la création de l’Institut d’étude islamique de l’université de Paris qu’il dirigera jusqu’en 1937. En 1935, il devient membre libre résident de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
Extrait de l’article de Jean Gaulmier paru dans Le Monde du 5 septembre 1957 : Si importante qu'ait été son œuvre érudite, peut-être est-elle dépassée encore par l'action qu'il a exercée comme professeur. Il adorait l'enseignement et il a formé des générations d'arabisants dans le cours d'arabe classique de l'École des langues orientales qu'il a professé avec une rare maîtrise de 1908 à 1935.
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Maurice Gaudefroy-Demombynes - Wikipédia
Maurice Gaudefroy-Demombynes, né le à Renancourt-lès-Amiens, mort le (à 94 ans) à Hautot-sur-Seine, est un arabisant français, spécialiste de l' islam et de l'histoire des religions.
Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 14 janvier 1925, puis Officier de la Légion d’Honneur par décret du 31 juillet 1934, en qualité de professeur à l’Ecole des langues orientales vivantes.
Éloge funèbre de M. Maurice Gaudefroy-Demombynes, membre libre résidant de l'Académie - Persée
PRÉSIDENCE DE M. CHARLES-EDMOND PERRIN Le Président prononce l'éloge funèbre de M. Maurice Gaudefroy- Demombynes, membre libre résidant, décédé le 12 août. Mes chers Confrères, L'oriental...
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1957_num_101_3_10780
Journal de Rouen du 8 novembre 1939 : Un violent incendie détruit les combles et le premier étage du manoir des Farceaux à Hautot-sur Seine. 500 000 Francs de dégâts
A Hautot-sur-Seine, à l’orée de la forêt de Roumare se dresse à flanc de coteau, dans la grande courbe que fait la route qui longe la Seine entre le Val-de-la-Haye et Sahurs, un vieux manoir de pierres du XV° siècle, le château des Farceaux, qui appartient à M. Gaudefroy-Demombynes, membre de l’Institut.

Hier soir, à la chute du jour, un violent incendie a détruit cette vénérable demeure qui gardera quand même sa beauté ancienne grâce au dévouement des pompiers de la commune et à la prompte et intelligente intervention des sapeurs-pompiers de Rouen qui réussirent à maîtriser le sinistre, sous la direction du commandant Méré, assisté du lieutenant Ledermann.
Il était 18 h. 45 M. Gaudefroy-Demombynes travaillait dans son bureau quand il eut son attention attirée par des bruits insolites semblant provenir des combes. En quelques instants, ces bruits se précisèrent en affreux craquements et le propriétaire se précipita aussitôt vers l’escalier conduisant aux combles. Ils étaient en feu.
M. Gaudefroy-Demombynes alerta aussitôt ses proches et le personnel de la demeure qui se mirent en devoir de combattre le sinistre pendant que les pompiers de la localité se hâtaient d’accourir. Tout en luttant contre le feu on s’efforça de sauver ce qui était possible.
En même temps, M. Poullard, maire de Hautot, demandait le secours des sapeurs-pompiers de Rouen, qui arrivèrent sur les lieux du sinistre en un temps record et bientôt un puissant fourgon aux ordres du lieutenant Ledermann, mit en batterie une série de lances qui attaquèrent le fléau avec succès malgré le vent.
A 20 heures, le feu était circonscrit. En s’écroulant, la toiture et les combles avaient communiqué le feu au premier étage dont les aménagements et les objets qui n’avaient pu être sauvés étaient anéantis. Mais le rez-de-chaussée était pratiquement intact et les murs épais de la demeure, bien que fort éprouvés vers le sommet, restaient debout.
Hier soir, on fixait approximativement à 500 000 Francs l’ordre des dégâts. Mais en vérité, on ne pourra connaître l’étendue exacte du désastre qu’en procédant à un inventaire méthodique.

Les gendarmes Saveuse et Lautuit de la brigade de Grand-Couronne, arrivés sur les lieux dès le début du sinistre, procédèrent à l’enquête pour en établir les causes. Dans la matinée, M. Gaudefroy-Demombynes avait fait visiter ses cheminées par un plombier qui avait dû, pour mener à bien, son travail, ôter les plaques disposées dans les combles, sur les conduits. On se demande si, l’une de es plaques n’est pas tombée après le passage de l’ouvrier laissant passer des étincelles qui auraient communiqué le feu à des matières ou à des objets particulièrement inflammables placés dans les combles. Quoi qu’il en soit, le feu a pris naissance dans les combles sur la droite de la façade du côté de la vallée. Il y a assurance.
Le 7 novembre 1939, lors de l'incendie de sa maison, Maurice Gaudefroy-Demombynes avait dû faire appel aux sapeurs pompiers de Rouen, la pompe à bras de la commune étant tombée en panne.
Conseil municipal du 10 décembre 1939 : Sinistre de M. Gaudefroy-Demombynes
M. le Maire d’Hautot-sur-Seine expose que le 7 novembre 1939, lors du sinistre de M. Gaudefroy-Demombynes, il a, sur l’invitation du propriétaire fait appel aux sapeurs-pompiers de Rouen pour combattre le sinistre. La Ville de Rouen vient d’envoyer la note des frais de déplacement : celle-ci s’élève à 4 586 F. M. le Maire est allée demander au propriétaire de bien vouloir payer cette note. Celui-ci a refusé. Le Conseil municipal devant cette situation décide de réitérer sa demande, ne pouvant croire que la position de M. Gaudefroy-Demombynes soit définitive. Il décide également d’écrire à la Compagnie d’Assurances, les Anciennes mutuelles, pour tâcher d’obtenir une participation dans la dépense.
Conseil municipal du 1er décembre 1940 : Don de M. Gaudefroy-Demombynes
Le Conseil municipal décide d’accepter le don de 2000 F. fait par M. Gaudefroy-Demombynes au titre de sa participation personnelle dans les frais d’extinction de son incendie de novembre 1939.
Conseil municipal du 5 octobre 1941 : Remerciements à M. Gaudefroy-Demombynes
Le C. M. adresse ses vifs remerciements à M. Gaudefroy-Demombynes pour le don de 4 586 F qu’il a effectué à tire de remboursement des frais de déplacement de la moto pompe de Rouen, lors du sinistre de novembre 1939.
Journal de Rouen du 29 juin 1943 : M. et Mme Maurice Gaudefroy-Demombynes ; Mme Collombier ; M. Jean Gaudefroy-Demombynes, ont l’honneur de vous faire part du mariage de leur petite-fille et fille Nicole avec M. Paul Martin interne des hôpitaux de Rouen. M. et Mme Paul Martin ont l’honneur de vous faire part du mariage de leur fils Paul avec Mlle Nicole Gaudefroy-Demombynes. La bénédiction nuptiale leur sera donnée le samedi 3 juillet, à midi, en la chapelle de Hautot-sur-Seine. Hautot-sur-Seine, par Sahurs. Rouen, 153 rue de la Grosse-Horloge.
Maurice Gaudefroy-Demombynes a été conseiller municipal de Hautot-sur-Seine de 1945 à 1953.
Poème extrait du recueil RETOUR EN FRANCE de Jean Gaudefroy-Demombynes à Hautot-sur-Seine publié en 1954 :
Jardin Familial
L’herbe de ce jardin n’aura qu’une saison
Mais elle renaîtra ; tout ce jardin, lui-même,
Tant que s’échangera l’éternel mot ; - « je t’aime ! »
Verra des pieds nouveaux fouler son vieux gazon.
A l’heure où le vieillard, assis sous la charmille,
Attendra le sommeil dans le soir ténébreux,
Les bosquets souriront à des couples heureux,
Aux murmures soyeux des garçons et des filles.
Le grand-père a fini de confier ses espoirs
Aux arbres d’autrefois qui bercèrent ses songes ;
D’autres viendront ici, de l’aube jusqu’au soir,
Y faisant verdoyer l’idylle et le mensonge.
Les filles de nos fils, d’autres générations,
D’autres enfants encore, farouches ou paisibles,
Se cacheront au creux des fourrés invisibles,
Agités, come nous, par les mêmes passions.
Vieillard, console-toi de descendre au silence :
Ton jardin gardera ses parfums pour l’enfance,
Pour les bambins aux jeux bruyants et destructeurs ;
Mais si l’herbe aujourd’hui se flétrit et de meurt,
L’herbe neuve, demain, tapis jonché de fleurs,
Accueillera les pas des rires et de douces querelles :
Le frais babil d’enfants, légers comme des ailes.
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Extraits d’un article signé de Félix Arin paru dans la revue HESPERIS en 1958 :
Il y a peu d’exemples d’une harmonie conjugale aussi parfaite que celle qui unissait Maurice et Alice Gaudefroy-Demombynes : ils ont vécu véritablement l’un pour l’autre et pour leurs deux fils, et rien n’était plus touchant que leur mutuelle tendresse persistant inaltérée au-delà de leurs noces d’or et même de diamant, célébrées au milieu d’une nombreuse postérité comprenant jusqu’à leurs arrière-petits-enfants.
Quant à 92 ans, en juillet 1955, il fallut le transporter de toute urgence, à dix heures du soir, dans une clinique de Rouen pour une intervention chirurgicale à laquelle il était douteux qu’il survécût (et il le savait) c’est avec un calme parfait qu’il se leva, s’habilla et prit congé des siens, stupéfiant le chirurgien angoissé par le détachement et la sérénité avec lesquels, pendant le trajet en voiture, il envisageait sur un ton plaisant les suites possibles de l’opération. Il y résista contre toute attente, et même à une seconde qu’il dut subir au début de mars 1957, à 94 ans. Il ne devait toutefois survivre que quelques mois, qui furent douloureux physiquement et, moralement.
Il décède le 12 août 1957 à Hautot-sur-Seine. Le Conseil Municipal d’Hautot-sur-Seine du 10 novembre 1957 évoque l’inhumation de Mr Gaudefroy-Demombynes ancien Conseiller municipal. Son épouse Cécile Alice Valentine Taillarda est décédée à Hautot-sur-Seine le 27 mai 1959.