Dans le cimetière de l’église d’Hautot-sur-Seine, le monument funéraire de Louis Lézurier (1765-1852) et de son épouse Constance Delapierre (1776-1848) est surmonté d’une statuette avec la mention « caritas nunquam excidit ».
La mention est extraite de la Bible : corinthiens 13.8
« caritas numquam excidit sive prophetiae evacuabuntur sive linguae cessabunt sive scientia destruetur » : La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. En février 2016 un congrès international s’est déroulé au Vatican sur ce thème : « La charité ne passera jamais (Co 13,8) : Deus caritas est ; les perspectives 10 ans après ».
De nombreux indices suggèrent que cela pourrait être une œuvre de Félicie de Fauveau (1801-1885), nièce de Constance Delapierre.
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Monastère royal de Brou - Visite guidée : L'ange musicien
Découvrez ou redécouvrez L'ange musicien, sculpture de Félicie de Fauveau exposée au Monastère royal de Brou.© Ville de Bourg-en-Bresse / Monastère royal de ...
Félicie de Fauveau fait des choix audacieux en affirmant son indépendance, tout d’abord en choisissant de sculpter et ensuite par ses choix e vie. Elle va rester célibataire toute sa vie, attachée à l’amour de sa vie la Comtesse de la Roche-Jacquelin, en ne dépendant d’aucun mari mais en travaillant avec son frère Hippolyte comme assistant. Elle va s’installer ensuite à Florence où l’aristocratie de l’Europe entière viendra lui commander des œuvres. On sent toute sa passion pour le Moyen-Age, et en particulier pour la Quattrocento italien.
Le premier indice est la ressemblance des deux personnages de l’allégorie avec Félicie de Fauveau elle-même et son frère et assistant Hippolyte. On peut même interpréter la pose comme l’idée que se fait Félicie d’elle-même et du statut d’assistant de son frère.
Photographie d’Hippolyte de Fauveau (1804-1887)
Si l’on retient l’hypothèse de la composition familiale, le troisième personnage est la nièce de Félicie de Fauveau, Marie Le Masson (1844-1851) qui repose également dans le cimetière de l’église d’Hautot-sur-Seine.
Le dernier indice est l’ange ou chérubin avec des ailes. C’est l’indice le plus probant, on peut considérer que ce thème est la marque de Félicie de Fauveau depuis le décès de son neveu François Bautte de Fauveau en 1848. On le retrouve d’ailleurs gravé sur le monument de Marie Le Masson.
La thématique de l’allégorie est « la Religion écrasant l’Hérésie » dans le style troubadour. Malicieusement ou peut y voir Félicie écrasant le bonapartisme, la croix couchée avec trois traverses symbolisant Napoléon III.