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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 14:31

Découverte fortuitement dans la Seine à hauteur de Hautot-sur-Seine lors d'une opération de dragage à la fin de l'année 2014, une épée médiévale a été retrouvée dans un état de conservation remarquable. Grâce à la générosité croisée de son découvreur et du Grand Port Maritime de Rouen, l'épée originale a été restaurée et une réplique a été créée à des fins pédagogiques.

L'épée médiévale d'Hautot-sur-Seine

Paris Normandie de septembre 2016 : Une épée médiévale découverte dans la Seine exposée à Rouen

Découverte, lors d’une opération de dragage menée dans la boucle de Rouen, le pilote de Seine David Toullalan a fait une découverte fortuite exceptionnelle : une épée médiévale aujourd’hui exposée au grand jour. Une forme inhabituelle qui émerge de la vase. Au premier coup d’œil, David Toullalan a d’abord cru à « une cochonnerie ». Mais ce 27 novembre 2014, le pilote de Seine qui supervise des opérations de dragage à Hautot-sur-Seine dans la boucle de Rouen - à quelques encablures en aval de la capitale normande - décide d’en avoir le cœur net. « J’ai bien hésité deux ou trois minutes, raconte le marin. À partir du moment où j’ai réalisé que c’était une épée, j’ai compris que c’était forcément un truc de valeur. Mais je ne mesurais pas encore l’ampleur de cette découverte. » Le grand public aujourd’hui peut s’en faire lui-même une idée, grâce à l’exposition proposée par Haropa - Port de Rouen. Car l’arme surgie des sédiments est une épée médiévale dont la fabrication se situe entre la toute fin du XIIe et du XIIIe siècle. Confié par son « inventeur » (celui qui l’a trouvé) au service d’archéologie de la direction régionale des affaires culturelles (Drac), l’objet, envoyé en restauration pendant un an, a passionné les experts qui l’ont étudié.

Propriété d’un Templier ?

« Il restera de grandes zones d’ombre autour de cette épée », confie Patricia Moitrel, secrétaire de documentation au service régional de l’archéologie. L’arme de 104 cm de long et d’un poids de 1,1 kg se trouvait à 5 m de profondeur, sous environ 2 m de vase, où « elle a dû être enfouie très rapidement, la faible teneur en oxygène du milieu ayant permis d’éviter une corrosion trop destructrice », poursuit l’auteur d’une publication gratuite de la Drac intitulée La découverte fortuite, de la trouvaille à la mise en valeur (2016). Si la poignée constituée de bois de hêtre s’est désagrégée avec le temps, le caractère exceptionnel de l’arme repose sur son décor : une marque incrustée au fil d’argent (damasquinure) sur les deux faces de la lame et représentant un marteau et une pince, éléments caractéristiques des outils ayant servi à la Passion du Christ. « Des motifs plus proches de l’orfèvrerie que de la forge », souligne Patricia Moitrel, identifiés à partir du XIIe siècle sur des fresques murales, mais sur une arme blanche, jamais jusqu’alors.

Le port de Rouen a accepté de financer l’opération de mécénat (4 100 €) permettant la conservation et la création d’une réplique de ce modèle rare, « probablement une commande spécifique d’un chevalier qui souhaitait voir ses outils gravés sur son épée », interprète la spécialiste. Les archéologues ont remonté le fil du temps, jusqu’à huit siècles en arrière, pour tenter de reconstituer son environnement. À l’époque, de part et d’autre des berges de la Seine alors peu aménagées, il y avait rive gauche le château de Robert-le-Diable, contrôlé par le duc de Normandie jusqu’en 1203 avant de passer aux mains du roi de France ; rive droite, la commanderie de Sainte-Vaubourg, occupée par l’ordre du Temple jusqu’en 1307 et l’arrestation de ses membres. De là à penser que...

En exhumant la pièce, David Toullalan, lui, a cru au miracle, songeant « Ô merveille ! Excalibur m’est apparue ! », en référence à l’épée mythique de la légende d’Arthur, roi des Bretons. « Au moment où l’opérateur l’a sortie de la vase, c’était une émotion extraordinaire », se rappelle le pilote de la société Pilotage de la Seine Rouen-Caen-Dieppe, plus heureux encore de partager son exceptionnelle trouvaille. Puis il ajoute : « Vous savez, c’est vraiment un concours de circonstances. J’aurais dormi une heure de moins, je serais passé à côté ! ». Sandrine Grosjean

L'épée médiévale d'Hautot-sur-Seine
L'épée médiévale d'Hautot-sur-Seine
L'épée médiévale d'Hautot-sur-Seine
L'épée médiévale d'Hautot-sur-Seine
DAVID TOULLALAN DECOUVREUR DE L'EPEE D'HAUtOt SUR SEINE

DAVID TOULLALAN DECOUVREUR DE L'EPEE D'HAUtOt SUR SEINE

Tendance Ouest du 27/09/2016 : L'épée d'Hautot, un vestige médiéval présenté pour la première fois.

Découverte à Hautot lors d'un dragage de la Seine, une épée médiévale unique est présentée jusqu'au 15 décembre 2016 à Haropa, port de Rouen. Exceptionnelle pour son état de conservation et par son décor, c'est dans la vase que cette épée a passé les siècles au fond de la Seine à Hautot à 15km en aval de Rouen (Seine-Maritime). Elle est présentée à Haropa, port de Rouen, jusqu'au 15 décembre 2016. Découverte fortuitement en 2014 au cours d'une opération de dragage, il aura fallut un an pour la restaurer et 500 heures de travail pour que sa réplique sorte des forges: des opérations financées par le mécénat. La réplique expérimentale en acier trempé reproduit le décor niellé de la lame originale : les objets de la passion du Christ. Ce type de décors, sans doute lié à des superstitions, est absolument unique pour une épée de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. Pour mettre en valeur cette découverte archéologique majeure des animations seront régulièrement proposées. Le jeudi 6 octobre 2016, un archéologue spécialisé dans la métallurgie expliquera les différentes étapes de production d'une épée de l'extraction du minerai au polissage. Elodie Laval

L'épée médiévale d'Hautot-sur-Seine
L'épée médiévale d'Hautot-sur-Seine

 

 

L'épée médiévale d'Hautot-sur-Seine
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