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26 avril 2020 7 26 /04 /avril /2020 15:39

Les archives concernant la paroisse d’Hautot-sur-Seine entre 1469 et 1680 sont lacunaires.

 

 

Le 9 novembre 1469, l’anneau du duc de Normandie est placé sur une enclume et brisé d’un coup de masse signifiant le rattachement définitif du duché au domaine royal.
Pour reconstituer une noblesse dans une province reconquise depuis seulement vingt ans la Charte des Francs-fiefs est accordée par Louis XI par une ordonnance donnée au château de Plessis-lèz-Tours, le 5 novembre 1470, à des familles réputées nobles en raison de leur possession de terres nobles à gage-pledge, cour et usage (droit de basse-justice), ces terres sont exemptes des droits de franc-fief, taxes dues au roi par tous les roturiers possédant des seigneuries.
La famille Grouchet est anoblie en 1470 par la Charte des Francs-fiefs dans la vicomté de Rouen et sergenterie de Saint-Georges de Boscherville pour le fief de Soquence dont la finance est de 50 livres.

LES HAUTOTAIS EN L’AN DE GRACE 1471

Nous vicaire-général au spirituel et au temporel de notre père en Christ, monseigneur Guillaume, par la miséricorde divine, évêque d’Ostie de l’Eglise Romaine, d’Estouville et archevêque de Rouen, à présent absent (1), à notre aimé doyen rural de Saint Georges ou à son remplaçant, salut en Dieu.

L’église paroissiale d’Hautot, de votre doyenné, est à présent vacante, par la résignation ou démission de messire Nicolas HAUNSTON, prêtre, dernier recteur et possesseur de cette église, et aussi par la permutation qui est à faire avec messire Simon LANGLOIS, prêtre et chapelain de la chapelle, faite et admise par votre autorité en faveur de votre chapelle et non autrement. Le sérénissime Roi très chrétien, notre seigneur par la grâce de Dieu Louis Roi de France, affirmant que le droit seigneurial et celui de présentation à cette chapelle lui appartenait et compétait, nous présenta par ses lettres patentes notre messire Simon LANGLOIS, comme suffisant et convenable, c’est à vous de compléter cette action par l’autorité de notre révérendissime père. Nous vous mandons donc qu’après avoir appelé et adjoint les recteurs voisins de ladite paroisse d’Hautot, leurs chapelains et autres gens sages et discrètes, et après avoir publié trois bans pendant trois jours consécutifs, suivant l’usage et coutume de votre doyenné, vous fassiez par des témoins probes et dignes de foi enquérir de ceux qui peuvent avoir connaissance de ce qui suit, afin de vous informer en notre place.

D’abord, qui est le vrai patron de cette église paroissiale, qui avait coutume de présenter et qui présenta votre curé, et en vertu de quel droit et titre ? Aussi, si au sujet de ce droit seigneurial il y avait eu quelque procès, controverse ou matière d’enquête. Et si le procès était terminé, par quel droit, entre quelles parties et par quel jugement ?

Ensuite de la vie, mœurs, naissance et comportement de ce présenté ? S’il est lié ou empêché par une sentence quelconque d’interdit, de suspension ou d’excommunication, et s’il peut obtenir cette suivant le droit canonique. Depuis quand cette église est vacante, de son revenu annuel et du nombre de paroissiens et d’autres choses nécessaires à l’enquête ? Ensemble en nous donnant aussi les noms de ceux qui témoignèrent, en faisant apposer votre sceau en signe de la fidélité de cet instrument.

Donné à Rouen sous le sceau de la Grande Cour de Rouen avec notre signet. L’an de grâce 1471, 9ème jour du mois d’août.

(1) Archevêque de Rouen de 1453 à 1483, il participe au conclave de 1471 qui élit Sixte IV et consacre le nouveau pape le 25 août 1471.

La paroisse d’Hautot-sur-Seine de 1469 à 1680

Sache votre Excellence vénérable, que je fis publier dans l’église d’Hautot, de mon doyenné, trois bans durant trois jours divers et consécutifs, suivant l’usage au sujet du droit seigneurial de cette église, à l’instance du sage homme Simon LANGLOIS, prêtre présenté à cette église par vos lettres auxquelles est attachée la présente relation. Ayant fait adjoindre messire Guillaume de VILLEHAYE et Pierre PICART hommes discrets, prêtres de l’église de Sahurs, je fis mon information diligente sur le droit seigneurial, et autres choses contenues dans votre mandement par témoins probes et dignes de foi dont les noms et surnoms s’ensuivent ; personne ne s’est opposé à ces bans publiés au sujet du droit seigneurial etc. ce que je certifie par l’opposition de mon sceau. Donné l’an de grâce 1471, 18 octobre. (Sceau de Guillaume HAUTEY)

La paroisse d’Hautot-sur-Seine de 1469 à 1680

A mon seigneur homme prudent et vénérable d’une science éminente, vicaire général de monseigneur Guillaume d’ESTOUVILLE notre père en Christ, cardinal d’ESTOUVILLE et archevêque de Rouen, votre humble sujet et chapelain Guillaume HAUTEY prêtre doyen de Saint Georges, diocèse de Rouen, avec toute sa révérence et l’honneur que je lui dois.

A la question posée si à l’occasion de cette présentation, il y eut une quelconque simonie, fraude ou tromperie ou un autre pacte illicite au profit d’une irrégularité simoniaque, il répondit qu’il ne connaissait ni n'avait entendu parler d’aucune simonie, fraude, tromperie, etc. Il affirma que cette paroisse contenait douze paroissiens ou environ ; il dit aussi que le fruit et le revenu de l’église paroissiale d’Hautot pouvait valoir 20 livres t. ou environ pour les années normales etc.

Il ne saurait déposer rien d’autre sur le contenu de ce mandement.

Bertrand FAROUILLOT, âgé de 40 ans ou environ.

Laurent GUIBEL, âgé de 35 ans ou environ.

Jean CHOUGET, âgé de 36 ans ou environ.

Jean PILL, âgé de 40 ans ou environ.

Cardin DURANT, âgé de 37 ans ou environ.

Jean ROUETE, âgé de 47 ans ou environ.

Jean CLERENBAULT, âgé de 35 ans ou environ.

Michael PARQUET, âgé de 34 ans ou environ.

Gautier BERNEVAL, âgé de 45 ans ou environ.

Pierre CHOUART, âgé de 35 ans ou environ.

Robert CHOUGUET, âgé de 35 ans ou environ.

Pierre GUILLOT, âgé de 34 ans ou environ.

Tous les témoins disent et ont dit la même chose que le premier témoin sans addition ni omission. HAUTEY

 

La paroisse de Hautot-sur-Seine (Parrochie de Hototo), qui devait avoir 200 habitants au XIIIème siècle, tombe à environ 60 en 1471.

L’inondation de 1496 fait d’importants dégâts en particulier à Rouen rive gauche.

La reconstruction du moulin du Temple est confiée en 1514 à Pierre Duboc meunier demeurant à Moulineaux. Localement, c’est le signe du retour de la prospérité perdue.

LES REGISTRES DES BAPTEMES, MARIAGES & INHUMATIONS

 

L'Ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 rend obligatoire la tenue de registres des baptêmes, en français, par les curés des paroisses. L'Ordonnance de Blois de 1579 leur impose l'enregistrement des mariages et décès.

 

Les mariages célébrés en l’église paroissiale d’Hautot-sur-Seine entre 1547 et 1593 :

 

ANNEE EPOUX & EPOUSE ; 1547 FOUQUES & CHOUARD ; 1548 PETITVALLET & LANGLOYS ; 1550 CHONQUET & DE LA LANDE ; 1551 ALEXANDRE & BRIFFAULT ; 1551 FOLLIE & VINET ; 1554 NOVELLE de ? & LEQUESNE ; 1554 GUILLOT & CHUCCEY ; 1554 GUILLOT & DROUET ; 1556 CLEREMBAULT & DELAPERNELLE ; 1556 BAVANT & BONNOT ; 1556 BLOT & [NL] ; 1558 DUCHESNE & BARET ; 1558 BAVANT & POULLART ; 1558 LEQUIEN & RUETTE ; 1561 PIEL & VIVIER ; 1563 PIEL & LENOIR ; 1564 QUIBEL & DURANT ; 1568 BRIFFAULT & DIEPPEDALLE ? ; 1569 CHOUARD & LIGNANT ? ; 1569 RUETTE & LENOIR ; 1570 DELAPORTE & [NP] ; 1571 CHOUARD & PIEL ; 1571 CHOUARD & [NP] ; 1576 PICART & DEPIEL ? ; 1576 GUEROULT & AUZOULT ; 1578 DESMAREST & CHOUARD ; 1579 DESMARES & en blanc ; 1580 QUIBEL & PICQUEFEU ; 1581 CHOUQUET ? & BERAULT ? ; 1584 MASSET & RUETTE ; 1588 LETROCHE ? & RUETTE ; 1588 GOUCHARD & BANSE ? ; 1593 HEUDEBERT & CHOUARD

Les registres des baptêmes, mariages et décès pour la période 1593-1680 sont perdus.

Le 20 février 1563, le fief de Sahurs est vendu par Marie de Bourbon Saint-Pol (1539 - 1601) à Jacques de Brévedent (v. 1490 - 1580). Lieutenant-général du bailli de Rouen en 1547, il est anobli le 3 octobre 1550 par lettres patentes du roi Henri II expédiées le 29 juin 1552.

L’inondation de 1571 fait d’importants dégâts en particulier à Rouen rive gauche.        

En octobre 1576 les paroisses de Sahurs et de Hautot achètent en commun 46 acres de bruyères au Roi de France détachées de la forêt de Roumare : « Adjudication faite au commun des paroisses de Sahurs et Hotôt des bruyères et places vagues joignantes la forêt du Roy ».

Pierre de Marbeuf de Sahurs a été anobli en mai 1581 par Henri III, pour ses bons services et faits d'armes.

A cette époque on peut dire que « chaque champ a son nom ». Pour désigner les parcelles dans les terriers (registres contenant les lois et usages d'une seigneurie) et le tabellionage (système de rédaction et d’enregistrement des actes juridiques), on leur donne des noms qui correspondent à des lieux-dits. Certains ont traversé le temps en ayant été repris dans le cadastre napoléonien : Fendanges, Rouage, Terres-Quemines, Farceaux, Buisson, Osier. D’autres ont disparus comme la Noé-Notre-Dame, le Rouy, la Vergée-du-Temple, le Froc du Roi, les Vignes, Epars (Hautot et Sahurs), le Val la Douce (entre la forêt de Roumare et le hameau du Rouage).

Photographie d’un enclos non appareillé avec des briques en bordure du cimetière

L’acte d’adjudication de 1576 mentionne « un clos fossoyé que l’on dit appartenir aux hoirs de défunt Jean Demarbœuf ». Les enclos seigneuriaux parsèment la paroisse d’Hautot-sur-Seine depuis au moins cette époque. Ils regroupent dans un même espace le logis et les bâtiments de dépendance, suggérant un mode de vie assez rustique des seigneurs, peut-être pas si éloigné de la façon de vivre de leurs fermiers.

 

LES EVENEMENTS DE 1589-1594

 

Après l’assassinat des Guise, en décembre 1588, la Ligue catholique déclare Henri III déchu du trône, nomme Charles de Mayenne lieutenant-général de la couronne de France. Rouen se rallie à la Ligue dès février 1589. Henri III transfert par lettres-patentes le parlement de Normandie dans la ville de Caen restée loyaliste. Après la mort d’Henri III le 2 août 1589, Charles (I) cardinal de Bourbon, archevêque de Rouen est reconnu roi par les ligueurs sous le nom de « Charles X », en opposition au protestant Henri IV de Navarre. De décembre 1591 à mai 1592, pendant la huitième guerre de Religion, le roi Henri IV assiège en vain la Ville de Rouen.

 

En 1592 les ligueurs brûlent le château de Soquence de Charles de Gruchet : « Près de Rouen, on avait pillé, puis brûlé le château de Soquence, appartenant au conseiller De Gruchet. »

En 1593, les riverains des forêts, dont celle de Roumare, ayant été empêchés de jouir de leurs droits et les Etats de Normandie adressèrent à ce sujet des remontrances au Roi.

 

Henri IV annonce sa conversion au catholicisme et abjure à la cathédrale de Saint-Denis le 25 juillet 1593. Il est sacré à Chartres le 27 février 1594. Le Parlement de Normandie est rétabli à Rouen par un édit en date du 8 avril 1594.

LA (RE)CONSTRUCTION DU CHOEUR

 

Dans un rapport de 1669 sur la forêt de Roumare, il est mentionné que les églises de Canteleu, Montigny, Saint-Pierre, Sahurs, Hautot, ont été reconstruites il y a moins de cent ans.

 

Il y a probablement un lien avec les événements de 1589-1594. Le panneau en bois noirci est-il un témoin d’un incendie de l’église ?

 

Le patron de Hautot-sur-Seine est le Roi de France, il a donc dû financer le nouveau chœur plus large que la nef, l’ancien devait être de style préroman et de petite dimension. A l’intérieur on perçoit un repentir dans la construction, résultant probablement de la construction de la sacristie.

La paroisse d’Hautot-sur-Seine de 1469 à 1680

Photographie de Fernande OBSELIN de l’église paroissiale d’Hautot-sur-Seine vers 1960

En 1611-1612 les commissaires du Roi attribue un cimetière aux protestant de Sahurs et Hautot-sur-Seine au lieu-dit Le Carrefour entre les deux paroisses.

En 1648 nomination par François II de Harlay (archevêque de Rouen de 1615 à 1651) à ladite cure, Regiam cum capella curam sive capellam cum cura regiam de Hautot juxta Sequanam, sur présentation du Roi, de Claude Perdrix, chapelain de Notre Dame de la Paix à Sahurs (chapelle de Marbeuf).

La crue de la Seine de février 1658 est la plus importante enregistrée au cours des quatre derniers siècles. La hauteur maximale des eaux est à Paris de 40 cm environ au-dessus de celle de 1910 : L'histoire des crues | Episeine

Photographie d’une borne avec fleur de lys en bordure du bois de la commanderie

 

Après 1669, l’entourage de la forêt de Roumare est, circonscrit d'une manière continue par des fossés pris sur le sol des riverains, comme le montre les bornes le long du bois de la commanderie.

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