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5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 07:08

En 1867 est mis en vente à Hautot-sur-Seine une maison de campagne avec ses dépendances. Le mise à prix est de 30 000 Francs.

Annonce parue dans le Constitutionnel du 19 juillet 1867

Annonce parue dans le Journal de Rouen du 9 août 1867

C’est la seule cession de cette maison en 250 ans, la maison de campagne passe de la famille JUIN/TRUGARD à la famille BARRÉ/DEMOMBYNES/GAUDEFROY

La maison de campagne de Madame de Maromme à Hautot-sur-Seine

La maison de campagne de Mme de Maromme en 2020

L’annonce concerne les propriétés d’Alfred LE POULLETIER Comte d’Auffay décédé à Hautot-sur-Seine le 13 novembre 1861, lors d’une visite. Bibliophile distingué, sa collection de livres a été mis en vente en 1863. Il hérite de la maison de campagne de Hautot de Madame de Maromme sa grande tante par alliance.

Il est le père de trois filles : Berthe (1840-1904), Blanche (1843-1923) et Marthe (1852-1910).

La maison de campagne de Madame de Maromme à Hautot-sur-Seine

Généalogie simplifiée de la famille TRUGARD DE MAROMME

 

Acte de décès d’Anne Armande Rosalie LOYER à Hautot-sur-Seine le 28/12/1860 :

Du vingt huit décembre mil huit cent soixante à cinq heures du soir. Acte de décès d’Anne Armande Rosalie LOYER, décédée en cette commune aujourd’hui à huit heures du matin, propriétaire, âgée de quatre vingt sept ans, née à Vire (Calvados) le dix huit décembre mil sept cent soixante treize, demeurant à Rouen rue Beauvoisine 62, les noms de ses père et mère inconnus, veuve de Jean Claude Trugard de Maromme. Constaté suivant la loi par nous Maire, officier public de l’Etat civil de la commune de hautot sur seine, sur la déclaration des sieurs Jean Pierre Athanase HAMETTE âgé de soixante trois ans jardinier et Frédéric QUESTELLE, âgé de trente deux ans jardinier, voisins de la défunte et demeurant en cette commune auquel acte fait double en leur présence, ils ont signé avec nous après lecture faite.

Journal de Rouen du 30/12/1860 : Inhumation

La famille de Mme TRUGARD, de Maromme, prie les personnes de sa connaissance qui, par erreur ou omission, n’auraient pas reçu de lettre de faire part de son décès, de vouloir bien se considérer comme invitées à assister à son inhumation, qui aura lieu demain lundi, à onze heures du matin, en l’église Saint Ouen. On se réunira au domicile mortuaire, rue Beauvoine, n°62.

Madame de Maromme reste connue de nos jours pour sa relation avec Charlotte Corday.

 

Journal de Rouen du 11 février 1910 : Charlotte Corday (extrait)

D’autres liens rattachent Charlotte Corday à Rouen et à la vie rouennaise. Pendant son séjour comme pensionnaire à l’Abbaye-aux-Dames, où étaient élevées quelques jeunes filles de la noblesse pauvre de Normandie, Charlotte Corday se lia avec deux jeunes Rouennaises, Melles Levaillant, dont l’une devait devenir Mme Loyer de Maromme. Femme d’une brillante intelligence, d’un esprit vif et d’une mémoire surprenante, Mme Loyer de Maromme vécut jusqu’à 88 ans, tantôt à Rouen, tantôt à la campagne. Très liée avec Charlotte Corday, qu’elle avait connue intimement, elle a écrit sur elle des souvenirs du plus haut intérêt, que Casimir Périer a publiés en 1862 dans la Revue des Deux-Mondes. Elle avait même conservé une douzaine de lettres de Charlotte Corday, mais sa mère, très effrayée lors de l’arrestation de la jeune fille, les détruisit. Deux de ces lettres de Charlotte Corday ont cependant échappé à cette destruction et sont fort intéressantes, car elles nous apprennent qu’il s’en fallut de bien peu que Charlotte Corday n’abandonnât Caen pour venir se réfugier à Rouen. Etc. etc.

 

 

La revue des deux mondes d’avril 1862 : La jeunesse de Charlotte Corday

Au commencement de l'hiver de 1860 s'est éteinte dans sa quatre vingt-huitième année une parente de ma mère, qui avait conservé jusqu'aux derniers jours de sa vie les dons les plus précieux du cœur et les plus rares facultés de l'esprit. Mme de Maromme, depuis longtemps veuve et sans enfants, vivait fort retirée tantôt à Rouen, tantôt dans une campagne voisine, ne recevant chez elle qu'un petit nombre d'amis. La seule infirmité de son grand âge était une surdité qui ne l'empêchait pas de prendre une part active à la conversation. Elle y apportait une vivacité singulière, une érudition surprenante pour qui n'aurait pas su que, possédant plusieurs langues, elle consacrait à la lecture ses journées presque entières et la plus grande partie de ses nuits. Légitimiste ardente, passionnée jusqu'à perdre, lorsqu'il était question de politique, la liberté de son jugement, sans jamais perdre sa gaîté, elle en était restée à 1788. C'est tout au plus si elle reconnaissait la restauration ; pour elle, la monarchie de 1830 n'avait pas existé. Jamais cependant ses affections privées ne souffrirent du dissentiment qui existait sur ce point entre elle et une partie de sa famille ; jamais un seul mot de ses virulentes sorties ne s'adressa à ceux qui l'aimaient et la respectaient trop pour vouloir la contredire, mais qui ne pouvaient s'empêcher parfois de protester doucement. C'était donc un esprit original, mais charmant, un caractère pétulant et ferme, un cœur dévoué, fidèle et sûr. J'ai passé près d'elle bien des heures de ma jeunesse, et ses récits ont enchanté mon enfance. Plus tard la distance qui nous sépara rendit moins fréquentes des relations qui restèrent toujours affectueuses et douces ; jamais l'année ne s'écoulait sans que je fisse au moins une fois le voyage de R... Un jour que Mme de Maromme venait d'évoquer, comme elle se plaisait à le faire souvent, avec une incroyable sûreté de mémoire, des scènes du siècle passé, elle remit en mes mains un manuscrit où, bien des années auparavant, elle avait fixé le souvenir de ses relations avec Charlotte Corday, me recommandant de publier après elle les pages qu'elle avait consacrées à l'amie de son enfance. Etc. etc. Casimir Périer

 

 

En 1898 l’édition complète de l’extrait des radotages, est paru dans « La Revue hebdomadaire : romans, histoire, voyages. 1898-03 ». Pierre CALMETTES resitue le témoignage de Mme de Maromme : Casimir Périer, à qui ces souvenirs furent confiés pour être publiés (…), ne put se résigner à transcrire en leur improvisation rapide et vibrante les pages de Mme de Maromme. Tout en annonçant qu'il ne s'était pas permis de changer un seul mot, il a si bien travesti le style et supprimé les nombreux passages de récit familier, il a si bien altéré, tronqué, défiguré, que le texte de Mme de Maromme, réduit de plus de moitié et trahi dans sa verve et sa saveur, nous a paru conserver une valeur presque totale d'inédit. Il rappelle par son tour vif et son charme sans apprêt la façon des conteurs du dix-huitième siècle, dont l'art alerte est aujourd'hui perdu.

De son passage à Hautot-sur-Seine il reste une anecdote rapportée par Alain Gaudefroy-Demombynes, son successeur dans la maison de campagne. Mme de Maromme n’étant pas aristocrate, était à Hautot appelée par dérision « La Baronne ».

L’enquête de Fernande OBSELIN :

Il reste les écrits de Madame de Maromme rassemblés dans ses « Radotages ». On y trouve une dizaine de références d’Hautot-sur-Seine aux alentours de 1850. En 1976 suite à un projet de biographie sur Armande LOYER, Fernande OBSELIN qui fait alors office d’historienne locale mène pour les auteurs l’enquête sur toutes ces références à Hautot-sur-Seine.

Mme Fernande Obselin à Hautot-sur-Seine le 17/02/1976 : Chers Monsieur et Madame, Votre lettre du 8 m’est bien parvenue le 10 courant et je vous en remercie beaucoup. Je viens de me passionner pour votre « héroïne », Armande LOYER, épouse Trugard de Maromme ! qui fut Hautotaise !

LE DONJON

FO : Hier soir, j’étais dans la propriété G.D. (ex Barré) essayant de savoir auprès des gardiens quand serait le retour de cette famille : il est probable pour Pâques 77 !! J’ai regardé le domaine : pas vu de trace d’un « donjon ». J’ai remarqué un arbre curieux framboisier ; le fût est tout courbé, tout éclaté, et il a des feuilles magnifiques et donne des fruits (j’ai pu goûter une tardive framboise rouge) ; il faut une échelle pour les cueillir par grande quantité ; il est dit qu’il aurait bien 300 ans. Mme T. de M. l’a-t-elle connu ?

En sortant de la propriété, on descend vers la place de la Mairie, au beau milieu du paysage, on aperçoit le donjon du château Robert le Diable.

C’était avant la reconstitution du château, pendant la guerre de 1870-1871 on s’y est battu.

LA BARQUE A ZACHARIE

FO : Je n’ai jamais entendu cette désignation par ma grand-mère ni mon père.

Après le rétablissement d’un débarcadère à Hautot-sur-Seine en 1845, le passeur (ou passager) se nomme Zacharie LEMIRE (1784-1860) qui figure au recensement de 1851.

LE MARIAGE DU FILS DU JARDINIER

FO : Mme de Maromme dit : « le fils de mon jardinier, épouse une fille de 23 ans qui a été servante chez mon voisin Barré … Au sujet du nom de Amette ou Hamette (…) Le 2 février 1849, on lit : Hamette Jean ; Emile était sans doute le fis de ce Jean ? pour lequel, à son mariage, « un violon violonnait dans la cour de la ferme ».

Il s’agit du mariage célébré le 6 septembre 1851 entre Emile HAMETTE (né à Hautot-sur-Seine le 11/07/1830, fils de Jean Pierre Athanase HAMETTE jardinier) et Albertine TAUPIN (02/04/1829 - 31/03/1884). Les époux s’installent à Mantes-la-Ville où Emile est employé au chemin de fer de l'Ouest, où naissent leurs trois enfants.

MON VOISIN BARRÉ

Lors du recensement de 1851 à Hautot-sur-Seine, Pascal Barré, propriétaire vivant de son revenu, âgé de 78 ans, vit avec sa femme Désirée Gaillon âgée de 68 ans et une domestique. Il est médaillé de Sainte-Hélène en 1857. Il a fait la campagne d’Egypte. Il décède le 09/04/1859 en son domicile rue Socrate à Rouen. Une annonce parue dans le Journal de Rouen du 18 mars 1823 décrit une maison lui appartenant à Hautot :

A louer présentement un JARDIN et une MAISON nouvellement réédifiée et décorée, situés à Hautot-sur-Seine, entre le Val-de-la-Haie et Sahurs. La Maison est composée, au rez-de-chaussée, d’un caveau, d’une cuisine et d’une salle, le tout de plain-pied ; dans la salle sont un alcôve et des armoires, et dessous une belle cave. Au premier étage, trois chambres, dont une à feu, avec quatre cabinets, dont un de toilette. Au second, un grenier. Le Jardin, entouré de murs, a 70 pieds de large sur 116 pieds de long ; il est garni d’espaliers, contre-espaliers, quenouilles et arbres à haut vent, de bon rapport ; à l’extrémité duquel il existe un cabinet d’aisance et un puits qui donne de très-bonne eau. On peut s’y rendre tous les jours par le bateau de Bouille, en débarquant au passage de la ci-devant Commanderie ; outre cela, il y a un bateau du pays qui part quatre fois par semaine. S’adresser, pour voir le tout et en traiter, à M. Pascal BARRÉ, audit Hautot. 

LE COLONEL DE BOURBEL

FO : « Un de ses voisins, le colonel de Bourbel » ; voilà qui ajoute à la noblesse de petit village … et serait un moyen de repère pour fixer exactement la demeure de Mme de Maromme MAIS pour l’un et l’autre, il fait l’aide des occupants actuels de ces demeures.

Louis Auguste de Bourbel de Montpinçon est un colonel français, médaillé de Sainte Hélène et vétéran de la campagne d’Egypte. Né le 27 décembre 1774 à Dieppe, célibataire, son décès à Rouen le 8 février 1858 est déclaré par Henri Arnois de Captot (1817-1886) cousin du défunt et petit neveu de Mme Trugard de Maromme. Il s’agit d’un familier. Sa tombe se trouve au Cimetière Monumental de Rouen.

AUTRES

Fernande Obselin cite également le Comte de Bailleul décédé en 1848 et Pierre de Séréville ainsi que « l’auberge de la Poule » (Auberge située rue Beauvoisine) et le « débarcadère » des bateaux.

LA FAMILLE JUIN/TRUGARD DE MAROMME A HAUTOT-SUR-SEINE

Une biographie de Madame Loyer de Maromme est parue dans la revue « Des chercheurs et curieux » du 28 février 1913. Elle se base sur les archives de la Ville de Rouen. On y trouve mention, en 1794, des biens de son époux à Hautot-sur-Seine.

Regards d’octobre 2017 : La chapelle des Farceaux à Hautot-sur-Seine

(…) Attenant au bâtiment principal, un petit bâtiment, avec des soubassements en silex, des murs en torchis recouverts d’un enduit peint en ocre, des fenêtres en style gothique flamboyant, une porte entourée de baies de même style et portant une ferrure représentant 2 fleurs de lys au-dessus et 3 glands au-dessous : la chapelle que tout château se devait d’avoir à proximité. Le toit malheureusement n’est pas d’origine ; il fut détruit par une grosse branche d’arbre il y a une cinquantaine d’années. Ce petit bâtiment a été restauré et sert pour le moment d’atelier, avec un grand établi, rempli d’outils. Les recherches sur le domaine n’ont pas encore permis de savoir à qui a été dédiée la chapelle. Hubert FINOT

Chapelle des Farceaux : oratoire est le terme le plus approprié pour un petit édifice consacré à la prière personnelle.

2 fleurs de lys au-dessus et 3 glands au-dessous : possibles armoiries du seigneur de Maromme.

Son époux Jean-Claude Trugard de Maromme (fils) meurt à Rouen, à son domicilie du 62 rue Beauvoisine, le 30 novembre 1840 à l’âge de 75 ans. Son décès est déclaré par MM. Arnois de Captot, ses petits-neveux. C’est à Hautot-sur-Seine, que, peu après la mort de son mari, elle écrivit au moins en partie, les Radotages. Veuve, elle reçoit beaucoup, écrit des romans et laisse une correspondance qui mériterait d’être publiée. En 1842 c’est l’auteur dans la revue « L’Artiste » de trois articles sur Félicie de Fauveau, petite-fille de Madame de la Pierre, châtelaine d’Hautot-sur-Seine.

C’est probablement après la vente de 1820 que la maison d’Hautot-sur-Seine a fait l’objet d’aménagements de style « troubadour » par la création de portes et de nouvelles fenêtres à l’étage avec un entourage en pierre « jaune ». Le style troubadour est un mouvement artistique émergeant sous la Restauration française, tendant à réinventer et s'approprier par les différents arts, une atmosphère idéalisée du Moyen Âge et de la Renaissance. Ce style correspond bien aux idées de Mme de Maromme : « Légitimiste ardente, passionnée jusqu'à perdre, lorsqu'il était question de politique, la liberté de son jugement, sans jamais perdre sa gaîté, elle en était restée à 1788. C'est tout au plus si elle reconnaissait la restauration ; pour elle, la monarchie de 1830 n'avait pas existé. »

Le 15 avril 1820, Jean-Claude Trugard de Maromme (fils) et son épouse Anne-Armande Loyer vendent leur maison de la rue Malpalu à Pierre Le Verdier 16 000 Francs payés comptant et une rente viagère et annuelle de 1 800 francs sur la double tête des vendeurs. Leur fils Achille Toussaint Trugard décède le 4 mai 1812 à l’âge de 13 ans.

 

Journal de Rouen du 10 mars 1808 : Maison à louer

A louer présentement, pour une ou plusieurs années, un pavillon et jardin, sis à Hautot, entre les paroisses de Sahurs et du Val-de-la-Haye. La maison est commodément distribuée, située à mi-côte ; de tous les appartements on jouit d’un point de vue agréable, et dont la rivière fait partie. Devant cette maison règnent une longue terrasse et cour d’honneur plantées de tilleuls. Le jardin est planté d’arbres fruitiers en plein rapport. Le locataire aura la jouissance, pour la promenade, de 2 grandes masures et d’un petit bois qui dépendent de la propriété. S’adresser, pour voir le tout, à M. Dumesnil, fermier à Hautot ; et, pour en traiter, à M. Trugard-de-Maromme, rue Beauvoisine, n°10, ou à M. Langlois, rue des Bonnetiers, n°26.

 

Journal de Rouen du 30 juin 1805 : Rouen Tribunal de première instance

MM. LECARBONNIER et TRUGARD DE MAROMME ont été installés avant-hier, en qualité de juges suppléants, au tribunal de première instance, les trois section étant réunies, d’après la réquisition de M. le procureur général impérial. Ils avaient prêté serment à la cour d’appel le 5 de ce mois.

 

En 1805, Trugard de Maromme (fils) est juge suppléant au Tribunal de première instance de Rouen. Jean-Claude Trugard de Maromme (fils), veuf de Flore Ferrand, se marie avec Anne-Armande Rosalie Loyer le 26 février 1798 à Rouen.

Extrait de l’article du 28 février 1913 : Pendant la Révolution, par ordre du Comité de surveillance de Rouen, les scellés furent mis à son domicile, rue Malpalu, 89, le 4 prairial an II ; comme suspect d'incivisme et d'aristocratie, il fut détenu à Saint-Yon, jusqu‘au 18 brumaire an III. Vers le 6 thermidor an II, il demandait la levée des scellés, affirmant qu'il s'était toujours montré très-bon républicain. Ils furent levés le 11 thermidor. Il déclare à cette époque qu'il a un enfant et que sa femme est prête d'accoucher. Ses biens sont à Hautot-sur-Seine, district de Rouen.

Journal de Normandie et de Rouen des 21 mars 1789 & 4 avril 1789 : Offices et Charges à vendre. Office de Lieutenant-Général de Police au Bailliage, Ville & Vicomté de Rouen. S’ad. A M. Trugard de Maromme, rue Malpalu ; ou à M. Colonge, Notaire, rue S. Lo, près la première Présidence.

Jean-Claude TRUGARD de MAROMME (père) est décédé à Rouen le 17 janvier 1789 à l’âge de 66 ans. Annonce publiée dans le Journal de Normandie et de Rouen du 24 janvier 1789.

Inhumation de Trugard de Maromme : M. Lormier donne lecture, sous la date du 20 janvier 1789, de l’acte d'inhumation de messire Jean-Claude Trugard, seigneur et patron du Grand et Petit-Maromme, lieutenant-général de police au bailliage, ville et vicomté de Rouen, époux de Mme Catherine-Henriette Lefebvre, âgé d'environ soixante-six ans, demeurant rue Malpalu, décédé d'hier, muni des sacrements. Il fut inhumé en notre nouveau cimetière, dit de Martainville, par M. Blanquet, prêtre, bachelier en théologie, curé de cette paroisse (S.-Maclou), doyen de la Chrétienté, soussigné, en présence de messire Jean-Claude Trugard de Maromme, officier des canonniers, son fils, et de messire Nicolas-Guillaume Arnois, écuyer, seigneur de Vitamval-Captot, conseiller au Parlement de Rouen, son gendre, demeurant ditte rue et paroisse. La copie de l'acte est collationnée par Patin, vicaire, le 27 juin 1792, année 4ème de la liberté.

C’est le cinquième lieutenant-général de police au baillage de Rouen. Cet office a été créé par l’édit de novembre 1699 :

1699 - 1714 Pierre Le Pesant de Boisguilbert (1646-1714)

1715 - 1730 François de Houppeville de Sémilly (1646-1730)

1731 - 1748 Jacques Baillard de Nainville

1748 - 1758 Jacques-Adrien Varnier (également vicomte de l’Eau de 1725 à 1758)

1758 - 1789 Jean-Claude Trugard (1722-1789)

Journal de Normandie des 5 et 9 mars 1785 : A LOUER, FIEFFER par bail emphytéotique, ou à DONNER A VIE, une MAISON DE CAMPAGNE, dont la position est très agréable ; consistante en un Pavillon, terrasse, jardin, bas jardin & contre-espaliers, avec le bosquet y joint ; le tout sis paroisse de Hautot, sur Seine & près la Commanderie de Sainte Waubourg. S’adresser, pour la voir, au sieur Pierre Dumesnil, Fermier ; & pour en traiter, à l’Hôtel de M. le Lieutenant-Général de Police, rue Beauvoisine.

Le fermier Pierre Dumesnil (1733 - 1787) et Geneviève Chouard (vers 1726 - 1786), se sont mariés au Val de la Haye le 27/11/1764. Ce sont les parents d’Adrien Dumesnil, maire d’Hautot-sur-Seine de 1806 à 1808. 

Annonces, affiches et avis de la Haute et Basse Normandie du 2 juillet 1784 : A louer présentement une Maison de campagne très logeable, avec cour, jardin & la facilité de se promener dans un bosquet, dans la position la plus agréable, près les bois de la Commanderie de Ste Waubourg ; S’ad., pour voir le tout, au Sieur Pierre Duménil, Laboureur & Fermier, Paroisse de Hautot-sur-Seine, & pour louer, à l’Hôtel de M. le Lieutenant-Général de Police, rue Beauvoisine.

Annonces, affiches et avis de la Haute et Basse Normandie du 19 mars 1784 : A louer présentement une jolie Maison de Campagne, dont la position est des plus agréable, près la Commanderie de Ste Vaubourg, avec jardin & bosquet. S’ad. Chez M. le Lieutenant-Général de Police, rue Beauvoisine.

Le 25 mai 1777 Charlotte Françoise GAILLON épouse, depuis le 23 février 1773, de Jean Armand Frédéric JUIN bourgeois de Rouen de la paroisse de Saint-Maclou est, à Hautot-sur-Seine, la marraine de Jean-Baptiste Charles Nicolas Armand DUMESNIL fils de Pierre DUMESNIL laboureur.

La maison de campagne de Madame de Maromme à Hautot-sur-Seine

Jacques Gardin, fermier du domaine âgé de 64 ans environ, est inhumé le 01/09/1773 à Hautot-sur-Seine. Son épouse Marie Anne Férey l’avait précédée le 29/05/1773 à l’âge de 72 ans environ. Ils s’étaient mariés à Orival le 05/05/1733. Leur fille Marie Catherine est inhumée à Hautot le 23/03/1755 à l’âge de 5 ans. Leurs filles Marie Elisabeth et Marie Charlotte se marient à Hautot-sur-Seine les 17/09/1764 et 06/01/1766.

 

Inhumation de Dame Marie Jeanne JUIN à Rouen (Saint-Martin-du-Pont) le 21/06/1771 : Le vendredi vingt-unième jour de juin mil sept cent soixante-onze, le corps de Dame Marie Jeanne JUIN, veuve de Mr Jean Claude TRUGARD, marchand et ancien trésorier de cette paroisse, y demeurant rue Grand Pont, décédée d’hier, âgée de soixante-seize ans et neuf mois, a été à la prière de Me le curé de cette paroisse, inhumée dans l’église par Mr Nicolas LE GROS, prêtre, licencié ès lois, curé de Sainte Croix Saint Ouen, présence de Mr Jean Claude TRUGARD son fils, lieutenant général de police au baillage ville et vicomté de Rouen, seigneur et patron de la paroisse de Saint Martin de Maromme, demeurant rue Beauvoisine susdite paroisse de Sainte Croix et de Mr Jean Armand Frédéric JUIN, son neveu, bourgeois de cette ville, y demeurant rue Malpalu, paroisse de St Maclou, lesquels ont signé.

 

Annonces, affiches et avis de la Haute et Basse Normandie du 12 avril 1765 : Mercredi soir, Madame Trugard épouse de M. le Lieutenant Général de Police, est accouchée heureusement d’un garçon, qui a été baptisé hier au soir.

 

Annonces, affiches et avis de la Haute et Basse Normandie du 23 novembre 1764 : Ferme à louer

A louer pour la S. Michel prochain, une ferme sise à S. Antonin de Hautot-sur-Seine, près la Commanderie de Sainte Vaubourg, à trois lieues de Rouen ; elle consiste en trois acres de masure & plant, une & demie de prairie, cinq de terre labourable, deux de bois-taillis, avec les bâtiments nécessaires au fermier. S’adresser au Bureau d’Avis.

Le 12 août 1763 Jean-Claude Trugard, achète le fief de Maromme à l'Hôtel-Dieu de la Madeleine de Rouen. Il en acquitte le droit de franc-fief au cours de sa vie, il lui est permis d'ajouter à son nom roturier, celui de sa terre de Maromme.

Le changement de son nom s'observe en septembre 1765, sur l'hebdomadaire local, qui parait désormais avec la modification de la formule : « par privilège du Roi, et autorisation de M. le Lieutenant de Police, Trugard de Maromme ».

Annonces, affiches et avis de la Haute et Basse Normandie du 24 décembre 1762 : Ferme à louer

Ferme à louer pour la Saint Michel mil sept cent soixante trois, située à Hautot-sur-Seine, près la Bouille occupée ci-devant par le nommé Gardin, consistant en une Maison & autres bâtiments ; Masures contenant deux acres une vergée, une acre de pré & quatre de terre labourable. S’adresse à M. Juin, au bas du Mont-Saint-Denis, rue des Petits-Moulins, près la Halle à Blé, à Rouen.

M. Juin est la mère de Jean-Claude Trugard et la rue des Petits-Moulins est l’adresse apparaissant dans son acte de mariage de 1720. En 1960 est paru une étude de M.A. Dubuc, Président de la Société libre d’Emulation de la Seine-Maritime sur Trugard de Maromme, dernier lieutenant de Police de Rouen, d’une vingtaine de page, avec un tableau sur les acquisitions foncières faites de 1733 à 1781, où la propriété d’Hautot-sur-Seine n’apparait pas. Il possède des terres à Maromme et a des résidences à La Vaupalière et aux Authieux.

Annonces, affiches et avis de la Haute et Basse Normandie du 25 juin 1762 : avis divers

Monsieur Trugard, pourvu par la Roi de l’Office de Conseiller du Roi, Lieutenant Général de Police au Baillage de Rouen, y a pris Séance en cette qualité, le dix-huit de ce mois, & y a été installé par M. de Saint Just, Doyen de la Cour du Parlement.

La description du site figurant dans les annonces de 1762 et 1764 correspond bien à l’extrait du plan des environs de Rouen de 1716, où l’on voit un bâtiment en haut du côteaux et trois bâtiments en dessous des côteaux. Un enclos est dessiné autour la ferme.

La description de l’annonce de 1785, correspond au cadastre napoléonien, avec en haut du côteau la maison de plaisance et 4 autres petits bâtiments, en limite de l’enclos. On peut en conclure une construction du nouvel ensemble autour de 1770, en remplacement et à côté d’un grand bâtiment agricole. Deux indices vont dans ce cens. Le baptême de 1777 indique une proximité de vie entre le bourgeois JUIN et le laboureur DUMESNIL. Les pierres de Caumont utilisées pour la maison de plaisance sont sciées et calibrées, ce qui correspond à une production de type industriel de cette époque. Cette reconstruction n’infirme donc pas la thèse de l’ancienneté du site.

Au XVIIème siècle, le domaine appartient à une famille protestante du Pont-Audemer les AUBER/LAMAZURE ; Gille AUBER, Ecuyer, Sieur de Farceaux, ayant donné son nom au lieudit.

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