Le 24 juin 1787 les paroissiens d’Hautot-sur-Seine délibèrent pour le remplacement des deux cloches par refonte des anciennes.
Les enfants du Seigneur en sont les parrain et marraine comme l’indique les inscriptions relevées sur la cloche toujours en place :
Description de Fernande OBSELIN de la cloche :
La cloche porte ces inscriptions :
Partie est : vierge tenant l’enfant Jésus
Côté sud : le christ sur la croix ; la Vierge au pied de la croix et tenant cette croix
Côté nord : un prélat
Inscriptions :
Alexandrie Julie de Trémauville
Pierre Claude Emmanuel Joseph de Trémauville
Flotar Fondeur de Rouen
Côté sud :
Le Sr Jacques Le Coffre Trésorier en charge
1787
Dimensions : 64 centimètres de diamètre de base et 55 centimètres de hauteur intérieure
Le compte de la refonte et de l’augmentation de matière des deux cloches donne un coût de 797 livres et 15 sols.
En 1793 la Convention Nationale par son décret n° 1256 du 23 juillet 1793, décrète qu’il ne sera laissé qu’une seule cloche dans chaque paroisse, que toutes les autres seront mises à la disposition du Conseil exécutif, qui sera tenu de les faire parvenir aux fonderies les plus voisines dans un délai d’un mois, pour y être fondues en canons.
Extraits du procès-verbal de réception de la cloche d’Hautot sur Seine du District de Rouen :
Ce jourd’hui 23 septembre 1793 l’an 2ème de la République Française, nous Jean-Charles Gorlier administrateur du district de Rouen, sur l’avertissement donné au directoire par le citoyen Jean-Antoine Paquet, Maire de la paroisse de Hautot, qu’il aurait fait apporter au terme de la loi du 10 juillet dernier une cloche de la dite église, je me suis transporté au dépôt situé dans l’enclave de l’emplacement des ci-devant jacobins, où on l’aurait vu arrivé. J’ai fait constater le poids de la dite cloche qui s’est trouvée peser deux cent cinquante livres. Les ferrures de la dite cloche sont trouvées peser cinq livres. Fait en double ce jour et en bas ont signé : Paquet Maire, Ch. Gorlier administrateur
Règlement pour les sonneries de la cloche
Le Maire d’Hautot-sur-Seine,
VU : la loi du 5 avril 1884, art. 97 ; la loi du 9 novembre 1905, art. 27 & le décret du 16 mars 1906, art. 51.
CONSIDÉRANT : que la commune d’Hautot-sur-Seine ne constituant pas une paroisse, n’a pas de curé, et qu’elle est réunie pour le culte à Sahurs dont le desservant ne célèbre à la chapelle communale d’Hautot-sur-Seine que : 1° les inhumations ; 2° les messes pour les membres de la famille Lézurier de la Martel imposées par les donation du 10 mars 1848 et testament du 14 juillet 1857 grevant les dons et legs de cette famille ; 3° la messe du jour de la fête patronale.
ARRÊTE :
Art. 1er. - Le desservant qui exercera les cérémonies du culte citées plus haut, aura le droit de faire sonner la cloche pour lesdites cérémonies : inhumations, services funèbres, messes hautes et basses, vêpres, saluts et sermons ; en temps d’épidémie, le maire pourra faire suspendre la sonnerie pour les cérémonies funèbres.
Art. 2. - Le Maire ou son délégué aura le droit de faire sonner la cloche de l’église : 1° pour annoncer le passage officiel du Président de la République ; 2° la veille de la fête nationale à 6 heures du soir, et le jour de la fête patronale ; 3° lorsqu’il sera nécessaire de réunie les habitants pour prévenir et arrêter un accident de nature à exiger leur concours.
Art. 3 - Les sonneries exécutées par ordre du maire ou de son délégué devront être faites par le sonneur attitré de l’église ou par un sonneur spécial nommé par lui et qui recevra à cet effet l’indemnité votée par la Conseil municipal.
Art. 4 - La sonnerie de la cloche est interdite pendant les orages.
Art. 5 - La durée de chaque sonnerie ne pourra excéder 15 minutes ; cependant le jour des morts pourra être annoncé par des sonneries prolongées.
Art. 6 - Le maire et le desservant auront chacun à leur disposition une clef de la chapelle et une clef du clocher.
Art. 7 - Toute disposition contraire au présent arrêté est et demeure abrogée.
A Hautot-sur-Seine, le 30 mars 1907.
Le Maire G. Poullard
En 1994 les Hautotais financent par souscription l’installation d’une nouvelle deuxième cloche. « Constance » est bénie le 25 mars 1994 par l’archevêque de Rouen, Monseigneur Duval, en présence de nombreux donateurs. Elle envoie son message « J’appelle à la prière et à la paix ». Elle sonne le fa, la cloche de 1787 sonne le do dièze.
Paris Normandie du 25 février 1994 : La nouvelle cloche portera le prénom de Constance, rappelant celui de la légatrice de la chapelle à la commune, enterrée dans le petit cimetière.
Après quatre années de tractations pour obtenir des subventions, les travaux sur le clocheton de l’église Saint-Antonin ont pu commencer en novembre dernier. Jean-Claude Martel-Baussant, le maire, y tenait : « C’est normal qu’un maire défende le patrimoine de sa commune ». Au cours de la restauration, l’entreprise Biard et Roy s’aperçoit que le support était prévu pour deux cloches. Sous a charge d’une seule, il s’est désaxé et avec lui le clocher s’est déséquilibré. Première hypothèse, la plus probable, la cloche a été fondue pendant les guerres du XIX° siècle. « Car en 14, elle n’est déjà plus là » explique le maire. Autre hypothèse, la seconde cloche n’a jamais été fondue, faute de moyens. La première l’a été en 1787, à Rouen, peu avant la révolution, période peu propice à l’église. (1)
Après cette découverte, la municipalité ne pouvait laisser la seule «do dièse » sonner toute seule. L’ainée de 150 kg aura donc une petite sœur en fa de 90 kg. Les deux sonneront automatiquement les heures et demi heure et l’annonce de la messe mensuelle. La cloche est actuellement en construction à Orléans. Elle portera le doux nom de Constance. Pourquoi ? L’église, classée aux monuments historiques depuis 1930, date du XVI° siècle (2). En 1862, Constance Fizeaux de la Martel légua la chapelle à la commune. La croix aussi a été refaite, gracieusement par l’entreprise Poulain ainsi que le coq qui servira de paratonnerre. Criblé de balles lors de la dernière guerre, il a été restauré, et présenté par les couvreurs à toute la commune la semaine dernière. Il sera béni en même temps que la cloche fin mars.
Participation de la population. Le montant de la restauration s’élève à 250 000 francs. Trois entreprises se partagent les travaux, Biard et Roy, Eris et Lanfry. L’aide de l’Etat et du département, de l’ordre de 90 000 francs, ne compte que les travaux sur le clocheton. Vient s’ajouter une subvention exceptionnelle de 150 000 francs de l’Assemblée nationale pour l’école, la salle des fêtes et le château. Une petite partie de cette subvention sera affectée à la chapelle pour la restauration des murs extérieurs. Mais la fonte de la nouvelle cloche et son électrification ont apporté des frais supplémentaires chiffrés à 42 000 francs. « Une grosse dépense pour notre faible budget », explique le maire. Aussi la municipalité a fait appel à la générosité des Hautotais.
Les travaux de restauration extérieure sont achevés, l’intérieur demandera encore quelques semaines. Le maire a lancé une souscription. Plus de trois cents lettres viennent d’être envoyées, et les premiers dons, au nom du Trésor public (15 000 francs) sont déjà arrivés. M. Jacquemin, de SATELEC, va régler le montant de la facture de la fonte de la cloche. Il explique : « Il est bon qu’une entreprise s’implique dans la restauration de monuments historiques, cela fait partie de notre culture ». Quant à Jean-Claude Martel-Baussant, il n’a qu’un vœu : « Je veux qu’elle sonne rondement quand je partirai ! »
(1) elle a été confisquée et fondue en 1793 dans le contexte de l’effort de guerre
(2) plus probablement entre 1600 et 1625, selon de nouveaux recoupements
Paris Normandie du 1er avril 1994 : Monseigneur Duval a béni « Constance » la nouvelle cloche
L’abbé Gricourt (…), le maire, M. Martel-Baussant, et son équipe municipale, étaient très heureux et Mgr Duval, archevêque de Rouen. Après un bref discours de bienvenue, l’abbé Gricourt, avec la complicité du maire, remercia les personnes présentes et félicita les habitants de la commune et toutes les entreprises ayant participés à la réfection de la chapelle, pour leur générosité à la souscription qui permit l’acquisition de la deuxième cloche « Constance » (…). Mgr Duval, à son tour, insista sur la place que tiennent les cloches, dans l’église « particularité de la religion catholique », annonce des événements heureux : baptêmes, communions, mariages, invitation à la prière, rythme de la vie du village. Mgr Duval procéda à la bénédiction devant les enfants des écoles parrains et marraines. La nef était comble, des gens du village et les amis et voisins de Sahurs et Val-de-la-Haye. Chacun fut invité à sonner la cloche, avant de se retrouver, sur invitation du maire, à la réception, salle d’honneur du château.
Le Conseil Municipal du 10 juin 1994 décide d’éditer une brochure sur l’église Saint Antonin à un millier d’exemplaires, suite aux travaux de rénovation du beffroi.
L'ancienne église paroissiale a été vendue au propriétaire du château comme bien national sous le directoire. En 1862 la chapelle a été léguée à la commune d'Hautot sur Seine, le curé de Sahurs acceptant d'y célébrer la messe.
Le plan est de style pré roman soit un cœur et une nef sans abside. Le cœur a été reconstruit au début du XVII ème siècle. La construction de la nef se situe probablement entre 980 et 1030.
Photographie de la famille JOLY pendant les années 30
Commune de HAUTOT-SUR-SEINE - mars 1972
INVENTAIRE des OBJETS MOBILIERS de la CHAPELLE de HAUTOT-sur-SEINE
Fragments de vitraux « La communion des Apôtres », « Le Templier », « Frère JAKES le CLAVIER » après 1264 (provenant de la Commanderie de Sainte Vaubourg) Classés parmi les monuments historiques par arrêté du ministère des Affaires Culturelles en date du 27 novembre 1971.
Dans la sacristie :
La chapelle du cimetière d’Hautot-sur-Seine est classée parmi les monuments historiques le 4 mars 1935. Dans ce cadre un inventaire des objets protégés a été établi dans les années 70 avec l’aide de Fernande OBSELIN : Objets protégés de Hautot-sur-Seine · Collectif Objets (beta.gouv.fr)