La médaille commémorative de la guerre 1870-1871 est une médaille créée par la loi du 9 novembre 1911 décernée aux combattants de la guerre de 1870-1871 qui justifiaient de leur présence sous les drapeaux, en France ou en Algérie, entre les mois de juillet 1870 et de février 1871 inclus.
La médaille commémorative de la guerre de 1870-1871 a été remise avec un diplôme nominatif, à 242 500 anciens combattants survivants.
Journal de Rouen du 11 février 1913 : Hautot-sur Seine - La médaille de 1870
Deux habitants de cette commune viennent de recevoir la médaille commémorative de la campagne de 1870-1871. Ce sont MM Gustave DUVAL et Emmanuel CALLOUET.
GustaveDUVAL (1848 -1917)
Gustave DUVAL (père) est né le 06 décembre 1848 à Hautot-sur-Seine. Il est fils de Louis DUVAL (1803-1877) et de Natalie Joséphine CORBRAN mariés à Hautot-sur-Seine le 6 novembre 1832. Louis DUVAL est Conseiller municipal depuis le 12 août 1855 jusqu’à son décès à Hautot-sur-Seine le 5 juillet 1877.
Gustave DUVAL (père), cultivateur, est après le décès de son père, à son tour Conseiller municipal d’Hautot-sur-Seine du 21 janvier 1878 jusqu’au 17 mai 1896.
Acte de décès de Félix Gustave DUVAL à Hautot-sur-Seine le 01/01/1917 :
Le premier janvier mil neuf cent dix sept à quatre heures du matin Félix Gustave DUVAL, né à Hautot-sur-Seine, le cinq décembre mil huit cent quarante huit, cultivateur, fils de feu Louis Blaise DUVAL et feue Natalie Joséphine CORBRAN, époux de Joséphine Mélanie COQUIN, est décédé en son domicile lieu-dit « Le Mont-Miré ». Dressé le premier janvier mil neuf cent dix sept à cinq heures du soir, sur la déclaration de Célina PHILIPPE femme DUVAL quarante huit ans, journalière, bru du défunt (*) et de Moïse OBSELIN, trente trois ans, cultivateur, tous deux domiciliés en cette commune, qui lecture faite, ont signé avec nous Georges POULARD, maire de la commune d’Hautot-sur-Seine.
(*) Gustave DUVAL (fils) (1876-1935) est sous les drapeaux, mobilisé depuis le 23 décembre 1914.
Gustave DUVAL (fils) marié en 1903 prend la suite de son père comme Conseiller municipal de 1903, suite à des élections municipales complémentaires, à 1919, puis à nouveau de 1925 à 1935.
Gustave DUVAL (fils) et Célina PHILIPPE femme DUVAL reposent au cimetière de Hautot-sur-Seine.
Emmanuel CALLOUET (1849-1926)
Emmanuel CALLOUET est né à Hautot-sur-Seine le 15 septembre 1849. Il est fils d’Emmanuel Alphonse CALLOUET et de Rosalie PILLARD mariés à Sahurs le 13 juin 1848.
Emmanuel CALLOUET (père), journalier est Conseiller municipal de 1884 à 1888 et garde champêtre de 1887 à 1893.
Emmanuel CALLOUET (fils) se marie à Hautot-sur-Seine le 22/06/1878 avec Clarisse Angélina LEVILAIN cuisinière. Jardinier, lors du recensement de 1921 il travaille chez M. Michon du Val de la Haye.
Emmanuel CALLOUET est présent à l’inauguration du monument aux morts le 19 juin 1921.
Acte de décès d’Ernest Emmanuel CALLOUET à Hautot-sur-Seine le 18/08/1926 :
Le dix-huit août mil neuf cent vingt six, à trois heures, est décédé en son domicile, lieu dit ‘Le Mont-Miré » Ernest Emmanuel CALLOUET, né en cette commune, le quatorze septembre mil huit cent quarante neuf, journalier, fils de Emmanuel Alphonse CALLOUET, et de Rosalie PILLARD, décédés, veuf de Clarisse Angélina LEVILAIN. Dressé le dix-huit août mil neuf cent vingt six, dix sept heures, sur la déclaration de Edouard LEMARCHAND, cinquante huit ans, garde particulier, domicilié au Val de la Haye, qui lecture faite a signé avec nous Georges POULLARD, maire d’Hautot-sur-Seine.
La médaille commémorative de Sainte-Hélène est créée sous le Second Empire, par décret impérial, le 12 août 1857. Elle récompense les 405 000 soldats encore vivants en 1857, qui ont combattu sous les drapeaux de la France de 1792 à 1815. Elle était présentée dans une boîte de carton au couvercle recouvert d'un papier blanc glacé portant en relief l'Aigle impérial et l'inscription « Aux compagnons de gloire de Napoléon Ier - Décret du 12 août 1857 ». Cette médaille de bronze est portée à la boutonnière, suspendue à un ruban vert et rouge à raies très étroites. La distribution générale des médailles a eu lieu le dimanche 15 novembre 1857. Dans tout l’hexagone entre 1858 et 1869, les processions civiques de la fête du 15 août accordèrent une place spéciale aux médaillés de Sainte-Hélène.
Robert Barthélémy BARBIER (1772-1858)
Robert Barthélémy Barbier, né le 23/08/1772 à Rougemontier (Eure), est le fils de Robert Barbier et de Marie Gueroult, mariés le 20 février 1770.
Soldat du régiment de L'Eure sous les drapeaux du 15/08/1793 au 22/02/1816 (brevet n°145077). Il est chasseur au 15ème léger, il reçoit une retraite pour blessure.
Il épouse le 25/05/1819 à Hauville Céleste Marie Delamare, décédée à Hauville (Eure) le 14/05/1827. Ils sont les parents de Robert Philippe Eugène Barbier (1819-1892) employé dans les douanes. Lors du recensement de 1851 à Hautot-sur-Seine, Robert Barbier âgé de 79 ans vit chez son fils Eugène Barbier douanier âgé de 32 ans, marié à Perpétue Labbé âgée de 29 ans et parents d’Eugène Barbier âgé de 2 ans.
Robert Barthélémy Barbier est décédé le 13/10/1858 à Hautot-sur-Seine.
Charles Pascal BARRE (1773-1859)
Charles Pascal Barré, né le11/04/1773 paroisse de Saint-Vivien à Rouen, est le fils de Germain Barré et de Françoise Raulet, mariés le 19 septembre 1763, paroisse Saint Godard à Rouen.
Fourrier au régiment de Brest sous les drapeaux du 1er octobre 1790 au 12 Pluviôse An X (brevet n°145079). Il a fait la campagne d'Egypte.
Charles Paschal Barré, fabriquant originaire et domicilié à Rouen, épouse à Hautot-sur-Seine le 29/08/1807 Marguerite Gaspard Désirée Gaillon.
Journal de Rouen du 18 mars 1823 : A louer présentement un JARDIN et une MAISON nouvellement réédifiée et décorée, situés à Hautot-sur-Seine, entre le Val-de-la-Haie et Sahurs. La Maison est composée, au rez-de-chaussée, d’un caveau, d’une cuisine et d’une salle, le tout de plain-pied ; dans la salle sont une alcôve et des armoires, et dessous une belle cave. Au premier étage, trois chambres, dont une à feu, avec quatre cabinets, dont un de toilette. Au second, un grenier. Le Jardin, entouré de murs, a 70 pieds de large sur 116 pieds de long ; il est garni d’espaliers, contre-espaliers, quenouilles et arbres à haut vent, de bon rapport ; à l’extrémité duquel il existe un cabinet d’aisance et un puits qui donne de très-bonne eau. On peut s’y rendre tous les jours par le bateau de Bouille, en débarquant au passage de la ci-devant Commanderie ; outre cela, il y a un bateau du pays qui part quatre fois par semaine. S’adresser, pour voir le tout et en traiter, à M. Pascal BARRÉ, audit Hautot.
Lors du recensement de 1851 à Hautot-sur-Seine, Pascal Barré, propriétaire vivant de son revenu, âgé de 78 ans, vit avec sa femme Désirée Gaillon âgée de 68 ans et une domestique.
Charles Pascal Barré est décédé le 09/04/1859 en son domicile rue Socrate à Rouen.
Journal de Rouen du 11 avril 1859 : Hier matin, un nombreux cortège d’amis a conduit à leur dernière demeure les restes mortels de M. Charles-Pascal Barré, un des plus anciens soldats de la République, et le dernier peut-être qui ait fait partie du régiment de Royal-Cravate. Né à Rouen le 11 avril 1773, M. Barré s’était engagé dès l’âge de dix-sept ans, le 1er octobre 1790, dans le régiment que nous venons de nommer, alors en garnison à Toulon. Deux ans plus tard, il passait, après la nouvelle organisation de l’armée, fourrier dans la 1ère compagnie du 3ème bataillon de la 22ème demi-brigade d’infanterie légère, dans laquelle il fit d’abord les campagnes de Corse, pendant l’an I et l’an II de la République, puis toutes celles d’Italie, de l’an III à l’an V, et celles d’Egypte, de l’an VI à l’an IX. Le 28 brumaire an II, lors du débarquement des Anglais à Farignoles, en Corse, il monta le premier à l’assaut, et reçut dans la cuisse gauche une balle qu’on ne put pas extraire, et qu’il a emportée dans la tombe. Ce valeureux fait d’armes lui fit décerner par le représentant du peuple Lacombe Saint-Michel une récompense nationale, équivalant alors à la croix de la Légion d’Honneur, qui n’était pas encore instituée. Cette première blessure ne l’empêcha pas d’assister en Italie aux batailles de Loanno, Rivoli, Arcole, Lodi et plus tard, en Egypte, à celles des Pyramides, de Saint-Jean d’Acre, de Jaffa et d’Aboukir, ou il reçut une seconde blessure qui lui traversa le cou de part en part et lui valut, avec un sabre d’honneur, un congé d’invalide, sans aucune retraite. Il continua néanmoins son service, et le 23 fructidor de l’an VIII, ses blessures l’empêchant de conserver toute son activité, il fut attaché en qualité de secrétaire auprès du général de brigade Faultier. Il revint avec ce dernier en France et resta ainsi jusqu’au commencement de 1804, époque à laquelle ses souffrances le forcèrent à quitter les drapeaux. De retour dans ses foyers, le vieux soldat de la République s’était fixé, depuis près de cinquante ans, à Hautot-sur-Seine, qu’il avait cessé d’habiter l’année dernière pour se rapprocher de ses enfants, qui ont entouré sa vieillesse des soins les plus tendres et les plus empressés. Le respectable octogénaire, devenu aveugle depuis près de dix ans, s’est éteint vendredi dernier entre les bras de sa fille et de son fils, M. le docteur Barré, chirurgien-adjoint de l’Hôtel-Dieu. Il appartenait à une famille nombreuse, dont plusieurs membres se sont fait remarquer. Il était frère du médecin Ambroise Barré, très honorablement connu à Rouen, mort il y a quelques années, et du respectable et savant curé de Monville, Germain Barré, l’un des ecclésiastiques les plus instruits du clergé de Normandie, qui avait formé une bibliothèque fort précieuse, dont les bibliophiles normands se disputent encore les restes tous les jours. M. Pascal Barré a été inhumé au cimetière de Saint-Gervais, après la cérémonie funèbre célébrée à la cathédrale.
Marie Charles POULLARD (1766-1860)
Marie Charles Poullard, né le 07/09/1776 à Hautot-sur-Seine, est le fils de Jean-Baptiste Poullard et d’Anne Elisabeth Dumontier mariés le 24/11/1767, paroisse Saint-Antonin à Hautot-sur-Seine.
Marin sur la Frégate La Junon sous les drapeaux de 1793 à l'An XI (brevet n°224842).
Marin, il épouse le 23/07/1822, à Hautot-sur-Seine, Rose Françoise Félicité Fromagé du Val de la Haye. Lors du recensement de 1851 à Hautot-sur-Seine, Marie Charles Poullard, propriétaire rentier ; âgé de 76 ans vit avec sa femme Françoise Félicité Fromagé âgée de 60 ans et une domestique.
Marie Charles Antoine Poullard est décédé le 06/01/1860 à Hautot-sur-Seine.
Pierre François DUBOSC (1785-1875)
Pierre François Dubosc, né le 16/01/1785 à Hautot-sur-Seine, est le fils de François Dubocq et de Marie Anne Le Boucher.
Soldat au 57ème de Ligne sous les drapeaux du 06/01/1806 au 13/08/1809. Il est réformé pour blessures et pensionné (brevet n°145078).
Il épouse le 23/11/1813 Catherine Françoise Julie Leroux (1787-1814), veuf il se remarie le 11/06/1816 à Hautot-sur-Seine avec Marie Anne Désirée PIicard (1790-1867). Ils sont les parents d’Eugène François Dubosc (1821-1892) et de Bérénice Hirma Dubosc (1828-1901). Lors du recensement de 1851 à Hautot-sur-Seine, Pierre François Dubosc rentier âgé de 66 ans vit avec sa femme Anne Désirée Picard âgée de 61 ans, leur fille Bérénice Irma Dubosc blanchisseuse âgée de 23 ans et leur petite fille Alexandrine Désirée Boimard âgée de 10 ans. Sa fille se marie le 12/07/1858, à Hautot-sur-seine, avec Charles Martin Hébert (1827-1886). Au recensement de 1866, il habite à Hautot-sur-Seine avec son épouse. Lors du recensement de 1872 à Guerbarville, Pierre François Dubosc âgé de 87 ans vit avec son fils Eugène Dubosc capitaine des douanes, l’épouse de celui-ci et un domestique.
Pierre François Dubosc, douanier en retraite, est décédé le 06/01/1875 à Guerbarville (la Mailleraye sur Seine).
Noël Denis LESOURD (1788-1859)
Noël Denis Lesourd, né le 08/10/1788 au Val de la Haye, est le fils de Pierre Lesourd et de Marie Catherine Adrienne Lemarchand, mariés le 30/08/1781, paroisse du Val-de-la-Haye.
Soldat au 15ème de Ligne sous les drapeaux du 28/06/1807 à 1814. Il a été réformé pour blessures (brevet n°145075).
Il épouse le 18/01/ 1816 à Hautot sur Seine Marie Catherine Delamare. Ils sont parents de Félicité Désirée Lesourd. Lors du recensement de 1851 à Hautot-sur-Seine, Noël Denis Lesourd propriétaire cultivateur âgé de 62 ans vit avec son épouse Marie Delamare âgée de 54 ans et leur fille Lucie Lesourd âgée de 9 ans.
Noël Denis Lesourd est décédé le 22/08/1859 à Hautot-sur-Seine. En 1962, on pouvait encore voir sa tombe dans le cimetière de la plaine d’Hautot-sur-Seine.
Pierre Mathieu OULION (1789-1869) (et non AULION)
Pierre Mathieu Oulion, né le 27/01/1789 au Val de la Haye, est le fils de Jean Mathieu Oulion et de Marie Reine Désirée Chevalier, mariés le 05/08/1788, paroisse du Val de la Haye.
Soldat à la 1ère Légion de réserve sous les drapeaux du 13/06/1808 au 06/11/1814 (brevet n°145074). Il est au 70ème régiment d'infanterie de ligne du 25 octobre 1813 au 29 août 1814 (matricules 13 815 à 14 420).
Mathieu Oulion est en 1843 un des souscripteurs de la colonne Napoléon du Val-de-la-Haye. Lors du recensement de 1851 à Hautot-sur-Seine, Mathieu Oulion journalier âgé de 62 ans vit avec Marie Geneviève Questel veuve Chouard domestique âgée de 70 ans qu’il épouse le 21 octobre 1857 à Hautot-sur-Seine.
Pierre Mathieu Oulion est décédé le 18/01/1869 à Hautot-sur-Seine.
François Théodore LEMARCHAND (1794-1866)
François Théodore Lemarchand, né le 12/02/1794 au Val-de-la-Haye, est le fils de François Lemarchand et de Marguerite Osmont, mariés le 28/01/1793, paroisse du Val-de-la-Haye.
Soldat au 66ème de Ligne, sous les drapeaux du 31/01/1814 au 04/04/1814 (brevet n°145076).
Il épouse le 01/08/1820 Marie Fortunée Paquet décédée à Hautot-sur-Seine le 15/11/1821, puis il se remarie le 31/07/1823 à Hautot-sur-Seine avec Catherine Rosalie Hublé .
Il est élu Conseiller municipal lors des élections communales du 18 septembre 1831. Le 3 mars 1844 Théodore Lemarchand est installé comme adjoint du maire Pierre Lemoine suite à sa nomination par le Préfet. Le 27 décembre 1846 Théodore Lemarchand est installé comme adjoint du Maire Louis Adrien Duménil suite à sa nomination par le Préfet. Lors du Conseil Municipal du 21 août 1853 Théodore Lemarchand et quatre autres conseillers sortent de la Mairie et refusent de délibérer sur le sujet de la rétribution de la religieuse de Sahurs pour l’instruction qu’elle donne aux enfants de sexe féminin de la commune d’Hautot. De nouveaux conseillers seront installés le 24 novembre 1853.
Lors du recensement de 1861 à Hautot-sur-Seine, Théodore Lemarchand, cultivateur, âgé de 68 ans vit avec sa femme Rose Hublet âgée de 72 ans et deux domestiques. Lors du recensement de 1866 au Val de la Haye, Théodore Lemarchand, rentier, âgé de 73 ans vit avec sa femme Marie Rose Hublé âgée de 76 ans, son neveu Amable Lemarchand marin âgé de 37 ans, l’épouse de celui-ci Désirée Hébert âgée de 27 ans & leur enfant Amable âgé d’un an.
François Théodore Lemarchand est décédé le 10/10/1866 au Val de la Haye.
(Ne pas confondre avec son homonyme François Théodore Lemarchand né le 27 avril 1805 au Val-de-la-Haye, boulanger, marié à Hautot-sur-Seine le 21/06/1831 avec Catherine Zoé Pelloile décédée le 02/10/1842 à Paris, remarié à Notre-Dame-de-Bondeville avec Elisa Désirée Lainé et décédé à Rouen le 21/04/1854)
Denis-Tranquille LEFEBVRE (1791-1876)
Denis-Tranquille Lefebvre est né à Hautot-sur-Seine le 2 octobre 1791. Il est fils de Jean Baptiste Tranquille Lefebvre décédé le 21 janvier 1806 et d’Anne Lesourd. Son père est garde de Sainte Vaubourg en 1793 au service de la commanderie puis des Eaux et Forêts.
En 1811 il devient soldat au 13ème Equipage de Flottille et canonnière n° 26. Il est fait prisonnier par les Anglais, et rentre en France en 1814.
Il se marie le 16 mai 1815 au Val-de-la-Haye avec Rosalie Durand (12/09/1792 - 27/03/1819). En 1816 il est nommé à Val de la Haye garde particulier de M. Charles Fizeaux, propriétaire de Sainte-Vaubourg, gendre du Baron Lézurier de la Martel qui en 1815 a racheté l’ancien bois de la commanderie aux eaux et forêts. Veuf, Denis-Tranquille Lefebvre se remarie le 22 mai 1819 au Val-de-la-Haye, avec Désirée Henriette Esther Quibel (26/01/1792-01/06/1879). Ils n’ont pas d'enfants. Il a eu pendant de longues années à sa charge sa belle-mère et une tante.
En 1843 il souscrit pour 2 Francs pour l’érection de la colonne Napoléon. Au recensement de 1851 il habite au val-de-la-Haye. Il est médaillé de Sainte-Hélène en 1857.
A Rouen le 26 juin 1870 la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure lui décerne une médaille d’argent : « Depuis 1816, il occupe les fonctions de garde particulier dans lesquelles il a su conquérir l'affection, l'estime de tous, en même temps que la confiance la plus absolue de l'honorable famille Fizeaux de la Martel. Il s'est toujours montré plein de dévouement pour ses neveux et ses nièces, et il leur est encore utile aujourd’hui. Cinquante-quatre ans de bons et loyaux services, Messieurs, c’est chose assez rare pour que nous n'ayons pas hésité à donner à cet honnête homme un témoignage public de satisfaction, est aujourd'hui dans sa quatre-vingtième année » (Bulletin des travaux de la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure) 1869/07-1870/12
Le garde particulier Denis-Tranquille Lefebvre est décédé, en son domicile au Val-de-la-Haye le 24 décembre 1876 à l'âge de 86 ans.
Jusqu'à son rattachement à Grand-Couronne en 1908, l'île des Oiseaux faisait partie du territoire de la commune de Hautot-sur-Seine.
Au recensement de 1901 d’Hautot-sur-Seine, l’ile aux Oiseaux est habitée par Aimé DUMONT âgé de 37 ans.
Journal de Rouen du 14 mars 1907 : L’Ile aux oiseaux
On adjugera, le 3 avril prochain, à la préfecture, les travaux nécessaires à la construction de la digue que les ponts et chaussée ont décidé d’édifier à l’île aux Oiseaux. Située juste en face de l’ancien « trou » de Grand-Couronne comblé depuis plusieurs années, cette île, qui est propriété de l’Etat, mesure une centaine de mètres de longueur. La digue projetée partira de sa pointe amont pour aller rejoindre dans une ligne à peu près droite la rive gauche du fleuve, quelques mètres au-dessous de la cale du bac de Grand-Couronne. Les ingénieurs des ponts et chaussées ont décidé d’exécuter ces travaux de manière à obtenir dans ces parages un rétrécissement du fleuve qui, en accélérant la vitesse de ses eaux, aura pour résultat d’amener un écoulement plus rapide du débit solide vers la mer. A cet endroit de son cours la Seine fait un coude et sa largeur dépasse 300 mètres. Le débit des eaux y étant très lent, il en résulte un dépôt considérable de vase qui s’accumule dans le chenal et nécessite des dragages coûteux, qu’on espère éviter en construisant la digue dont nous parlons.
Prochainement, on mettra en adjudication les travaux nécessaires à l’établissement d’une autre digue qui elle sera édifiée au long de la rive droite du fleuve, entre Biessard et la cale du bac de Val-de-la-Haye. Ces travaux d’art ont également pour but de provoquer un écoulement plus rapide des eaux dans cette partie du fleuve. Pendant un moment, les habitants du Val-de-la-Haye s’étaient émus de ces travaux, alors en projet, car ils craignaient qu’on bouchât le bras de Saine qui baigne leur quai. Qu’ils de rassurent. Les ingénieurs des ponts et chaussées chargés de la navigation de la Seine ne sont pas vandales à ce point, nous disait-on hier. Le Val-de-la-Haye restera port fluvial … tant que la nature le permettra, mais ses jours sont comptés. De par les effets du flot et du Mascaret, le petit bras de Seine qu’emprunte le bateau-omnibus pour accoster au ponton de cette commune s’envase et se comble de lui-même quotidiennement. C’est une affaire de temps.
Mais ne pourrait-on pas draguer dans ce bras de Seine ? demandons-nous.
Le jour où on démontrera que ces travaux sont d’utilité publique, on pourra songer à les exécuter. Mais d’ici-là, ajouta en riant notre interlocuteur, le petit bras de Seine sera comblé et l’affaire sera solutionnée.
Le grand ouvrage cimenté qui ferme l’accul de Grand Couronne et relie l’île aux Oiseaux à la rive s’achève en 1908.
Le noyé de février 1792 de l’ile aux Oiseaux à Hautot sur Seine
22 février 1792 rapport d’enquête concernant un cadavre trouvé sur l’ile aux Oiseaux, un marin hollandais du nom de Tjart MONNEN (52 ans) du navire « La Dame Walland » :
L’an 1792 le 22 février nous accesseurs du juge de paix du canton de Canteleu faisant pour son absence ce nous nous somme transportés sur l’île aux oiseaux section dépendant de notre paroisse de Hautot, sur la parole verbale de monsieur le secrétaire greffier du juge de paix nommé monsieur DELAHAYE où nous avons trouvé un cadavre mort, qu’on nous a dit dénommé Tjart (*) MONNEN de la paroisse (laissé en blanc) en Hollande revêtu d’un gilet d’étoffe brune, un autre de siamoise bleue avec une paire de culotte aussi d’étoffe brune, un caleçon et une paire de botte, ayant cherché dans les poches du défunt nous y avons trouvé un portefeuille, après en avoir fait l’ouverture il s’y est trouvé un bon ce cinquante sols et un autre de trente avec une agrafe d’argent au col de la chemise. Ayant interpellé les assistants s’ils n’avaient nulle révélation de cet homme, le Capitaine Folkert WALLAND s’étant présenté nous a déclaré par l’organe de Maître BULGEN son interprète duquel il était assisté qu’il le reconnaissait pour être celui qui avait été perdu à bord de son navire nommé « La Dame Walland » il y a environ cinq semaines et qu’il y allait en qualité de second, interpellé de nouveau le dit Capitaine Folkert par quel hasard il était tombé il nous aurait déclaré que c’était par accident. Après avoir fait déshabiller le noyé pour voir s’il n’avait reçu aucun coup nous ne lui avons trouvé nulle meurtrissure, lequel nous avait fait connaitre qu’il était tombé à l’eau par accident et nous aurait fait délibérer en présence de la municipalité de donner ordre à monsieur le curé de notre dite paroisse de le nommer et en écrire l’acte sur les registres ordinaires. Ce que nous avons signé, ce dit jour et an que dessus. (espace des signatures laissé en blanc)
(*) Tjaard : prénom frison, Théodoard en ancien germanique
Acte n°2 du régistre d’Hautot sur Seine : Inhumation de Tjart MONNEN hollandais noyé :
Le vingt deuxième jour de février 1792 sur le permis à nous actifié en date d’hier signé DELAHAYE greffier de Mr D’ORNAY, juge de paix du canton de Canteleu district de Rouen, pour l’absence du dit sieur D’ORNAY. D’après le procès verbal de visite d’un cadavre de sexe masculin dressé par les prudhommes nommés de cette paroisse et à nous présenté en bonne forme, le dit cadavre a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse par moi prêtre curé soussigné sous le nom de Tjart MONNEN âgé de cinquante deux ans originaire de Norden en Ostfriesland (*) perdu au quai de Rouen depuis environ cinq semaines, et repêché le long de l’ile aux oiseaux district de Hautot sur seine. Lequel noyé a été reconnu sur les lieux par son capitaine le sieur Folkert WALLAND commandant le navire « La Dame Walland » pour être son second et ce par l’organe de monsieur BULGEN fils, son interprète, juré au tribunal de commerce de Rouen duquel il était accompagné. Lesquels ont signé avec messieurs les maires et officiers municipaux de cette paroisse : Folkert WALLAND, BULGEN fils, DE VRIES, Charles LECOMTE maire de Hautot, RICHARD procureur de la commune, Jérôme SUCRE officier, Jean PAQUET, LECLERC, Pierre FLEURY, DEHAYE curé de Hautot.
(*) Frise Orientale : le comté de Frise Orientale est sous administration prussienne depuis 1744.
Annonces, affiches et avis de la Haute et Basse Normandie du 27 avril 1768 : La Pêche en la Rivière de Seine, appartenant à l’Hôtel-Dieu de Rouen, depuis Saint Adrien jusqu’au Grenier à sel de la Bouille, est à bailler à Ferme en tout ou séparément, ainsi qu’environ quatre Acres de l’Ile aux Oiseaux, Paroisse de Hotot. S’adresser à M. Dufour, Administrateur, rue des Bonnetiers.
Journal de Rouen du 25 juin 1940 : un meurtre à Hautot-sur-Seine
Le soir du dimanche 9 juin, trois habitants de cette commune, MM. Florentin Ponty, Collette et Turquer, avisèrent un individu qui sortait de la forêt et leur parut suspect. Ils l’interpellèrent, le fouillèrent et le conduisirent chez M. Cantel, commerçant, mais en route il voulut s’échapper et M. Collette se jeta sur lui. Une rixe s’ensuivit au cours de laquelle, Ponty alla chercher son fusil et tira deux fois sur le malheureux qu’il acheva à coups de crosse. Il s’agit de M. Marcel Wanner, 39 ans, manœuvre, domicilié chez M. Heuzé, 18, rue de l’Industrie à Grand-Couronne. M. Cantel prévint M. Piat, commissaire central à Rouen, qui, avec son secrétaire, M. Hérisson, et les inspecteurs Lebrun et Martin procéda à l’enquête et reconstitua la scène. Le cadavre de Wanner a été inhumé à Hautot-sur-Seine et Florentin Ponty a été arrêté.
Décès d’un inconnu présumé Warner ou Vanner ou Waller Marcel du 9 juin 1940 à Hautot-sur-Seine
Le neuf juin mil neuf cent quarante, vingt deux heures trente minutes, est décédé, « Route du Rouage » un individu du sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie. Le signalement est le suivant : le défunt était âgé de trente cinq ans environ, sa taille approximative était de un mètre soixante cinq, ses cheveux et sa moustache étaient bruns. Il était vêtu d’une veste bleue et d’un pantalon rayé, coiffé d’une casquette grise plate et chaussé de sabots de caoutchouc. Il est présumé s’appeler Marcel Warner ou Vanner ou Waller et était, croit on marié, dans autres renseignements. Dressé le dix juin mil neuf cent quarante, onze heures, sur la déclaration de Alphonse Cantel, cinquante trois ans, marchand ambulant, domicilié en cette commune qui, lecture faite a signé avec Nous, Georges Poullard Maire d’Hautot-sur-Seine, Chevalier de la Légion d’Honneur.
Journal de Rouen du 21 novembre 1941 : une tragique méprise à Hautot-sur-Seine
Cours d’Assises de la Seine-Inférieure : audience du mercredi 20 novembre
Un drame étrange se déroula à Hautot-sur-Seine, dans la soirée du 9 juin. L’atmosphère si particulière de ce dimanche tragique fut, sans doute, la cause principale du meurtre lamentable que commit, à proximité de la forêt de Roumare, un père de douze enfants, Florentin Ponty. (*)
Ponty se trouvait, vers 22 h. 15, devant son domicile, en compagnie de ses amis Robert Turquer et Emile Colette. Les trois hommes avaient en peu bu… Un inconnu s’étant avance dans leurs parages, une bicyclette à la main, ils le jugèrent suspect et ils l’interpellèrent en lui demandant ses papiers d’identité. Le passant sortit sans dire un mot son portefeuille contenant un livret militaire. Turquer n’ayant pu lire cette pièce dans la faible clarté du jour expirant, on décida de conduire « l’espion » chez M. Cantel, commerçant qui, rare parmi les rares, n’avait point quitté le pays. Le passant, cependant, regimba. Empoigné par Colette, il tomba avec lui sur la route et tandis que les deux hommes se livraient, sur le sol, à un match de catch des plus animés, Ponty rentra chez lui afin d’y prendre un fusil de chasse dont il se servit dès son retour. A ce moment, l’infortuné promeneur avait réussi à se relever. Atteint par derrière, à moins de deux mètres par une décharge qui provoqua l’éclatement du lobe inférieur d’un poumon, il s’effondra, mortellement atteint. Ponty l’acheva, d’ailleurs, en lui portant plusieurs coups de crosse à la tête !
L’heure des explications ayant sonné à la cour d’assises, le coupable ne parut pas particulièrement troublé par les remords, au cour de son interrogatoire.
- Etiez-vous ivre dans la soirée du 9 juin ? lui demanda M. le président Turban.
J’étais gai !
- Ce qui m’étonne, c’est que vous n’ayez pas vu deux parachutistes au lieu d’un Pourquoi votre victime – M. Marcel Wanner, manœuvre à l’usine de produits chimiques S.O.Y.E.M.A. – vous a-t’elle parue suspecte ?
Vu que tout le monde était évacué de la commune.
- Vous avez déclaré que vous étiez chargé d’une surveillance à Hautot-sur-Seine.
Oui, par la gendarmerie de Grand-Couronne.
- Ce n’est pas vrai. Vous n’aviez reçu aucune mission de cet ordre. Vous avez fait ce qu’on appelle une arrestation illégale, quand vous avez voulu conduire M. Wanner chez M. Cantel.
Sur le drame lui-même, Florentin Ponty ne crut point devoir donner au jury des explications détaillées.
Interrogé par nous, déclara-t-il Wanner ne répondit rien. Il fut rapidement aux prises avec mes amis. C’est pourquoi je suis allé chercher mon fusil, sans toutefois avoir l’intention de mettre à mort celui que je prenais pour un parachutiste.
Il semblait que l’audition des deux compagnons de l’inculpé apporterait aux débats quelque lumière. Elles permirent tout au plus de connaître le degré de « gaité », le 9 juin, de chacun des membres du trio.
- Vous étiez ivres, tous les trois, dit le président à Robert Turquer.
On en avait pris un peu.
- Qui donc en avait pris le moins ?
C’est moi.
- Etiez-vous chargé de faire la police ?
Oui, comme cantonnier !
- Vous aviez entendu des histoires de parachutiste et ça avait travaillé.
En tout cas, au coup de fusil, je suis parti.
- Pourquoi ?
Parce que j’ai eu peur !
Le manœuvre Emile Colette, vit, lui, trois fusées rouges s’élever au dessus de la forêt de Roumare et il entendit des détonations.
- Qui était le plus ivre, s’inquiéta le président, quand ce deuxième témoin approcha de la barre.
Surement Ponty !
- Etiez-vous un policier ?
Personne ne n’avait dit d’arrêter le monde !
On entendit encore M Georges Poullard, maire d’Hautot-sur-Seine, qui signala que rien de particulier n’avait été organisé dans sa commune contre les parachutistes ; le commerçant, M. Cantel, resté à Hautot, et le docteur Godbille, médecin-légiste. Le praticien eut à examiner un cadavre exhumé après de longues semaines d’enfouissement …
M. Dupond, substitut du procureur général, soutint l’accusation dans ce procès avec son autorité coutumière, puis la défense de Florentin Ponty fut vigoureusement présentée par Me Crosson du Cormier. L’inculpé fut finalement condamné à quatre ans de prison avec sursis. J.E.F.
(*) Le 9 juin 1940, les troupes allemandes entrent à Rouen.
La guerre démarre à Rouen comme partout ailleurs en France. En août 39, arrivent les premières mesures de défense passive : masques à gaz, réduction de l'éclairage, aménagement des abris. ...
Extraits : Le 9 juin au matin les premiers Allemands arrivent sur Rouen par la route de Neufchâtel. A 10 heures du matin, le génie français fait sauter les ponts. A 10h30, les Allemands investissent la Mairie. Maurice Poissant, 5e adjoint au Maire, demeuré sur place, reçoit autorité par le commandant Krupp sur toutes les communes liées économiquement ou géographiquement à Rouen. Les Allemands investissent la ville.
L’incendie déclenché se propage rapidement aux quartiers situés au sud de la cathédrale. Les Allemands, au prétexte que Rouen n’a pas été déclarée ville ouverte, interdisent aux pompiers d’intervenir. Le feu fait rage pendant trois jours. Ce n’est que le 11 juin que l’ordre sera donné d’éteindre l’incendie alors qu’il menaçait le flanc sud de la cathédrale. Bilan : 918 maisons détruites, 5 070 sans-abris.
Ce même jour, les Allemands ramassent tous les noirs qu’ils peuvent trouver ainsi que des soldats coloniaux isolés, qui, n’ayant pu fuir, ont été faits prisonniers de guerre. Tous ces hommes sont emmenés au 11, rue de Bihorel où ils sont massacrés à la mitrailleuse. 121 Algériens, Antillais et Africains ont ainsi trouvé la mort.
Préfet de Seine-Maritime le 14/08/2020 : Hommage aux combattants d'Afrique
Le 9 juin 1940, l’armée allemande envahit la ville de Rouen. Après quelques heures de combats, les troupes du Reich nazi prennent possession de la ville. Des hommes, civils et militaires, sont arrêtés, regroupés et mis à mort. Ils ont été choisis pour la couleur de leur peau. Il s’agit d’un des nombreux crimes racistes opérés par l’armée allemande durant la seconde guerre mondiale. Dans quelques jours sera inauguré, rue de Bihorel à Rouen, une plaque à la mémoire d’une centaine de personnes originaires d’Afrique du nord, d’Afrique subsaharienne et des Antilles françaises qui ont été massacrées à cet endroit. Les recherches historiques continuent, le site s’enrichira des informations et des documents et des travaux réalisés par les scolaires.
Guillaume Jacono, inspecteur d’académie, Monique Longval Bernier, vice-présidente de l’association des professeurs d’histoire-géographie, ont rencontré Laurent Martin et Jean-Louis Roussel, auteurs d’un futur livre sur Rouen pendant la guerre, devant la plaque posée au N°6 de la rue de Bihorel.
CRIMES DE GUERRE Rouen, 9 juin 1940 paru le 16 mai 2022 chez L’écho des Vagues
De Guillaume Lemaître, Laurent Martin & Jean-Louis Roussel
Le 9 juin 1940 au matin, la 5. Panzerdivision de la Wehrmacht entrait dans Rouen. Quelques jours plus tard, dans le square du Musée des Antiquités, les corps de deux hommes noirs étaient découverts par les services municipaux. Le lendemain, non loin de là, dans les jardins d’une propriété de la rue de Bihorel, on retrouvait ceux de dix-sept hommes assassinés par les troupes allemandes. Quinze jours plus tard, un dernier corps y était mis au jour. Civils ou militaires, seule la moitié d’entre eux purent être identifiés, mais tous avaient la particularité d’être africains ou antillais. Et tous avaient été raflés et exécutés par les Allemands dès leur arrivée dans la ville.
Ce drame était jusqu’à présent resté méconnu. Seules quelques mentions dans les ouvrages traitant de la période y faisaient allusion, sans toutefois s’accorder sur le nombre de victimes ou leur identité. Pour la première fois, des recherches ont été menées pour tenter de comprendre cet événement et d’en restituer toute l’importance dans la tragédie que vécurent les soldats et civils africains lors de la campagne de France de mai-juin 1940.
Les recherches menées dans le cadre de cet ouvrage ont donné lieu en 2020-2021 à un important travail de mémoire dans les collèges de la ville de Rouen restitué dans cet ouvrage. Préfaces de MM. Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et Pascal Blanchard, vice-président de l’Achac et chercheur-associé au CRHIM/ UNIL.
Le 2 mars 1910 le Conseil municipal d’Hautot-sur-Seine délibèrepour l’installation du service téléphonique à Hautot-sur-Seine. La cabine téléphonique est installée dans la maison du bureau d’aide social.
Journal de Rouen du 30 août 1910 : conversations téléphoniques
Conseil municipal du 14 novembre 1920 : Gérance du bureau téléphonique
M. le Maire donne lecture de la lettre en date du 2 novembre 1920 de Mme Veuve GANCEL, gérante du bureau téléphonique, aux termes de laquelle cette personne, malade, déclare qu’elle ne peut plus continuer d’assumer le service. Conformément à l’arrêté municipal du 17 mai 1911, Mme Veuve GANCEL est logée gratuitement dans un immeuble du Bureau de Bienfaisance pris à bail par la commune pour y installer le bureau téléphonique de la commune, et elle reçoit pour assurer le service une somme annuelle de 200 F. Aux termes dudit arrêté, au cas où Mme Veuve GANCEL voudrait cesser ce service, elle devrait prévenir la commune trois mois d’avance et laisser l’immeuble libre le jour même où elle cesserait son service. Le Conseil décide de faire de la publicité pour trouver un remplaçant à Mme Veuve GANCEL et s’ajourne pour examiner les postulants qui pourraient se proposer.
Conseil municipal du 28 novembre 1920 : Gérance du bureau téléphonique
M. le Maire annonce qu’il a reçu de Mme Veuve ABRIVARD demeurant à Sahurs une demande pour obtenir la gérance de la cabine téléphonique. Le Conseil déclare que la personnalité de Mme Veuve ABRIVARD lui est connue, que ladite personne présente toutes les garanties d’honorabilité et invite M. le Maire à prendre un arrêté nomme Mme Veuve ABRIVARD gérante de la cabine téléphonique municipale après son agrément par l’administration des P.T.T.
Conseil municipal du 9 janvier 1921 : Service téléphonique
Mme Veuve ABRIVARD qui avait déposé une demande pour obtenir la gérance du Bureau téléphonique s’est désistée. Une nouvelle demande pour cette gérance a été déposée par lettre en date du 21 décembre 1920 par M. MORIN Henri, cantonnier du service vicinal demeurant actuellement à Sahurs et qui se propose, s’il est agréé, de venir habiter la maison où est installée la cabine. Il propose comme auxiliaire son épouse née LETALLEUR Ernestine Eugénie. Le Conseil émet un avis favorable à l’acceptation de M. et Mme MORIN par l’Administration des Postes, Télégraphes et Téléphones, pour la gérance de la cabine d’Hautot-sur-Seine et le transport des dépêches téléphoniques, sous réserve des renseignements que M. le Maire jugera opportun de prendre.
Le service de la cabine téléphonique est supprimé en 1940.
Le Conseil municipal du 28 mars 1946 : Loyer de la Cabine Téléphonique
Le Conseil Municipal, vue la demande de Madame Morin, décide de fixer ainsi son indemnité.
Gratuité du logement évalué à 1000 F. Indemnité annuelle payable par trimestre 2650 F soit 3650 F
Et ce à partir du 1er avril 1946, date à laquelle la Cabine Téléphonique est remise en service.
Paris Normandie du 1er avril 1946 : Cabine téléphonique
Les habitants de la commune et des communes voisines sont avisés que la cabine téléphonique est remise en service à dater du 1er avril.
Conseil municipal du 31 août 1947 : Cabine Téléphonique
Le Conseil accepte une note de M. MORIN pour encadrement de l’appareil téléphonique communal se montant à 850 Frs.
Les infos d’Hautot n°15 été 2008 : Les P.T.T. à Hautot il y a un demi siècle (extrait)
Personne n’avait le téléphone a Hautot-sur-Seine, excepté la famille Michon. Il y avait toutefois une cabine téléphonique tenue par Madame Morin (*), femme du garde champêtre, qui se trouvait rue Saint Antonin. Elle pouvait ainsi recevoir des télégrammes et les porter à leur destinataire. Le problème, c’est qu’elle ne savait guère écrire et ses télégrammes étaient peu compréhensibles. Quand sa fille a appris à lire à l’école d’Hautot-sur-Seine, il n’y a plus eu de problème. Alain Demombynes
(*) Epouse d’Henri MORIN (1888-1974) garde champêtre de 1947 à 1954
Conseil municipal du 5 novembre 1966 : Remplacement de la gérante du téléphone
M. Le Maire informe le Conseil Municipal du prochain départ de la commune de Mr et Mme MORIN gérante de la cabine téléphonique pour raison de santé.
Le Conseil après en avoir délibéré décide :
De maintenir la cabine téléphonique dans la maison du B.A.S. en raison de sa situation en bordure de la route départementale
De proposer Mme Veuve HUE Berthe à l’agrément du service des Postes et Télécommunications pour succéder à Mme MORIN
De prévoir l’installation d’une cabine insonorisée
Conseil municipal du 4 février 1967 : Gérante du téléphone
Mme HUE Berthe n’ayant pu être pu être autorisée par l’administration préfectorale à assurer le service de la cabine téléphonique, Le Conseil après en avoir délibéré décide de proposer Mme PLICHON Célestine au poste de gérante de téléphone.
Conseil municipal du 20 avril 1968 : Indemnité de la gérante de téléphone
M. Le Maire informe les Conseillers Municipaux que le taux de l’indemnité de gérance d’une cabine téléphonique est fixé par recueil des Actes Administratifs n°19 du 26 mai 1967 à 275 F par an. Mme PLICHON qui bénéficie en sus de son indemnité journalière de la gratuité du logement qu’elle occupe percevrait une somme annuelle de 1120 F chiffre très supérieur à celui autorisé.
Le Conseil Municipal après en avoir délibéré décide à l’unanimité considérant
La nécessité de disposer dans la commune d’un poste de téléphone public et de transmission des télégrammes
L’obligation pour Mme PLICHON d’assurer une présence quotidienne et constante à la cabine
La modicité de la rémunération qui représente à peine une heure de salaire pour une présence journalière
La nécessité de pouvoir en cas d’urgence (accident, maladie, incendie) alerter les médecins et pompiers sans être obligé de parcourir plus de 3 km (distance séparant notre commune des postes publics les plus rapprochés
A défaut d’une rémunération suffisante le service de la cabine ne pourrait être assuré
Conseil municipal du 24 août 1968 : Traitement de la gérante du téléphone
Le Conseil Municipal après en avoir délibéré décide d’attribuer à la gérante du téléphone une indemnité ainsi calculée.
Indemnité annuelle forfaitaire 275 F
Indemnité journalière correspondant à une moyenne journalière de communication reçues et établies de 3 communications 0,75 F x 3 soit 2,25 F par jour, 2,25 x 365 soit par an 821,25 F
Mme PLICHON gérante du téléphone devra régler au B.A.S. propriétaire le montant de la location de l’immeuble qu’elle occupe soit 400 F
Conseil municipal du 18 septembre 1971 : Cabine téléphonique
Mr le Maire informe le Conseil Municipal de la demande que lui a présenté Mme PLICHON Célestine d’arrêter pour raison de santé son exploitation de la cabine téléphonique et son remplacement par sa fille PLICHON Marie Rose née à Fontaine-le-Bourg le 9 février 1952. Le Conseil après en avoir délibéré considérant que Mademoiselle PLICHON Marie-Rose est apte et capable de tenir la cabine téléphonique, émet un avis favorable à la demande Mme PLICHON et décide de confier à compter du 01/10/1971 la gérance de la cabine téléphonique à Melle PLICHON Marie-Rose.
Le Conseil Municipal du 26 novembre 1973 demande le transfert de la cabine téléphonique du logement de Mme PLICHON au café tabac tenue par Mme CAHOT rue du Rouage. Suite à la cessation d’activité du commerce des époux CAHOT, le Conseil Municipal du 10 octobre 1974 décide d’attribuer la cabine téléphonique à Mr BERTIN.
Le Conseil Municipal du 25 janvier 1980 accepte la proposition des PTT d’installer une cabine téléphonique près de la Mairie, à côté de l’arrêt de bus.
Le Conseil Municipal du 18 novembre 1994 donne son accord pour l’installation d’une cabine téléphonique à pièces place de la Mairie. La cabine est déménagée devant la mairie.
Le Conseil Municipal du 15 mai 1997 est informé de l’installation de la cabine téléphonique à carte.
En 2013 suite à un accident, la dernière cabine installée est sans abri.
En septembre 2017, la suppression des 5 450 cabines encore en service en France est planifiée pour la fin de l'année. C’est l’épilogue d'un déclin entamé avec l'apparition du téléphone portable. Depuis l'apogée de 300 000 cabines en 1997, leur nombre a décliné du fait d'un moindre usage et d'une moindre rentabilité.
Epitaphe à Rouen place de la Pucelle le 1er novembre 2018.
Gretna-Green est un village du Sud de l'Écosse, célèbre pour la possibilité qu'il offrait aux couples mineurs de s'y marier sans autorisation des parents. La réputation de Gretna-Green dans ce domaine a commencé le 25 mars 1754 lorsqu'est entrée en vigueur le Lord Hardwicke's Marriage Act, la loi sur le mariage que le Parlement venait de voter, aux termes de laquelle si l'un des futurs époux n'avait pas au minimum 21 ans, il ou elle devait alors obtenir le consentement de ses parents. Cette loi ne s'appliquait pas à l'Écosse, où il était possible de se marier dès 14 ans pour les garçons, dès 12 ans pour les filles, avec ou sans consentement des parents.
En 1879 parait la Géographie de la Seine-Inférieure des Abbés J. Bunel et A. Tougard. Ce premier ouvrage du genre a eu du succès et il est devenu l’ouvrage de référence sur l’histoire locale. Dans l’article consacré à Hautot-sur-Seine on découvre que le curé d’Hautot avait le droit de marier, sans le consentement des parents.
HAUTOT-SUR-SEINE - 194 hab., 234 ha, au pied des coteaux qui bornent les prairies de la Seine (rive droite), par 5-24 m. d’alt. - chemin 51 - Poste PTT à Grand-Couronne (3 kil.) ; à 14 kil. de Rouen. Annexe de Sahurs - Station de bateaux de la Bouille.
L’église est sous le vocable de S. Antonin, martyr de la primitive Eglise (2 sept.), à Apamée en Syrie (plutôt Saint Antonin de Pamiers en Ariège martyrisé en 506). La nef est moderne, mais le chœur remonte au XVIe s. Fragment d‘un curieux vitrail du XIIIe siècle, croix de consécration et caveau funéraire de la famille de la Pierre. Pèlerinage au patron contre les maux de tête.
On a vue ailleurs (Arrt. de Neufchâtel), le singulier cérémonial qui accompagnait autrefois la célébration de la messe dans cette église et avant la Révolution, le curé d’Hautot et les chapelains de Mardote (Moulineaux) et de la chapelle du Bout-du-Vent (Heurteauville) avaient le droit de marier, sans le consentement des parents, ceux qui se présentaient devant eux.
On y cultive la vigne au Moyen-âge, aussi bien qu’à St-Pierre de Manneville. Vers la fin du XVIIIe s. , Mr Lecouteulx y entretenait un vignoble, à la façon des champenois, dans un champ appelé le CLOS DE LA VIGNE.
Hautot, peuplé de 200 hts environ (40 familles), au XIIIe s. , ne possédait plus, en 1458, que 23 personnes payant fouage, plus un sergent, un autre exempt et 4 pauvres. En 1471, la population montait à peu près à 60 personnes (12 feux).
Les vieillards du village racontaient naguère qu’un des derniers seigneurs du lieu s’étant avisé, pour essuyer un fusil neuf, de tuer un couvreur qui travaillait sur sa ferme, fut condamné à mort. Importuné par les prières de la famille, Louis XVI le fit venir et lui dit : « Je te donne ta grâce ; mais celui qui te tuera aura la sienne. » (On trouve dans les registres le 19/11/1767, l’inhumation de Jean Coueffin tombé du haut du bâtiment de monsieur Le Couteulx)
Un cultivateur était obligé, entre autres devoirs, d’aller 4 fois l’an saluer son seigneur. « J’aurais voulu y aller tous les jours, ajoutait le brave homme, car Monsieur me disait « c’est bien ! tu vas dîner avec moi. »
Le château moderne entouré d’un beau parc fut habité par E. Bataille, conseiller d’Etat, qui partagea au château de Ham, la captivité du prince Louis-Napoléon.
Hameaux : Le Marais, 6 habitants - Mont-Myré, 49 - Le Moulin, 6 - Le Rouage, 71.
Dans « les Environs de Rouen » édité par E. Auge, on trouver cet article d’Henri Allais de janvier 1889 qui reprend dans un style bien particulier les anecdotes de 1879 concernant Hautot :
Pas davantage ne reviendra le temps quasi biblique où Hautot était pour les amants une succursale de Gretna-Green. On s’y mariait, non sur l’enclume, mais avec le ministère de M. le curé, lequel jouissait du privilège de se passer du consentement paternel. Puis la Révolution arriva qui fit table rase de cette singulière coutume, et des esprits chagrins vous diront, au nom de la statistique indiscrète, que si les parents ne sont guère plus consultés que jadis et si monsieur le curé est moins souvent dérangé qu’autrefois, le Monde n’en est pas pour cela sur le point de périr.
Etait-ce cette particularité réjouissante, était-ce la vigne en sa fleur, était-ce l’amour de la belle nature qui attirait à Hautot, à Soquence, à Sahurs, les Rouennais, il y a deux cent ans ? Le certain, c’est qu’ils y venaient, qu’ils y possédaient nombre de maisons de plaisance et des vignobles. L’endroit était fort bien choisi. Pour les gens posés et asthmatiques, c’était au fond d’un amphithéâtre de grands bois et de falaises, la promenade en terrain plat, sous les peupliers frissonnants ; pour la jeunesse, c’était les près à la Deshoulières (femmes de lettre), les brassées de fleurs des champs, et la gaieté des vendanges à l’arrière saison ; pour les gourmets c’était le poisson de Seine passant tout frétillant du filet dans la casserole ; pour les pédants c’était, sur la côte en face, le château de Robert le Diable et des dissertations historiques sans fin. Nos Rouennais débarquaient du fameux coche d’eau de la Bouille, et le vin – façon Champagne – qu’on récoltait alors en quantité, les mariages d’Opéra-Comique du curé d’Hautot, la forêt toute proche, propice aux rendez-vous, leur devaient suggérer des idées gaillardes.
Plus intéressant, en 1890, dans « Autour de Rouen », Louis Müller relate sa traversée d’Hautot-sur-Seine :
Un jour on m'a posé cette question :
- Si vous vouliez montrer à un étranger ne disposant que de quelques heures ce qu'est la Normandie, où le conduiriez-vous ? Je n'ai pas hésité.
- Nous prendrions le bateau jusqu'au Val-de-la-Haye, descendrions à la station de Grand-Couronne, gravirions la côte par le chemin de la Commanderie et, traversant Hautot et Sahurs, passerions la Seine à la Bouille et reviendrions par la Maison-Brûlée, Moulineaux et la ligne d'Orléans. Tout cela peut aisément se faire dans une matinée, et à cause de la rapidité même du trajet, il est impossible que l'on n'en garde pas comme le souvenir d'une éblouissante vision. Au chapitre précédent, j'ai dit qu'après la ferme de Sainte-Vaubourg on trouvait, à droite et à gauche, une route ombragée de grands arbres, en manière d'avenue. En la suivant à droite, on passe devant la petite église (l’ancienne église du Val de la Haye), pittoresquement plantée au sommet du coteau, sur la lisière du bois, et on arrive à un raidillon qui descend à l'extrémité amont du Val-de-la-Haye. Ce chemin est fort joli, mais ce n'est pas celui-là que nous allons prendre. A la ferme, nous tournerons à gauche et gagnerons lentement Hautot (le long du bois de la commanderie).
- Pourquoi lentement ?
- Ma foi, allez-y, et si vous vous sentez capable de mettre moins d'une demi-heure pour franchir le kilomètre qui vous sépare du coude de la route, c'est que vous serez incurablement réfractaire aux impressions qui ravissent d'allégresse l'âme des vrais amants de la nature. A chaque pas, un regard en arrière sur l'avenue qui se creuse et se relève, un coup d'œil à gauche sur le magnifique parc qui borde la route, un autre sur le bois plein de fleurs, de bouleaux argentés, de mésanges, de pinsons et de fauvettes, et voilà autant d'invincibles solliciteurs qui vous happent au passage et que vous ne quittez qu'avec un soupir de regret.
La route, à mille mètres de là décrit une courbe au sommet de laquelle un chêne de 3 mètres de circonférence étale une immense ramure. Encore une invite à la palette ! Le chêne est à l'entrée d'un taillis précédant la forêt, sillonné de sentiers qui montent et où de nombreux bouleaux profilent élégamment sur le ciel leur tête arrondie et leur feuillage léger.
En suivant la courbe, on atteint les premières maisons d'Hautot. Si, pour opter entre les divers chemins qui se dirigent vers Sahurs, vous recourez à l'avis de quelqu'un de l'endroit, il vous répondra avec obligeance et textuellement ceci :
- Prenez la sente qu'est su' l'derrière de l'épiciai(épicerie située rue du Rouage ou au Mont-Miré), et pis, à draite, vos voirez un tourniquai qui vos conduira dret au cémitière. C'est l'pus court. »
C'est, le plus court, en effet. Après avoir franchi deux tourniquets et passé devant le cimetière, on gagne la route de Sahurs où débouche, sur un rond-point, le parc du magnifique château de Soquence. Du rond-point part une vaste avenue de plus d'un kilomètre et demi de longueur, plantée à droite et à gauche d'une triple rangée d'arbres et aboutissant à la forêt de Roumare.
Par soi-même, Hautot. en dehors de sa situation, la Seine à gauche, la pleine campagne et la forêt à droite, n'offre rien de bien intéressant (il n’a pas vu la chapelle, la mairie, le château et a ignoré le moulin). Il convient cependant de rappeler le bizarre privilège dont, avant la Révolution, jouissait le curé de l'endroit. Il pouvait marier, sans le consentement de leurs familles, les jeunes gens qui venaient lui demander de les unir. On disait « aller à Hautot » comme on dit aujourd'hui « faire le voyage de Gretna-Green. » Ce n'était pas, d'ailleurs, le seul privilège étrange de la cure royale d'Hautot. Le desservant y célébrait la messe en costume de cavalier, bottes à éperons, et, à l'élévation, tirait en l'air un coup de pistolet. C'était, on en conviendra, un encens d'un parfum un peu bien belliqueux (l’auteur en rajoute, car c’est tout à fait invraisemblable, mais ce récit a été souvent repris).
Soquence est sur le territoire de Sahurs. A trois cents mètres du château, le chemin passe sous une nouvelle avenue, mais avant de la suivre, faisons à gauche en crochet jusqu'à l'église, qui ne manque pas d'intérêt. La façade et les bas-côtés sont du pur roman du XIe siècle; le XVIe a remanié les fenêtres de la façade et le portail.
Revenant sur ses pas, on entre, à gauche, dans une majestueuse avenue où, bientôt, on s'arrête, fixé sur place par un « coin » bien imprévu. A droite, sous la futaie, une maisonnette semble avoir poussé au milieu des buissons d'épines et des hautes herbes constellées de fleurs ; une ligne d'iris d'Allemagne ourle la crête du chaume, et, tout autour, la végétation des forêts croit avec une surprenante intensité. Involontairement, on regarde si de la porte ne va pas surgir Robinson avec son bonnet pointu, son parasol et son perroquet sur l'épaule. A l'issue de l'avenue, on est dans Sahurs. Le chemin à gauche, puis la route à droite traversent le pays.
Comme l’écrit le Bulletin de la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure paru en 1931, le curé d'Hautot-sur-Seine pouvait célébrer la messe botté et muni d'éperons, et, de plus, à l'élévation, on tirait un coup de pistolet dans l'église. Les curés de Vatierville et d'Hautot-sur-Seine avaient ils le droit de chasser, nous ne saurions le dire ; en tout cas, nous n'avons trouvé aucune pièce d'archives venant à l'appui de la tradition.
Il s’agit probablement en 1879 de la part des abbés J. Bunel et A. Tougard, d’une construction intellectuelle appliquée aux chapelles ayant un statut particulier comme à Heurteauville. Dans les registres de la paroisse qui vont de 1680 à 1792, on ne trouve aucune trace écrite d’acte de mariage avec une quelconque particularité, le curé mariant les filles du pays et parfois un ami du sieur de Soquence. L’église paroissiale d’Hautot, était une chapelle royale et le Roi, patron de la paroisse, nommait le curé. Pour Hautot le patron était le plus important propriétaire terrain de la paroisse à la fin du XVIIème siècle qui était chargé de financer l’entretien de l’église.
La principale source d’information des abbés J. Bunel et A. Tougard était probablement le jeune curé de Sahurs et de Hautot, Anatole Mathias Latelais. Celui-ci était en conflit avec la municipalité d’Hautot-sur-Seine, propriétaire de la chapelle depuis 1862, qui l’obligeait à dire la messe à Hautot, alors que pour lui, l’église Saint-Sauveur de Sahurs était la seule véritable église de la paroisse de Sahurs et Hautot. Y a-t-il eu malice de la part du curé dans les anecdotes relatives à Hautot-sur-Seine ?
Le Journal de Normandie du 8 février 1786 publie un rapport de Louis Lépecq de la Clôture.
Il est attaché à l'hôtel-Dieu de Rouen et médecin des épidémies pour la Généralité de Rouen.
Maladie épidémique en la paroisse de Hautot sur Seine
& au Rouage, hameau du Val de la Haye.
L’épidémie changeait de face, et plusieurs malades présentaient les symptômes de la fièvre putride avec exanthèmes (lésions cutanées). L’on ignore si c’est ainsi qu’ont péri dans la semaine qui a suivi le coup du dégel, trois vieillards de 60 à 75 ans, ainsi qu’une bonne fille qui, partageant le zèle de son pasteur, s’était sacrifiée au soulagement des malades ; n’ayant été averti ni de leur état, ni de leur maladie, il fut impossible de leur être utile. Mais la sollicitude, la vigilance de Mr l’intendant et l’abondance des secours ont mis à portée d’arrêter très promptement les progrès que pouvoir faire cette nouvelle complication. Et si les succès sont consolants pour l’humanité, il ne sera pas moins intéressant pour les médecins, attachés à la branche importante des épidémies, d’apprendre que le caractère de celle-ci a été tellement saisi, les médicaments convenables administrés avec tant de soin et les précautions tellement prises, que la mortalité s’est trouvée absolument nulle parmi ceux qui ont été fournis au traitement.
TABLEAU de l’Épidémie de Hautot & du Rouage
A la première visite, ordonnée le 28 décembre 1785, on a trouvé Malades, adultes & enfants, dans les deux endroits, 32.
A la visite du 20 Janvier 1785, les trente-deux Malades soumis au traitement, ont été visités, & tous vus en pleine convalescence. On en a trouvé de nouveaux, 17. Et un mourant, décédé dans les vingt-quatre heures.
A celle du 22, les dix-sept commençaient à bien aller. Il y en avait de nouveaux, ce jour & les suivants, … … 7
Le 28, ils étaient tous hors de danger, & le plupart en convalescence.
Si l’on ajoute ici ceux qu’on peut croire avoir été préservés, parce qu’on les a purgés au moment où ils semblaient frappés de la maladie épidémique, ou des symptômes avant-coureurs, on en comptera une trentaine, ci … … 30
Total général des Malades ou atteints des accidents préliminaires, fournis au traitement … 86
Guéris & préservés, … … … 86
Extrait du Journal déposé à l’intendance & signé Lépecq. Le Journal terminé par la correspondance de M. la Grange, Chirurgien à Dieppedalle ; qui a mandé depuis, qu’une femme âgée, indocile au Traitement, serait probablement victime de son opiniâtreté à refuser les médicaments.
Louis Lépecq est né à Caen le 12 juillet 1736. Docteur en médecine de l'université de Caen en1755, il exerce à Caen en 1763. Il s’établit à Rouen en 1768. Il est médecin chef de l'hôtel-Dieu de Rouen et professeur de chirurgie.
En 1776 il publie « Observations sur les maladies épidémiques, ouvrage rédigé d'après le tableau des épidémiques d'Hippocrate ». En 1778 il expose quinze années d'observations dans l’ouvrage « Collection d'observations sur les maladies et constitutions épidémiques ».
Il se marie le 4 janvier 1780 à Rouen, paroisse Saint Lô, avec Marie Claude Geneviève Le Bon, dont il aura deux filles. Il est anobli par Louis XVI en 1781 avec le titre de Sire de la Clôture.
Il est depuis 1778 membre titulaire de l'académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, dont il est élu président en 1782. En 1791 il devient membre associé de la Société royale de médecine de Paris.
Emprisonné sous la Terreur, il quitte Rouen en 1794 et s’installe à Saint-Pierre-des-Azifs (Calvados). Là, il pratique encore son art auprès des habitants et il s’attache à soulager les plus pauvres. Il s’éteint le 5 novembre 1804. Il repose dans le cimetière de l’actuelle commune de Saint-Pierre-Azif.
La rue Lépecq de la Clôture porte son nom à Rouen, dans le quartier Gare-Jouvenet.
Le 27 avril 1935 Moïse Obselin (19/08/1883 - 23/05/1966), cafetier-restaurateur, conseiller municipal (1912-1945) et sergent dans la subdivision des sapeurs-pompiers d’Hautot-sur-Seine marie à Hautot-sur-Seine sa fille Fernande (05/04/1909 - 03/04/1986) à Justin Albert "Jean" Lavoinne (10/01/1908 - 20/11/1972).
Jean Lavoine a réalisé du 7 mai 1933 au 14 septembre 1933 avec Gaston Gouy le premier tour de France en canoë de 4 215 kilomètres dont 2000 en mer entre Dunkerque et Marseille. Cet exploit a été médiatisé et l’objet de nombreux articles de presse. Un livre a été édité en 1934.
Dans la préface de leur ouvrage, on retrouve l’argumentaire de l’éducation par le sport. Le sport est présenté comme une école de courage et de ténacité. Le partage de « sentiments sportifs » avec un douanier, rencontré au hasard d’un bivouac, crée une intimité passagère. La narration s’achève dans la « conscience d’avoir accompli une performance sportive ».
doc. col. M Baudry Cette aventure date de 1933. Monsieur Patrice LETACQ possède la collection des cartes postales que ces aventurier ont envoyées quotidiennement. Il a eu la gentillesse de nous ...
Le Grand écho du Nord de la France du 10 septembre 1937 : Un sportif rouennais a franchi le détroit du Pas de Calais en canoë. Il a accompli cette performance en moins de dix heures.
La traversée du détroit en canoë, qui avait été accomplie il y a quelques années par toute une flottille de canoës, entre Calais et Douvres, sur l’initiative du Canoë-Club de Calais, et qui fut également accomplie à différentes reprises par des canoéistes isolés, vient d’être réalisée, hier, une nouvelle fois par un sportif rouennais, M. Jean LAVOINE, âgé de 29 ans, habitant Hautot-sur-Seine, où il exerce la profession de mécanicien ajusteur. Il était arrivé la veille à Calais avec un canoë canadien.
Jugeant les conditions atmosphériques excellentes, il se rendit de bon matin au poste des pilotes du quai de Marée avec une voiturette sur laquelle était chargée la légère embarcation qu’il mit à l’eau avec l’aide de plusieurs marins.
Aussitôt il y prit place et de mit à pagayer à un rythme accéléré, affirmant qu’il accomplirait sa performance en un temps ne dépassant pas six heures. Un peu plus tard, une petite brise se leva qui pouvait contrarier quelque peu la marche de l’esquif qui avait mis le cap sur Douvres dès la sortie du chenal.
Ce fut en vain qu’on chercha à avoir des nouvelles du navigateur auprès des équipages de bateaux de pêche rentrés dans la matinée. Aucun d’eux n’avait aperçu le canoéiste. Celui-ci avait fait savoir à sa femme qu’il espérait arriver en temps suffisant à Douvres pour rentrer à Calais sur la « Côte-d’Argent » arrivant à 17 H 10.
En 1933, M. LAVOINE avait entrepris au cours de l’été, le tour de France en canoë et avait effectué ainsi un parcours en rivière et en canaux de 4 300 kilomètres. Dans l’après-midi, on apprenait à Calais que l’intrépide navigateur avait réussi à atteindre la côte anglaise, où il avait amerri à 14 H 15. Il était parti de Calais à 4 H 30 du matin. Il avait donc effectué la traversée en un peu moins de dix heures. L’état de la mer n’avait pas permis à M. LAVOINE de refaire le trajet en sens inverse ainsi qu’il en avait conçu le projet.
Journal de Rouen du 10 septembre 1937 : Jean LAVOINE a traversé le Pas-de-Calais en canoë
Londres, 9 septembre. Jean LAVOINE exerçant la profession de mécanicien à Rouen, qui était parti en canoë de Calais ce matin à 4 heures, pour traverser le Pas-de-Calais est arrivé à Douvres cet après-midi après un voyage de 10 H 1/2. Il espérait pouvoir regagner la France dès ce soir par la même voie mais par suite du mauvais temps, il repartira par paquebot.
Le Journal du 14 septembre 1937 (Paris) :
L’aventureuse traversée du « Channel » en canoë par le Rouennais Jean Lavoine
DE NOTRE ENVOYE SPECIAL Rouen, 13 septembre.
Passer la Manche en canoë par mer calme est jeu d’enfant, indigne d’un sportif … Nous nous gardons modestement de verser cette opinion à notre compte. Elle appartient à Jean Lavoine. Jean Lavoine, c’est le héros de la récente traversée du Channel dont il a été parlé dans le Journal du 10
Cette déclaration, préambule à l’interview que nous désirions, nous venons de la recevoir de la chaude et nette cuisine de l’auberge de Hautot-sur-Seine, jouxte Rouen, où le hardi navigateur repose chez ses beaux-parents, de son exploit tout frais. Eu égard au principe ci-dessus, Jean Lavonie, 29 ans, ex-champion de canoë de Normandie, recordman de Rouen-Le Havre, 135 kilomètres en 13 H 45, auteur avec Gaston Gouy du premier Tour de France effectué sur un tel engin : 4 215 kilomètres, dont 2000 en mer ; Jean Lavoine donc, négligeant délibérément juillet et août et leurs flots d’huile, choisit pour sa tentative septembre et ses marées d’équinoxes qui « tapent » les cinq nœuds … Mercredi dernier à la nuit, il descendait dans la gare de Calais du train de Rouen. Poussant son embarcation sur le classique chariot, suivi de sa femme chargée des indispensables impédimentas, il gagna tout de suite le port et ses petits cafés où consomment les vieux pêcheurs lourds d’expériences. Ceux-ci, aussitôt interrogés, déconseillèrent l’équipée, vue l’état des éléments.
L’O.N.M. déconseille Provoqué au téléphone, le météorologue de service à l’aérodrome de Saint-Inglevert égrena placidement une litanie de pronostics maussades : vent, baisse de température, pluie, prémisses d’un anticyclone. Il n’en fallait pas plus pour décider à partie Jean Lavoine, ennemi des solutions faciles. Après quelques heures de repos, il mettait son canoë - un « quatre mètres cinquante » - d’acajou à l’eau devant le sémaphore et s’insinuait dans le trou d’homme de l’hiloire de toile imperméable qui le portait. Il emmenait une éponge, une montre, trois sandwiches, un appareil photographique, deux bouteilles de bière, un demi-litre de cet apéritif dont les couloirs du métro psalmodient le nom sur fond jaune d’un terminus à l’autre, quatre bananes, 100 Francs et … son livret militaire. Les sages vieux pêcheurs s’étaient levée pour assister à l’appareillage et posèrent leurs griffes tremblées au bas du procès verbal. A 4 heures Jean Lavoine s’effaçait dans le noir, entre les deux feux clignotants à l’entrée du port.
« Tout marcha très bien au début. La marée descendant m’emportait. Je me dirigeais sur le phare de Douvres très visible. A 6 heures 30 j’avais dépassé une bouée lumineuse que je savais à 13 kilomètres de Calais. Las ! c’est justement à 6 H 30 que les règlements britanniques prescrivent aux gardiens de phare de souffler leurs chandelles à éclipses. » Et Jean Lavoine ne vit plus rien. Ici, sur l’entrée d’une vieille dame, notre interlocuteur interrompt sa narration. « Bonjour, grand’mère, comment vas-tu ? » Point n’est besoin d’être fin psychologue pour constater que grand’mère, grommelant en embrassant sin petit-fils, va beaucoup mieux que ces jours-ci, mais qu’elle est résolument hostile à la propulsion à la pagaie pour les membres de sa famille. Reprise du récit de la traversée : « Alors là ça n’allait plus du tout. Je ne savais plus que faire. » Car, bien entendu, Jean Lavoine n’avait ni boussole, ni compas. « Je m’aperçu que j’avais été trop hardi. Je me suis dit : mon vieux, tu es en train de faire le rigolo. » La houle était forte. L’esquif claquait sur les vagues. « Chaque fois que je montais à la lame, j’étais freiné - houp-houp - ça désunissait mon mouvement. » Il lui fallait par surcroît vider à l’éponge le bateau. « J’avais au moins soixante litres de flotte dedans. Le camarade qui me l’avait prêté m’avait bien signalé une petite voie d’eau. En dix minutes, m’avait-il affirmé, ça s’étanchera. Ah ! Ce canoë n’était pas à vous ? Non. J’avais jugé le mien trop lourd pour ce travail. Et vous ne n’aviez pas essayé avant ? Non. » Jean Lavoine veut bien reconnaître alors que ce n’est pas comme ça qu’il faut faire une traversée.
Indécision. En se retournant, il aperçut un peu de côte de France, enveloppée de brume, qu’il subodora être Gris-Nez. Allait il abandonner son projet et s’en retourner ? « Ça m’ennuyait. Je pensais aux marins de Calais, aux copains de Rouen à qui j’avais annoncé mon raid. Je décidai de ma laisser aller quelque temps avant de prendre une décision. » L’épouse du navigateur cesse alors un instant de gratter les plaques de sel qui enganguent les jambes du pantalon porté par son conjoint lors de la traversée. « Amour-propre masculin. » maugrée t’elle. Sept heures, huit heures, huit heures et demie. « Je dérivais, vidant mon bateau et me vidant moi aussi. J’avais un violent mal de mer. » A 9 heures, le soleil apparut un instant. Grâce à sa montre, Jean Lavoine, put donc s’orienter. « Je me dis : Allons, je repars ! D’autant plus que j’aperçus au même moment un cargo que je jugeais se diriger vers Douvres. J’entrepris de le suivre. » Et puis tomba un grain formidable qui effaça cargo et soleil. Second instant de découragement. « J’ai voulu essayer de manger pour me changer les idées, mais toutes mes provisions étaient trempées. Un sandwich à l’eau de mer quand on a déjà mal au cœur. » Restait le liquide, Jean Lavoine absorba son demi-litre d’apéritif. Incontinent il aperçut un trait indécis soulignant l’horizon. Mirage ou falaises anglaises ? « Alors, j’ai redoublé d’efforts. Je tirais dessus. » C’était bien les iles britanniques. Elles grossissaient. Il était alors midi. « Et puis, malgré toute mon énergie, je sentis que je n’avançais presque plus. J’allais contre un violent courant. Alors, j’en ai eu marre. Il serait passé un bateau, je l’aurai appelé. » Mais il n’en est pas passé. Et à 14 H 30, Jean Lavoine, harassé échouait son canoë sur la plage de Douvres. La traversée en ligne droite compte 60 kilomètres. Il estime en avoir fait 70 au moins. Il s’étonna de trouver tant de monde à l’attendre. « Je n’avais prévenu personne. »
Mme Jean Lavoine avait eu une matinée des plus agitées. Les vieux pêcheurs, ses compagnons sur le môle de Calais, prétendant lui remonter le moral, l’avaient exclusivement entretenue de sombres histoires de jeunes imprudents péris en mer, puis un vapeur rentra dont les marins lui déclarèrent avec bonhommie qu’ils avaient aperçu l’esquif marital entraîné par les courants vers le large. Enfin, un adolescent empressé vint tout courant lui annoncer qu’un chalutier venait de rapporter dans un petit port voisin un canoë repêché vide au large. Ceci explique suffisamment que les autorités anglaises alertées par la veuve présumée, se soient trouvées à l’arrivée du rescapé. Jean Lavoine voyait l’Angleterre pour la première fois. Il n’y passa que treize heures dont douze employées à dormir. « Je cauchemardais ! Je me retournais sans cette dans mon lit. Je voyais à droite et à gauche des lames énormes. Je croyais que j’allais chavirer. » Puis il prit la malle de France. Conclusion du héros : « J’ai eu peur. Je ne suis pas croyant, mais je me suis réclamé. J’ai promis un cierge. » Mme Lavoine : « Ton vœu est exaucé, puisque pendant ta traversée, moi j’en ai fait bruler deux. » Mais ceci pose un problème de droit canon absolument hors du sujet. JACQUES VIDAL-LABLACHE.
Photographie de Moïse Obselin avec sa mère et son gendre.
LE RAID ROUEN-ALGER DE 1939
Journal de Rouen du 20 mai 1939 : Rouen-Alger en canoë par J. Lavoine et B. Thisse. Les deux Rouennais doivent partir le 4 juin
Après le Tour de France et la traversée de la Manche, le Rouennais Jean Lavoine vient de mettre sur pied en compagnie de son coéquipier Bernard Thisse, un nouveau raid en canoë : Rouen-Alger, soit 4 400 kilomètres à couvrir à force de coups de pagaie. Depuis quelque temps déjà Lavoine nous avait confié son intention de tenter une nouvelle expédition sur ce trajet. Toutes les dispositions ont été prises pour l’accomplissement de ce raid et le projet semble en bonne voie de réalisation.
Pour nos jeunes lecteurs qui ne connaîtraient pas la vaillante équipe canoéiste normande, rappelons ici les grandes lignes du palmarès de Lavoine et de Thisse, ils pourront ainsi se rendre compte qu’une telle entreprise n’est pas au dessus des force d’hommes bien entraînés et au moral bien trempé.
Lavoine acquit sa réputation grâce au Tour de France qu’il accomplit en 1933 en compagnie de Gaston Gouy. En 1934, il se signala en s’attribuant avec Thisse le record de Rouen-Le Havre en 1935, il acquit avec Gouy le record de Normandie de vitesse et de fond, puis seul, en 1937, il franchit la distance Calais-Douvres pour finalement rééditer cet exploit, l’été dernier, en compagnie de Thisse. Ce dernier, de quelques années plus jeune, possède néanmoins de belles qualités qui lui permirent d’être choisi par Lavoine pour effectuer les épreuves signalées ci-dessus.
Ce sont donc deux hommes aguerris qui vont s’embarquer pour Alger. Et maintenant indiquons l’itinéraire qu’empruntera le frèle esquif « Le Tour de France ». Rouen, Pris, Melun, Dijon, Lyon, Avignon, Arles, Sète, Port-Vendres, Barcelone, Tarragone, Valence, Alicante, Carthagène, Almeria, Malaga, Gibraltar, Tanger, Ceuta, Tétouan, Melilla, Oran, Tenès-Cherchel, Sidi-Ferruch et Alger. Si la tentative réussit, Lavoine et Thisse auront une bien belle performance à ajouter à leur palmarès. Mais d’ici-là que de coups de pagaie !
Journal de Rouen du 25 mai 1939 : Rouen-Alger en canoë 4 400 kilomètres
Thisse et Lavoine préparent activement leur randonnée vers l’Algérie ; encore une semaine et tout sera en ordre. Voici d’ailleurs ce qu’il leur faut emporter : une pagaie de rechange, un chariot pourvu de pneus-ballon le rendant insubmersible, une tente à double toit, deux matelas pneumatiques, deux sacs de couchage en duvet, une popote individuelle, une bouteille Thermos, un réchaud à essence, deux seaux en toile, une machine à écrire, un appareil photo fourni par Photo-Comptoir, trente pellicules dont vingt coloniales, un appareil cinématographique, quatre sacs rigoureusement étanches dans lesquels seront rangés tous les appareils ci-dessus, une boite à pharmacie, des outils, des produits alimentaires, des vêtements (deux tenues de ville et deux de bord).
Les hommes du Canoë-Club Normand et de la S.E.C. Amfreville partent comme on voit bien chargés. Heureusement qu’ils ont confiance en leurs bras.
Journal de Rouen du 1er juin 1939 : LAVOINE et THYSSE partiront dimanche prochain pour l’Algérie
Nous avons annoncé que Lavoine et Thysse allaient tenter de joindre l’Algérie en canoë. Leur départ est tout à fait imminent. C’est dimanche prochain, à 15 heures en effet, qu’ils embarqueront à bord du « Tour de France » au ponton des bateaux de la Bouille, pour se lancer, à travers rivières et canaux, vers la Méditerranée et Alger la Blanche.
Le Petit Journal du 4 juillet 1939 : Avec la mer, commence la partie la plus difficile et dangereuse de notre voyage" nous écrivent LAVOINE et THYSSE,
Nos hardis canoéistes Lavoine et Thysse, qui tentent l'expédition Rouen-Alger, sous le patronage du Petit Journal, ont entreprendre maintenant la plus hasardeuse partie de leur itinéraire. Après être passés à Saint-Gilles du Gard, où ils ont été fêtés comme il convient, ils atteignent aujourd'hui la mer à Palavas-les-Flots ... D'Avignon, où ils se trouvaient le 2 juillet, Jean Lavoine, chef de l'expédition, nous adresse une lettre dont nous extrayons les passages suivants :
Mon co-équipier et moi, nous sommes très satisfaits du résultat obtenu depuis notre départ de Rouen (4 juin) jusqu'à notre arrivée en Avignon (1er juillet) puisque nous avons parcouru 1 280 km en 28 jours (repos compris, deux jours à Paris pour visite au P. J. ; une journée à Dijon, une autre à Chalon) soit 1 280 km en 24 jours de navigation. Jusqu'à ce jour, je vous dirai que le plus pénible de notre expédition fut la remontée de la Seine, de Rouen à Montereau, celle de l'Yonne jusqu'à Laroche et ensuite le canal de Bourgogne qui, avec ses 120 écluses sur 240 kilomètres de parcours, nous obligea à quelques exercices de force pour les passer. Après Saint-Jean-de-l'Osne, nous eûmes une navigation très différente et plus facile parce que bénéficiant du courant. En effet, la Saône en crue nous permit quelque peu d'augmenter notre moyenne de marche et d'atteindre rapidement Lyon, où nous devions emprunter le Rhône. Inutile de vous dire que c’est aux environs de 17 km heure que nous le descendîmes jusqu'à Avignon, ceci s'expliquant après les fortes pluies d'orage que nous avions, quelques jours avant, soulignées. Aujourd'hui 2 juillet, par le canal de Beaucaire, nous allons nous diriger à travers la Camargue par Bellegarde, Saint-Gilles, Aigues-Mortes, Palavas-les-Flots, Sète où, à partir, de là, nous naviguerons désormais sur la mer jusqu'à Alger. A noter que, jusqu'à Port-Vendres, limite de la côte française, nous choisirons également Agde, Narbonne-Plage, la Nouvelle, Port-Saint-Laurent comme buts d'étape, avant d'attaquer la côte espagnole. Cette première partie de notre long voyage n'st pas encore la plus difficile ni la plus dangereuse. Egalement, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir rappeler notre bon souvenir à toutes les sections et permanences des villes ci-dessous, qui nous ont reçus toujours avec enthousiasme : Mantes, Sartrouville, Paris, Corbeil, Melun, Fontainebleau, Montereau, Sens, Joigny, Saint-Florentin, Tonnerre, Ancy-le-Franc, Montbard, Venarey, Précy, Pouilly-en-Auxois, Bligny, Dijon, Saint-Jean-de-Losne, Seurre, Chalon-sur-Saône, Tournus, Mâcon, Villefranche, Lyon, Coudrieu, Saint-Vallier, Valence, Montélimar, Pont-Saint-Esprit, Avignon et Saint-Gilles. Jean LAVOINE
Journal de Rouen du 8 juillet 1939 : Lavoine et Thysse sont arrivés à Sète.
Journal de Rouen du 2 août 1939 : Lavoinne et Thisse sont à Carthagène
Nos compatriotes poursuivent leur randonnée sans encombre et les dernières nouvelles qu’ils nous ont envoyées sont des plus optimistes. Aidés par les courants ils accomplissent chaque jour des étapes variant de 55 à 70 kilomètres. A cette cadence, ils en auront bientôt terminé avec la côte espagnole. A l’heure où nous vous écrivons, ils ont quitté Carthagène et se dirigent vers Malaga.
Journal de Rouen du 29 août 1939 : Thysse et Lavoine sont immobilisés à Algésiras
Les deux canoéistes rouennais, qui tentent de relier en canoë Rouen à Alger, Bernard Thysse et Jean Lavoine, se trouvent actuellement - ou plus exactement se trouvaient il y a encore une dizaine de jours - immobilisés à Algésiras. Une lettre de Bernard Thysse à son père, Lucien Thysse, que nous avons rencontré hier et qui nous l’a communiquée, vient de nous l’apprendre.
Cette lettre est datée du 16 août. Après avoir fait naufrage à Malaga, et avoir « laissé au fond » leurs papiers, leur linge et leur argent, les deux Rouennais eurent la chance de rencontrer un voilier monté par deux jeunes Lyonnais, qui se rendaient à Gibraltar, via Casablanca. Ils se mirent donc d’accord une maison de Malaga pour la réparation de leur bateau, puis acceptèrent l’hospitalité des deux Français, à leur bord, pour gagner après quelques jours de mer, le port d’Algésiras. C’est là qu’ils attendent qu’on veuille bien leur renvoyer leur canoë, en vue de continuer leur randonnée. Mais les transports sont longs en Espagne, et cette attente paraissait se prolonger.
Si fâcheux que puissent être pour eux cette attente et cette longue expectative, celle-ci parait cependant permettre aux deux jeunes gens de se reposer quelque peu, car un embarras gastrique assez grave les avait plutôt handicapés. Au reste, un moral sans atteinte, et l’espoir de regagner bientôt Rouen pour y retrouver la famille et les menus familiaux.
Journal de Rouen du 8 octobre 1939 : La fin du raid Rouen-Alger par Lavoine et Thisse
Nous sonnes heureux d’informer nos lecteurs que nous avons reçu des nouvelles des deux jeunes Rouennais qui avaient entrepris ce long voyage d’aventure. Après avoir longé les côtes du Maroc espagnol, les canoéistes de trouvaient à Mélilla la veille de la mobilisation générale, le 1er septembre. Les événements interrompaient leur raid au moment où il touchait à sa fin, et après avoir franchi victorieusement les étapes les plus dures.
Nos amis durent se rendre d’urgence en autocar jusqu’à Oran et se présentèrent à l’autorité militaire : Lavoine fut mobilisé immédiatement sur place et rejoignit Mascara ; quant à son camarade Thisse, il dut attendre une quinzaine de jours avant d’être rapatrié. Tous deux vont bien. Le raid Rouen-Alger en canoë peut dont être considéré comme réussi, puisque nos jeunes sportifs ont pu aller de Rouen jusqu’au Maros en surmontant les plus grandes difficultés et alors que la fin de leur voyage était envisagé par eux sans inquiétude. Félicitons sans réserve les deux vaillants Rouennais du résultat heureux de leur raid et aussi de leur moral et de la volonté qui les a soutenus pendant cette longue épreuve.
Jean Lavoine promenait régulièrement sa femme Fernande en barque sur la Seine (témoignage Michèle Pasquis)
Photographie de Fernande Obselin sur la Seine, vue sur l’embarcadère d’Hautot sur Seine
Partis mariés en barque d’Hautot-sur-Seine, ils arrivèrent divorcés à la Bouille (témoignage Jean Fortier)
Le divorce a été prononcé le 4 mars 1959. Jean Lavoine se remarie à Oran (Algérie Française) le 25 janvier 1960 avec Consolation Marie RIADO (28/05/1914 - 17/01/1996). Il est décédé à Caen le 20 novembre 1972 et repose au cimetière de Saint-Lô dans la Manche.
Jean LAVOINE et Consolation RIADO sont les parents de Marie Anne Francine LAVOINE (06/12/1944 - 04/07/2023). Le 9 décembre 2024 j’ai reçu un appel de la fille de Marie Anne LAVOINE me remerciant pour cet article consacré à son grand-père.
Journal de Rouen du 9 juillet 1881 : Lesinistred’Hautot-sur-Seine. DEUX VICTIMES
Une lugubre nouvelle s’est répandue hier à Rouen et y a soulevé une douloureuse émotion. On apprenait qu’un sinistre affreux avait éclat, la nuit précédente, à quelques kilomètres de notre ville , et avait fait deux victimes. C’est dans la commune d’Hautot-sur-Seine, canton de Grand Couronne, que s’est produit ce nouveau désastre, triste pendant de la catastrophe de la rue de la République.
Le feu s’est déclaré dans une ferme appartenant à M. E. Dieusy, de Rouen et exploitée par Mme Mazier. L’embrasement a pris un si soudain développement, qu’un habitant de la maison, M. Herlin, a été asphyxié dans son lit. La fermière, Mme Mazier, a été horriblement brûlée en cherchant à sauver ses bestiaux. Une vache et tous les animaux de basse-cour ont péri dans les flammes. On ignore la cause du sinistre.
M. E. Dieusy, propriétaire de l’immeuble incendié, nous écrit pour remercier toutes les personnes qui sont venues apporter les secours pour combattre le sinistre, et en particulier M. Poullard, maire de la commune.
Journal de Rouen du 10 juillet 1881 : Lesinistred’Hautot-sur-Seine. Nouveaux détails.
La seconde victime du lugubre sinistre qui a éclaté à Hautot-sur-Seine, dans la nuit de jeudi à vendredi, Mme Mazier, âgée de cinquante-trois ans, a succombé vendredi soir aux affreuses brûlures qu’elle avait éprouvées. Voici des détails de ce drame navrant :
C’est vers une heure du matin que le feu s’est déclaré dans la ferme de M. Eugène Dieusy, qu’exploitait Mme Mazier. Cette ferme était un bâtiment rectangulaire de 24 mètres de longueur sur 6 mètres de largeur, comprenant rez-de-chaussée surmonté d’un grenier couvert en chaume. Quatre personnes habitaient dans l’immeuble : Mme Mazier, son fils, âgé de vingt-deux ans ; un vieillard, M. Herlin, âgé de soixante-dix ans, leur locataire, et un domestique de la ferme. Mme Mazier et son fils occupaient ensemble une pièce à l’aile droite. Venaient ensuite, tout d’un tenant, une étable renfermant deux vaches et deux génisses ; une grange, contenant du grain ; puis le logement de M. Herlin enfin une cuisine formant l’aile gauche.
Le local où résidait M. Herlin n’avait guère que 3 mètres 50 de longueur, et était séparé en deux pièces, dans le sens de la largeur (6 mètres, avons nous dit) par un refend en planches. Le vieillard avait fait de la pièce de derrière sa chambre à coucher. Dans cet étroit réduit, éclairé par une petite fenêtre donnant sur la cour, il y avait d’un côté son lit, de l’autre une sorte d’étagère où il déposait divers menus objets. L’autre pièce, également éclairée par une petite fenêtre donnant sur la rue, lui servait de salle et contenait ; dans le fond une armoire qui n’était séparée du lit du vieillard que par le refend ; à côté, un petit fourneau, une table ronde, et une sorte de planche-étagère.
Ces détails étaient nécessaires pour expliquer les circonstances du sinistre, car c’est dans le logement du vieillard que le feu a pris naissance. Comment, on ne sait au juste. Cependant, certains indices permettent de se rendre compte à peu près exactement de la manière dont les choses se sont passées. On présume que le vieillard se sera levé au milieu de la nuit pour aller fouiller dans son armoire laquelle contenait tout son petit avoir. En approchant trop près sa chandelle, il aura communiqué la flamme au linge renfermé dans cette armoire. Ce qui donne lieu à cette supposition, c’est l’état de destruction de cette pièce comparativement aux autres parties du bâtiment. L’armoire, en particulier, est totalement brûlée avec son contenu. D’autres part, plusieurs personnes ont avoir vu, vers minuit, une clarté dans la salle, à travers les fentes de l’auvent.
Quoi qu’il soit de la cause, aussitôt que le feu a eu percé le plafond de l’appartement entre les solives, en un clin d’œil, l’embrasement a gagné tout le grenier couvert en chaume et où il y avait de la paille d’avoine et des sacs de grains. Cela a dû prendre comme une traînée de poudre. Mme Mazier et son fils ont été réveillés par le crépitement des flammes au dessus de leurs têtes, et les mugissements des vaches qui étaient dans l’étable contigüe à leur chambre.
Alors se passe une scène indescriptible. Vêtue seulement d’un jupon, la fermière s’élance au dehors suivie de son fils et tous deux courent à l’étable pour sauver leurs bestiaux. Déjà, ils ont réussi à faire sortir les deux vaches et une génisse. Il en reste encore une. Mme Mazier s’obstine à vouloir la détacher, malgré le danger. Tout à coup, un craquement se produit, et une partie du grenier s’écroue dans l’étable, obstruant la sortie de débris enflammés. Affolée par cette pluie de feu, Mme Mazier veut s’enfuir ; mais elle tombe la face contre terre. Sa main n’avait cependant pas lâché la longe de la génisse, qui l’entraine jusqu’au dehors à travers la fournaise.
La pauvre femme arriva ainsi aux pieds de son fils qui, lui, était sorti un instant avant la chute du grenier, et appelait sa mère. Elle était dans un état lamentable. Ses vêtements et sa chevelure étaient en feu, et l’infortunée se tordait à terre, en poussant des cris déchirants, sous la morsure des brûlures profondes dont elle était couverte. Fou de douleur, son fils l’enlève dans ses bras et la porte au pied d’un baquet adossé au puits, pour éteindre ses vêtements avec de l’eau. Chose horrible ! la surface des douves du baquet a été carbonisée par les flammes qui enveloppaient la victime.
Tout ce drame n’avait demandé que quelques minutes ; et ce n’est qu’après cette première phase que les secours sont arrivés.
En face de la ferle qui brûlait, demeure, de l’autre côté de la rue, un jardinier, M. Désiré Couillerville, au service de Mme Bataille, propriétaire. Eveillé par la lueur de l’incendie, il regarda par sa fenêtre. Sa première impression en voyant la maison toute couronnée de flammes, fut que les habitants avaient dû périr, lorsqu’il aperçut Mme Mazier qui sortait de son appartement pour courir à l‘étable.
M. Couillerville se hâte de descendre et de donner l’alarme ; mais à cette heure de la nuit, l’éveil des voisins était lent à faire, et l’incendie étendait ses ravages d’instant en instants. Le maire, M. Poullard, qui habite non loin de la ferme, fit sonner le tocsin, et, peu à peu, une grande partie des habitants du village, arriva sur les lieux du sinistre. On avait amené la pompe de la commune, et la chaine fut organisée en peu de temps. Le jardinier de Mme Bataille, dont la présence d’esprit et le dévouement ont été dignes de tous éloges dans ce péril, ouvrit le réservoir d’eau du château, et l’on commença à combattre le fléau.
Cependant, après avoir éteint les flammes, qui brûlaient les vêtements de sa mère, M. Mazier fils l’avait transportée sous la charreterie, seul asile qu’il eut à ce moment pour la pauvre femme qui avait perdu connaissance. Puis le jeune homme s’était hâté d’aller éveiller le domestique de la ferme, qui couchait dans le grenier de l’écurie, située précisément derrière la chambre des maîtres. C’était le seul bâtiment de la ferme qui fut couvert en ardoises, ce qui avait retardé son embrassement.
M. Couillerville survenant alors, transporta Mme Mazier chez lui et la coucha dans son lit. Elle a repris connaissance au bout de quelques heures, après que le médecin de la Bouille, mandé en toute hâte, a eu pensé ses brûlures. Mais, vers la fin e l’après-midi, elle a expiré dans d’atroces souffrances.
Dans l’émoi du premier moment, on n’avait pu songer à pénétrer chez M. Herlin. La pièce servant de salle au vieillard était un véritable brasier, et l’on croyait qu’il en était de même de sa chambre. On se trompait. Quand on put pénétrer, après l’extinction du feu, dans la maison, on fut tout surpris de voir que la chambre avait été à peu de chose près épargnée par les flammes.
Tout était resté en ordre dans cette pièce, qui offrait ainsi le contraste le plus inattendu avec l’autre, dont un simple refend la séparait, et où le feu avait tout ravagé. On trouva le vieillard assis sur le bord de son lit, une main appuyée sur le dossier d’une chaise. Il était mort. La fumée l’avait asphyxié.
Impotent, sujet à des congestions, on comprend qu’il ait dû être surpris avant de pouvoir sortir. Quinze jours environ auparavant, il lui était arrivé de tomber dans le foyer de sa cheminée. On était survenu à temps cette fois là pour l’arracher à la mort.
Il était à peu près quatre heures de matin quand les travailleurs se sont rendus maîtres du feu. L’aspect des ruines est désolant. Toute la toiture de l’immeuble est détruite ; il en est de même de la plus grande partie du plafond du rez-de-chaussée. On n’a pu sauver que très peu de mobilier, trois vaches, le cheval et les porcs. La génisse, que l’infortunée Mme Mazier s’était attardée à sauver, s’étaient abattue au pied de l’étable et est morte au milieu des flammes. Une vache a eu la peau brûlée. 120 volailles, qui se trouvaient dans le poulailler contigu à la maison, ont été carbonisées.
Le mobilier était assuré à l’Ancienne Mutuelle pour 5 000 Frs ; l’immeuble pour 2 400 Frs.
Le corps de M. Herlin avait été transporté dans le four, situé au fond de la masure.
Il a été enterré hier, à quatre heures de l’après midi. Une assistance nombreuse a suivi son convoi. Mme Mazier sera inhumée aujourd’hui, à quatre heures.
Acte n°8 de décès de Frédéric Désiré HERLIN du 8 juillet 1881 à Hautot sur Seine
L’an mil huit cent quatre vingt un, le huit juillet cinq heures du soir, acte de décès de Frédéric Désiré HERLIN cultivateur âgé de soixante dix ans et cinq mois, décédé de ce jour quatre heures du matin, en son domicile, en cette commune, où il est né le cinq février mil huit cent onze, fils des feux Jean Adrien HERLIN et Marie Prudence Félicité DORE. Constaté suivant la loi par nous Maire de la commune d’Hautot-sur Seine remplissant la fonction d’officier public de l’état civil, sur la déclaration de Dominique Désiré MAZIER, cultivateur, âgé de vingt deux ans et de Noël Joseph CAPRON, rentier, âgé de soixante quatre ans, demeurant l’un et l’autre en cette commune et amis du défunt auquel acte fait double en leur présence, après constatation du décès, les deux déclarants ont signés avec nous lecture faite. H. POULLARD.
Acte n°10 de décès d’Henriette Elisabeth LIESSE, veuve MAZIER, du 8 juillet 1881 à Hautot sur Seine
L’an mil huit cent quatre vingt un, le neuf juillet à midi, acte de décès d’Henriette Elisabeth LIESSE cultivatrice âgée de cinquante et un an, décédée d’hier six heures du soir, en son domicile, en cette commune, née à Sahurs le vingt neuf juin mil huit cent trente, fille des feux Jérôme Laurent LIESSE et Marie Adélaïde LEFEBVRE, et veuve de Charles Dominique MAZIER, dont le mariage a été contracté à Hautot-sur Seine le dix février mil huit cent cinquante neuf. Constaté suivant la loi par nous Maire de la commune d’Hautot-sur Seine remplissant la fonction d’officier public de l’état civil, sur la déclaration de Dominique Désiré MAZIER, cultivateur, âgé de vingt deux ans et de Noël Joseph CAPRON, rentier, âgé de soixante quatre ans, demeurant l’un et l’autre en cette commune et amis de la défunte auquel acte fait double en leur présence, après constatation du décès, les deux comparants ont signés avec nous lecture faite. H. POULLARD.
Photographie de la stèle brisée lors du coup de vent ayant suivi l’élection du 25 mai 2020
Le Conseil Municipal du 12 août 1855 acte le don d’une pompe à incendie de la part de Mme Fizeaux de la Martel et la formation d’une compagnie de pompier d’environ 12 à 15 habitants. Le Conseil Municipal du 23 juin 1870 délibère pour le creusement d’un puits communal avec une pompe à proximité de la Mairie et l’amélioration du puits communal du Rouage. Le Conseil Municipal du 16 octobre 1879 autorise la Maire à faire des démarches pour la construction d’un bâtiment pour remiser la pompe à incendie. Le Conseil municipal du 20 avril 1913 décide de l’achat d’une pompe à incendie fabriquée par Mandelert, rue de la Fayette à Rouen. On peut de nos jours voir, cette pompe à bras au Musée des sapeurs-pompiers de Montville.
Conseil municipal du 31 mai 1908 : Création d’une subdivision de sapeurs-pompiers
Le Conseil,
Considérant - que la commune possède un matériel d’incendie complet composé d’une pompe, de 8 m. de tuyaux d’aspiration, de 8 m. de tuyaux de refoulement en cuir, de 22 m. de tuyaux de refoulement en toile et des accessoires nécessaires au fonctionnement de la pompe, - que ce matériel est entretenu en bon état par une société de jeunes gens volontaires, qui, en cas de sinistre, manœuvrent la pompe ; mais que cette société, n’étant pas légalement constituée en compagnie de sapeurs-pompiers, ne possède pas la capacité civile, et n’a aucun droit aux subventions de l’Etat,
Pour ces motifs, décide de provoquer la transformation de ladite société en subdivision de sapeurs-pompiers officiellement constituée, jouissant de tous les avantages accordés par la loi aux compagnies de sapeurs-pompiers et à leurs membres blessés en service commandé.
La dépense pour l’équipement des 14 hommes formant le noyau initial de la subdivision, projetée est d’après le devis dressé, évalué à 450 F. Le Conseil décide de faire une souscription pour couvrir la dépense, et, à cet effet désigné M.M. Corbran père et Lesueur pour réaliser cette souscription.
Conseil municipal du 7 août 1908 : Création d’une subdivision de sapeurs-pompiers
M. le Maire donne lecture d’une lettre de M. le Préfet en date du 18 juin dernier relative à la création d’une subdivision de sapeurs-pompiers à Hautot-sur-Seine aux termes de laquelle le conseil doit s’engager au nom de la commune à subvenir pendant un minimum de 15 ans aux dépenses énumérées à l’art. 36 du décret du 10 nov. 1903.
Le Conseil, reprenant sa délibération du 31 mai dernier,
Considérant que l’organisation régulière et permanente d’un service de secours en cas d’incendie répond aux vœux unanimes de la population, que la commune possède une pompe à incendie avec un matériel de secours suffisant, un local pour remiser ce matériel, qu’il n’y a lieu de pourvoir qu’aux frais d’habillement et d’équipement des sous-officiers caporaux et sapeurs-pompiers ainsi qu’aux frais d’entretien du matériel ; - que les frais d’habillement et d’équipement évalués à 450 F d’après le devis qui en a été dressé sont couverts par une souscription ; - qu’il sera facile de prélever annuellement pendant 15 ans sur les revenus de la commune, après l’acquittement de toutes ses dépenses obligatoires, une somme de 50 F jugée suffisante pour l’entretien du matériel et les autres dépenses énumérés à l’art. 36 du décret précité,
S’engage à subvenir pendant une période minimum de 15 années commençant en 1909, aux dépenses obligatoires énumérées à l’article 36 du décret du 10 novembre 1903.
Journal de Rouen du 8 mai 1909 :dans le corps des Sapeurs-Pompiers Corbran est nommé au grade de sous-lieutenant à Hautot-sur-Seine
Journal de Rouen du 18 mai 1914 : Chez les Sapeurs-Pompiers
M. Corbran est nommé lieutenant de sapeurs-pompiers
Le Conseil Municipal du 15 janvier 1932 acte l’achat d’une motopompe de 60 m3.
Conseil municipal du 18 mars 1933 : Achat d’unemotopompe
Le Maire d’Hautot-sur-Seine informe le Conseil municipal du montant des subventions accordées tant par l’Etat que par le département et les communes limitrophes, du résultat des souscriptions ouvertes tant à Hautot-sur-Seine que dans les communes voisines pour l’achat de matériel d’incendie.
Le montant des sommes ainsi obtenues se décompose ainsi :
1°) Subvention de l’Etat 6 500 F.
2°) Subvention du département 1 320 F.
3°) Souscription dans Hautot-sur-Seine 5 313 F.
4°) Souscription dans Sahurs 1 023.50 F.
5°) Souscription dans Val-de-la-Haye 2 000 F.
6°) Subvention de Sahurs 500 F.
7°) Subvention de l’Ancienne Mutuelle 500 F.
8°) Subvention de Hautot-sur-Seine 843.50 F.
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18 000 F.
Considérant que les dites sommes sont ou seront versées incessamment au Receveur Municipal, le Conseil autorise le maire à passer avec la maison Bouillon frères un marché de gré à gré pour la livraison du matériel d’incendie prévu au devis en date du 24 juillet 1931, et ce pour une somme forfaitaire de dix-huit mille francs. Ce marché ne sera d’ailleurs établi qu’après essai satisfaisant du matériel proposé.
Le 7 Novembre 1939 un incendie éclate au domicile de Maurice Gaudefroy-Demombynes qui est contraint de faire appel aux sapeurs-pompiers de Rouen pour combattre le sinistre, suit à la défaillance du matériel communal. Les frais sont refacturés à la commune. Le Conseil municipal du 19 avril 1942 rend hommage à Joseph Simon du Perron, décédé, propriétaire du château d’Hautot, conseiller municipal depuis 1925, Président de la Société Général de 1932 à 1940, ayant financé la restauration de la Mairie et de la Chapelle, l’achat de la moto-pompe et les prix des écoliers
Moïse OBSELIN est nommé lieutenant des sapeurs-pompiers en 1949.
Conseil municipal du 11 septembre 1955 : Corps des sapeurs-pompiers
M. le Maire donne lecture de l’arrêté de M. le préfet de la Seine-Maritime nommant M. Obselin Moîse lieutenant honoraire des pompiers et de la réponse de celui-ci. Il y a donc lieu de prévoir son remplacement et la réception du matériel. Le Conseil Municipal décide de solliciter en vue de commander le corps des sapeurs-pompiers M. Legras Julien actuellement sergent, Gauquelin Louis et Lavocat Jean avec pour les seconder Devarenne Henri qui exerce sa profession dans la commune. Le Conseil décide de réunir le corps des Sapeurs-Pompiers le dimanche 18 septembre 1955 à 10h30 en vue de recevoir le matériel et présenter éventuellement le remplaçant de M. Obselin.
Conseil municipal du 15 février 1959 : Pompe à incendie
M. le Maire donne lecture des lettres de Mr le préfet de la Seine-Maritime et de M. le lieutenant- colonel Gollinet prononçant la dissolution du corps des sapeurs-pompiers de la commune. Le Conseil après en avoir délibéré accepte cette dissolution mais se réserve le matériel d’incendie qui a été acquis à la Commune par dons volontaires.
Conseil Municipal du 4 novembre 1959 : Dissolution du corps des sapeurs-pompiers de la commune
Monsieur le Maire donne lecture de la lettre de M. le Préfet concernant la dissolution du corps des sapeurs-pompiers de la commune. Le Conseil après en avoir délibéré accepte cette dissolution mais se réserve le matériel qui a été acquis à la commune par dons volontaires.
Musée de Montville
Don de la commune d'Hautot-sur-Seine au Musée de Montville
Journal de Rouen du 28 juin 1904 : Incendie
Un incendie a détruit, samedi dernier, dans l’après-midi, l’immeuble occupé par M. Lemarchand, journalier. Les flammes se communiquèrent aux habitations de MM. Coudray et Levaillant. Mme Coudray sauvait l’enfant Levaillant qui dormait dans sa voiture et que dans son désarroi Mme Lemarchand oubliait de sortir. Le feu fut combattu par la pompe de la commune et l’on protégea surtout les chaumières voisines. M. Coudray seul était assuré. M. Levaillant ayant son mobilier sauvé, les plus éprouvés sont les époux Lemarchand qui n’ont rien et qui se trouvent dans un complet dénuement. Une collecte est organisée dans le village pour procure à ces malheureux ouvriers le linge, les vêtements et la literie.
Journal de Rouen du 29 juin 1904 : remerciements-incendie
Mme veuve POULLARD, Mme veuve CORBRAN, Mme veuve PICARD et la municipalité de la commune de Hautot-sur-Seine adressent leurs plus vifs remerciements à toutes les personnes qui ont contribué à éteindre l’incendie qui s’est déclaré à Hautot le 25 courant.
POMPE A BRAS MANDELERT DE 1913 :
Pompe à bras aspirante-foulante à deux roues fabriquée par Mandelert, rue de la Fayette à Rouen, dans la fonderie et la manufacture de cuivre et de bronze.
Bicylindre : pistons d'un diamètre de 95 mm
Journal de Rouen du 27 juillet 1921 : Le voyage du Président de la République
A Sahurs, les enfants agitent des drapeaux. A Hautot-sur-Seine, célèbre par son église du XVI° siècle, avec ses restes de vitraux du XIII°, les pompiers apparaissent : on n’en avait pas encore vu depuis le départ de Quillebeuf. Plus nous approchons de Rouen, plus les acclamations redoublent.
Journal de Rouen du lundi 29 août 1932 : Deux maisons brûlent à Hautot-sur-Seine 50 000 Francs de dégâts
Le feu s’est déclaré hier l’après-midi, on ne sait de quelle façon, dans les combles des maisons, occupées à Hautot-sur-Seine, l’une par M. Amundsen, chef de laboratoire aux usines Malétra, à Lescure-lès-Rouen et l’autre par Melle Delapille. La subdivision des sapeurs-pompiers attaqua l’incendie aces les deux lances d’une pompe à bras, mais ces secours étaient insuffisants. M. Poullard, maire, adressa à 15 h. 20, une réquisition aux sapeurs-pompiers de Rouen. Le poste central envoya aussitôt le fourgon-pompe n°5 à grande puissance sous les ordres du sergent-chef Pettêre. Le lieutenant Ledermann partit en side-car pour prendre la direction des secours. A 15 h. 50, une petite lance de premier secours, puis deux lances de pompe furent mises en action. Malheureusement, il n’y avait pas une réserve d’eau à proximité du lieu du sinistre, et la grosse pompe dut être alimentée à l’aide de seaux par les pompiers, qui assumèrent là un travail fort rude. Après une heure de lutte contre le feu et de déblai, les pompiers de Rouen laissèrent aux sapeurs locaux le soin d’achever l’extinction. Ils rentrèrent à leur poste à 17 h. 45.
Journal de Rouen du samedi 3 septembre 1932 : L’incendie de deux maisons
Nous avons relaté dans notre numéro de lundi, l’incendie qui a détruit deux maisons à Hautot-sur-Seine. Signalons à propose de ce sinistre le dévouement des sapeurs-pompiers de la commune d’Hautot-sur-Seine sous les ordres du sergent Obselin. La belle attitude des sauveteurs méritent les meilleurs encouragements, nous croyons savoir qu’ils seront bientôt dotés d’une moto-pompe qui leur permettre d’agir avec plus d’efficacité encore.
Journal de Rouen du 30 mars 1933 : Expérience de motopompe
Le maire d’Hautot-sur-Seine informe les habitants d’Hautot-sur-Seine, de Sahurs et de Val-de-la-Haye, et spécialement les généreux donateurs, que les essais de la motopompe dont la commune envisage l’achat, auront lieu le 2 avril 1933, à 14h30.
Le Conseil Municipal d’Hautot sur Seine en 1935
Archives familiales de Pierre LEMARCHAND
Journal de Rouen du 21 février 1935 : Remise de distinction
Dimanche dernier, le lieutenant Corbran, commandant la subdivision des sapeurs-pompiers d’Hautot, a reçu la médaille d’honneur et de sauvetage décernée par le gouvernement. Cette décoration lui fut remise par M. le commandant De Heyn, président de l’Union départementale, qui était entouré de MM. Les capitaines Lemarchand, Quesnot et Lethuillier. Les quatre officiers adressèrent leurs biens vives félicitations au lieutenant Corbran, déjà titulaire de la croix de guerre. M. Poullard, maire, retraça les brillants états de service de dernier qui, aidé du sergent Obselin, fonda la subdivision d’Hautot en 1902. Cette excellente société, sous les ordres de M. Corbran, n’a fait que prospérer et elle possède aujourd’hui une motopompe. Le lieutenant Corbran répondit par quelques mots et fit l’éloge de ses subordonnés. La cérémonie se termina par une visite au dépôt du matériel, les officiers purent se rendre compte de l’excellent état d’entretien de celui-ci et de la parfaite tenue des sapeurs qui recueillirent également des félicitations.
Journal de Rouen du 18 juillet 1935 : Fête nationale
A l’occasion de la fête nationale M. le maire d’Hautot, M. Poullard passa la revue des sapeurs-pompiers. Après le défilé et différents exercices, M. le maire adressa des félicitations aux sapeurs groupés et à leur chef, pour leur belle tenue et le bon entretien du matériel. Au nom du gouvernement, il remit les diplômes de médaille d’honneur au lieutenant Corbran et au sergent Obselin, les fondateurs de la Compagnie en 1908, et aux caporaux Lenoble et Allais. Peu après, un vin d’honneur fut servi à l’établissement Obselin.
Journal de Rouen du 17 décembre 1936 : Sapeurs-pompiers
Voici la liste des numéros gagnant de la tombola organisée au profil des sapeurs pompiers : (…). Les lots non réclamés dans un délai de trois mois resteront acquis à la société.
Journal de Rouen du 25 novembre 1941 : Inhumation
Mme Alexandre CORBRAN ; Mme veuve Octave CORBRAN ; Tous les autres membres de la famille et les nombreux amis ; M. le Maire et mes Membres du Conseil municipal ; Le corps des sapeurs pompiers et les Anciens combattants de Hautot-sur Seine, ont la douleur de vous faire part de la perte cruelle qu’ils viennent d’éprouver en la personne de
Monsieur Alexandre CORBRAN
Menuisier
Ancien commandant de la Subdivision des sapeurs-pompiers
Ancien combattant
Croix de guerre
Médaille d’honneur des Sapeurs-pompiers
Médaille de sauvetage
Décédé le 23 novembre, dans sa 64ème année. Et vous prient d’assister à ses services et inhumation qui auront lieu demain mercredi 26 novembre 1941, en l’église d’Hautot-sur-Seine. Réunion au domicile mortuaire à 14 heures (H.O.). Le présent avis tient lieu d’invitation.
Le samedi 9 janvier 1943, un violent incendie s’est déclaré dans la maison d’habitation de M. Jean Pigache, cultivateur à Saint-Pierre-de-Manneville. Les pompiers d’Hautot-sur-Seine se rendirent sur les lieux, sous la direction de M. Obselin et réussirent à empêcher le sinistre de s’étendre aux bâtiments voisins.