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25 octobre 2023 3 25 /10 /octobre /2023 06:36

L’ETABLISSEMENT VIKING

 

Les raids vikings touchent systématiquement la vallée de la Seine depuis 841. En 887, tous les sites habités de la vallée de la Seine, en aval de l’Andelle, sont totalement évacués. La population est regroupée dans les cités refuges de Lillebonne, Rouen et Evreux. Vers 898 le « pacte de Jumièges » pérennise les établissements scandinaves permanents en aval de l’Andelle afin d’épargner Rouen.

L’archéologue et historien Jacques Le Maho a recensé au nombre de vingt-huit les établissements scandinaves dans la vallée de la Seine, dont Hautot.

Le nom de Hotot est un composé anglo-scandinave de hōh topt. L'appellatif anglo-saxon hōh signifie « escarpement rocheux, terrain en pente, rivage ». L'ancien scandinave topt, toft désigne à l’origine un terrain destiné à une habitation, puis ce même terrain avec l’habitation soit « emplacement bâti, ferme ».

A l’automne 911 le Roi des Francs Charles III concède au Jarl des Normands de la Seine, Rolf le Marcheur (Rollon), la région comprise entre l’Epte et la mer « en alleu et en bien fonds ». Il doit assurer la protection du royaume, en servant de médiateur entre les Francs et les armées vikings tentant de remonter la Seine. Le chef normand prête hommage au roi. Rollon accepte de recevoir le baptême en la cathédrale de Rouen. Ce pacte de Saint-Clair-sur-Epte est l’acte fondateur de la Normandie.

 

Marteau de Thor de Sahurs : Le marteau de Thor a été découvert sur le territoire de la commune de Sahurs, dans un champ entre la route départementale n° 51 et l’église, sur un territoire de colonisation scandinave. C’est un pendentif en forme de marteau de Thor, en argent (H. 3cm, Poids 4.50g). Le bout du manche, qui avait été retourné pour former un œillet, est maintenant cassé. Il est conservé au Musée des Antiquités de Rouen (n° Inv. 2001.0.9.1.). Il est probablement à mettre en rapport avec les l'établissement de colons anglo-scandinaves dans la région à partir du Xe siècle. Jens Christian Moesgaard, conservateur au musée national du Danemark estime que les marteaux de Thor sont plus nombreux à partir de la seconde moitié du Xe siècle, dans les derniers temps du paganisme, sans doute en réaction au développement du christianisme.

En 965 lors de l'assemblée de Gisors, le roi de Francie occidentale Lothaire II reconnaît l'autorité de Richard I Sans-Peur sur la Normandie. Cette paix durable est suivie d’une francisation des institutions et d’une christianisation du domaine normand. Vers 990 le chanoine Dudon de Saint-Quentin est invité par Richard I à écrire les biographies d’Hasting, Rollon, Guillaume Longue Epée et de Richard figure du prince idéal. Le titre de duc (dux Nortmannorum) est utilisé à partir de 1006 par Richard II l'Irascible.

L’EGLISE PAROISSIALE

Le passé moyenâgeux d’Hautot-sur-Seine de 898 à 1469

Photographies de 1961 de Fernande Obselin : ancienne fenêtre et ancienne porte

Le passé moyenâgeux d’Hautot-sur-Seine de 898 à 1469

Nicolas Wasylyszyn : Premier âge roman en Normandie 

On remarque sur ces clichés qu'avant une restauration de 1961, on pouvait voir, au niveau de la nef de cet édifice, un appareillage calcaire en "Opus spicatum" ainsi qu'une fenêtre romane qui n'est plus visible. Du passé roman précoce de ce bâtiment, on peut encore distinguer une porte dans le mur nord qui comporte un linteau-tympan monolithe surmonté d'une arcature en plein cintre.

Cette analyse, qui correspond à ce que l’on trouve à Sahurs, autre établissement scandinave, donne une période d’édification entre 965 et 1025, par les petits enfants des premiers colons.

L’église paroissiale est construite sur un promontoire dominant une petite crique positionnée au bas d’un talweg. Elle est un repère visuel depuis la Seine pour les navigateurs, à une époque où les cartes n’existaient pas. Les pâtures et les fermes des premiers colons se sont installées de part et d’autre du talweg au niveau du côteau. Les plus anciennes zones d’habitats correspondent aux emplacements des puits : le long du chemin vers Sahurs, le long du talweg en direction de la forêt et deux sites à l’est du talweg.

L’EPEE MEDIEVALE DE HAUTOT

 

L’épée de Hautot-sur-Seine a été découverte fortuitement à l’occasion de l’aménagement d’une zone d’évitage, le 27 novembre 2014 par David Toullalan, pilote en Seine. La période de fabrication de l’épée de Hautot-sur-Seine se situe entre l’extrême fin du XIIème siècle et le XIIIème siècle. 

Sa plus grande particularité se situe dans la présence d’un décor incrusté au fil d’argent (damasquinure) sur les deux faces de la lame. Il représente un marteau et une pince. Ce décor encadre un motif cruciforme niellé (sorte d’émail dans les tons noirs, à base de sulfure d’argent). Ce registre, fréquemment rencontré sur des fresques murales à compter du XIIème siècle est inédit sur une lame d’épée. Une première interprétation de ces décors les rapproche des outils ayant servi à la Passion du Christ.

L’épée médiévale d’Hautot se trouve au musée des Antiquités de Rouen.

Le lieu de découverte est à mi-chemin entre la commanderie des Templiers de Sainte-Vaubourg et le château Robert le Diable que Jean sans Terre aurait construit ou agrandi de 1200 à 1203. A la suite de la confiscation de ses fiefs français, la Normandie est conquise en 1204 par Philippe Auguste.

POUILLÉ DE 1240

 

La paroisse d’Hautot-sur-Seine est mentionnée pour la première sous la forme Hotot vers 1240, dans le pouillé du diocèse de Rouen d'Eudes Rigaud avec 40 paroissiens.

Un pouillé est un dénombrement de tous les bénéfices ecclésiastiques situés dans un domaine géographique donné. On peut ainsi avoir le pouillé d’une paroisse, d’une abbaye, d’un doyenné, d’un diocèse, etc. Le pouillé est dressé pour l’assiette et la perception des redevances fiscales et peut inclure les montants des revenus des bénéfices, le nombre des redevables ou même la liste complète de ces redevables avec les montants payés.

Le pouillé a été rédigé au temps de Pierre Collemezzo archevêque de Rouen de 1236 à 1244. De nombreuses additions ont été faites sous Eudes Rigaud archevêque de 1248 à 1275. Eudes Rigaud est connu pour son journal de visites pastorales dans le diocèse de Rouen (Regestrum visitationum archiepiscopi Rothomagensis).

Le 28 octobre 1264, Eude Rigaud se rendit, aux frais des Templiers, à Sainte-Vaubourg (Apud Sanctam Vereburgam), et le lendemain, avec l'aide de Dieu, il consacra la chapelle des Templiers de Sainte-Vaubourg et retourna passer la nuit à Deville.

Les vitraux de la chapelle du XIIIe siècle ont été démontés en 1792. Certains fragments se trouvent aujourd'hui dans l’église d'Hautot-sur-Seine et dans la chapelle templière de la commanderie de la Villedieu-les-Maurepas. Ce sont les seuls vitraux templiers qui nous soient connus.

Maison du Rouage créditée comme la plus ancienne d’Hautot-sur-Seine

LES DERNIERS TEMPLIERS DE SAINTE VAUBOURG

 

Par le mandement du 14 septembre 1307, les sénéchaux et baillis du Royaume de France, reçoivent ordre de procéder à la saisie de tous les biens mobiliers et immobiliers des templiers ainsi qu'à leur arrestation massive en France au cours d'une même journée, le vendredi 13 octobre 1307.

La Normandie ne compte qu’une trentaine de templiers. Deux templiers travaillent dans la commanderie de Sainte-Vaubourg, entre le Val-de-la-Haye et Hautot-sur-Seine. Les commanderies sont les structures de base dans l’organisation des ordres, regroupant des terres, des biens et des maisons, avec à leur tête un Commandeur ou Préceptor.

Frère Thomas et Frère Philippe Agate rejoignent cinq autres frères dans les prisons de Pont-de-l’Arche dépendant du bailliage de Rouen. Les interrogatoires ont lieu le 18 octobre 1307. Leur procès est dit « Concile de Rouen ».

Confession que frère Philippe Agate précepteur de Sainte-Vaubourg fait au castel de la Roche d’Orival devant monseigneur Robert Doisneval, monseigneur Johan de Tonneville, monseigneur Raoul du Pleisseis, chevaliers et Pierres de Hangest, bailli de Rouen, en leur présence :

Premièrement, il dit que quand on le vêtit, il requiert avant qu’il fût vêtu le pain, l'eau, les pauvres draps et la compagnie des frères de l'hôtel. Après on lui dit que bien se garde qu'il requiert car il requiert fort chose pour les volontés du monde et pour sa volonté qu'il lui conviendra laisser après ça que l'on lui a montré ces choses et on le reçoit et j'en baisa frère Auvré commandeur de Normandie, qui le vêtit, en la bouche et après lui dit : Maître Philippe allez baiser tous les frères qui y étaient présent en la bouche et après ça frère Auvré lui vêtit le mantel (1) et lui mit au col et puis le mena derrière l'autel et lui montra la croix et lui fît renier et puis escopir sus (2) une fois sans plus. Et puis le fît dépouiller et le baisa en la bouche et dit que onques (3) ne fut baisé en autre lieu sur le corps à lui qu’en la bouche si lui est Dieu et lui saint. Et après ça, on lui montra une image et sur une cordèle attouchée à l'image et laquelle lui fut commandé à ceindre par-dessus sa chemise. Ne le sait où l'image est. Et ainsi là il fait faire à tous ceux qu'il a vêtus et l'ont fait. (Ainsi) dit ledit Maître Philippe que tous prêtres qui entrent en la religion du Temple y entrent et font tout en icelle manière et en telle chose et non autre, que les faits, sont qui en la religion entrent.

(1) mantel = manteau semi-circulaire comme une cape

(2) escopir sus = cracher dessus

(3) onques = jamais

Frère Thomas refuse de défendre l’Ordre en février 1310.

Source : http://pontdelarche.over-blog.com/article-le-proces-des-templiers-a-pont-de-l-arche-1307-dit-concile-de-rouen-82231117.html

Pour plus d’information sur la commanderie de Sainte-Vaubourg, il convient de se reporter à « Templiers et Hospitaliers en Normandie, CTHS, 2005 » de Michel MIGUET, Docteur en archéologie. Spécialiste de l’architecture des commanderies templières, il a consacré sa thèse, sous la direction de Léon Pressouyre, aux établissements des ordres militaires en Normandie. 

Source : http://michelmiguet.canalblog.com/

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LE MOULIN DU TEMPLE

A la suppression des Templiers en 1312, la commanderie de Sainte-Vaubourg est dévolue aux Hospitaliers. Les droits seigneuriaux sur le village du Val-de-la-Haye comprennent le hameau du Rouage et le moulin du Temple, soit de mauvaises terres, et un moulin à vent assis dessus selon l’enquête pontificale de 1373 sur l’ordre des Hospitaliers dit « le livre vert ». De ce moulin il ne subsiste en 1497 que la motte sur laquelle il avait été bâti. Sa reconstruction fait l’objet d’une commande en 1514 faite à Pierre Duboc meunier demeurant à Moulineaux.

POUILLÉ DE 1337

 

Le pouillé de 1337 du diocèse de Rouen est composé d’après d’anciens registres de l’église métropolitaine de Rouen, par ordre de l’archevêque Pierre Roger qui devint pape sous le nom de Clément VI. Le nom de la paroisse est mentionné sous la forme Hotot supra Secanam.

Hautot-sur-Seine

Decime : 14 lb

Nomina ecclesiarum : Hotot supra Secanam. Non excedit.

Patroni : Dominus rex

Philippe Manneville : Patrons et patronages des paroisses de l'actuel département de la Seine-Maritime (2005)

Afin d'encourager la fondation d'églises paroissiales, l'Église accorda aux bâtisseurs un droit de patronage, principalement celui de présenter à la cure, l'évêque nommant le candidat. Les abus qui s'ensuivirent (transmission, cession de droit) amenèrent, dès le XIIe siècle, papes et conciles à intervenir pour tenter de rendre ce droit à l'évêque, avec plus ou moins de succès suivant les diocèses. Les Normands furent particulièrement acharnés à conserver ce privilège, en particulier lors de la réunion de la province à la couronne et la Coutume de Normandie en atteste.

Le Droit de patronage désigne un droit que possédait un seigneur laïque de nommer à un privilège ecclésiastique. Ce droit pouvait lui venir de sa terre si, par exemple, un édifice religieux s'y trouvait construit. Selon cette définition, le Roi propriétaire de vignes à Hautot-sur-Seine, est le patron de la paroisse. Il n’y a pas de lien avec l’affectation de la commanderie de Sainte-Vaubourg après l’arrestation des templiers de 1307.

 

 

Delphine Philippe-Lemaître : Recherches sur les droits des rois de France (1845)

On peut expliquer le patronage de nos rois, par ce fait que les terres ducales devinrent leurs propriétés personnelles à l’époque de la réunion à la couronne, ainsi que le prouvent les pouillés, les rois de France sont restés patrons des communes dans lesquelles les ducs de Normandie possédaient des métairies ou des châteaux, comme par exemple, Moulineaux, Hautot-sur-Seine, et tant d’autres dont les patronages et les dîmes furent plus tard octroyés, aux abbayes, soit aux nobles, pour enrichir les unes et compenser les autres.

Delphine Philippe-Lemaître, née le 12 juin 1798 à Pont-Audemer et morte le 10 juin 1863 à Illeville-sur-Montfort, est une historienne, archéologue, botaniste et poète française.

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LES VENDANGES

 

Dans un état du domaine royal de la fin du XIIIe siècle on trouve la mention : « celz de Hotot doivent la vingne vendanger. » On retrouve dans les lieux dit d’Hautot-sur-Seine cette référence à la production du vin : Fendanges, Rouage, les Vignes. La vallée de la Seine est une zone production, plus particulièrement pendant l’optimum climatique médiéval, période de climat inhabituellement chaud localisé sur les régions de l’Atlantique nord et ayant duré du Xe siècle jusqu’au XIVe siècle.

LES INSTITUTIONS NORMANDES VERS 1350

 

Le 15 juillet 1315, le roi de France Louis X le Hutin concède la « Charte aux Normands » qui limite les droits du souverain dans la province, elle est confirmée à nouveau par Philippe VI de Valois en mars 1339. Le duché de Normandie est donné en apanage par Philippe VI à son fils aîné Jean le 26 avril 1332.

Les « Etats de Normandie » regroupent les représentants de la « nation » normande. Cette assemblée de prélats, de barons et de bourgeois normands, donne son accord pour toute nouvelle imposition : « Quand le Roy veult avoir deniers, il faut assembler les Etats ».

La paroisse d’Hautot-sur-Seine fait partie de la sergenterie de Saint-Joire (Saint-Georges). La sergenterie est un office de sergents ou officiers de justice qui traitent les affaires judiciaires.

La Sergenterie de Saint-Georges comprend les paroisses dAmbourville, Barentin, Berville sur Seine, Canteleu et Croisset, Duclair, Hautot sur Seine, Hénouville, Jumièges, La Vaupalière, Le Houlme, Le Mesnils, Le Val de la Haye, Malaunay, Montigny, Notre Dame de Varengeville, Notre Dame des Champs, Pissy, Pôville, Quevillon, Roumare, Sahurs, Saint-Denis de Bondeville, Saint-Jean du Cardonnay, Saint-Martin de Boscherville, Saint-Pierre de Manneville, Saint-Pierre de Varengeville, Saint-Thomas la Chaussée, Villers sur Escalles et Yainville.

Au sein de la sergenterie, les habitants des paroisses de Saint-Georges-de-Boscherville, Canteleu, Sahurs, Saint-Martin-de-Quevillon, Saint-Pierre-de-Manneville, Hautot-sur-Seine, Saint-Jean du Val-de-la-Haye, Déville, Maromme, Montigny, Hénouville, Varengeville, la Vaupalière, Saint-Thomas-la-Chaussée, Roumare, Villers en portion et Saint-Jean-du-Cardonnay en portion sont les 17 coutumiers de la Forêt de Roumare. 

Carte de Jean-Paul DEVY

Une sergenterie est une sous-division de la vicomté, elle-même une division du bailliage. Les six sergenteries de la vicomté de Rouen sont Cailly, Couronne, Pavilly, Pont-Saint-Pierre, Saint-Joire et Saint-Victor-en-Caux. Les vicomtés et les sergenteries sont, au XIVème siècle, regroupées à l'intérieur de cinq bailliages (Cotentin, Caen, Caux, Gisors, Rouen).

L’échiquier de Normandie est la plus haute cour du duché. C’est une assemblée des prélats et des nobles des différents bailliages. L’échiquier forme un corps de justice souveraine.

Dans le ressort des vicomtés normandes, s'applique la coutume de Normandie telle qu'elle était définie par l'Échiquier de Normandie. Le "Grand Coutumier de Normandie" est une compilation de textes juridiques constitutifs du droit normand. Il a été mis par écrit à partir de 1199 et traduit en Français sous le règne de Philippe le Bel (1285-1314), mettant la coutume à la portée de tous les laïcs. Lui appartient notamment la connaissance de la clameur de haro.

Les vicomtés sont en outre responsables de l'assiette fiscale de la taille, dans les paroisses de leur ressort, regroupées au sein d'une sergenterie.

Les vicomtés du baillage de Rouen sont les vicomtés de Pont-Audemer, Pont-Authou, Pont-de-l'Arche, Pont-l'Évêque et Rouen. D’autre part la Vicomté de l'eau, dont la juridiction de s'étend sur la Seine et l'Eure de Caudebec à Blaru, se charge de la police fluviale.

Le tout est sous réserve d’inventaire.

LES REGISTRES DE TABELLIONAGE

 

Le tabellionage est le nom donné au notariat dans la France du Nord. Les tabellions ont conservé la mémoire des actes dans des registres. Au hasard des recherches effectuées, on y retrouve d’anciennes mentions d’Hautot-sur-Seine.

 

Prix ses terres à Hautot-sur-Seine d’après les baux :

1360, 9 vergées et demi de pré, 5 écus de Jean pour 9 ans ; demi-acre, 11 florins d’or au mouton pour neuf ans

1361, 1 vergée et demi de pré, 3 royaux d’or pour neuf ans

 

Extrait de 1370 (bulletin de la commission des antiquités de Seine-Maritime 1890-02-16) :

« Hue Piel, de la par. de Hotot-sur-Seine, s'oblige à faire à Phelipe Le Fèvre, huchier, un batel, du bosc dur. Philippe et de son clou. le clou et le bray qui y faudra rendu sur plache à la cauchie de Sahurs, 1370. » - (Reg. 3, f° 119.)

 

Vestiges situés derrière la Mairie : Hangard à bateau, entrepôt de marchandises ?

Lieu-dit du Froc-du-Roi à Hautot-sur-Seine 1406. (Reg. 12, f. 62 v.)

 

LES RECHERCHES SUR LE TABLIONNAGE CONCERNANT HAUTOT-SUR-SEINE RESTENT A FAIRE

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CHRONIQUE DES MAUX

 

Le 23 janvier 1340 le Roi d’Angleterre Édouard III prend le titre de roi de France à Gand.

En 1346, le roi d'Angleterre et son armée débarquent à Saint-Vaast-la-Hougue en Cotentin. Les Anglais mènent une chevauchée à travers le nord-ouest de la France dans le seul dessein de tout détruire et de piller sur leur passage. Saint-Lô et Coutances sont brûlées, Caen est prise sauf le château. Édouard III évite Rouen et Paris, traverse la Seine à Poissy pour remonter vers le nord.

En 1348, la peste noire dévaste Rouen. Elle est amenée en juillet par des navires de commerce venus d’Angleterre. Les historiens considèrent qu’un tiers des Rouennais trouve la mort en l’espace de seulement six mois. L’épidémie gagne, durant l’été, la cité de Caen. Dès l’hiver 1348-1349, elle abandonne la Normandie pour gagner d’autres régions de France.

Le duché de Normandie est donné en apanage par Jean II le bon à son fils aîné le Dauphin Charles le 7 décembre 1355.

Le XIVème siècle est marqué par des épisodes froids et pluvieux, diverses années sont déficitaires en grains et les famines s’en suivent.

Du 13 janvier au 25 mars 1364 gel du Rhin, de la Seine (Rouen) et de la Loire pendant trois mois.

L’inondation de 1372 fait d’importants dégâts aux alentours de Rouen.

Le 3 septembre 1376 une ordonnance royale de Charles V met la forêt de Roumare au service des chantiers de construction navale. Trente-cinq galère participent en 1377 aux raids de l’amiral Jean de Vienne contre la côte anglaise.

En février 1382, à la suite du rétablissement des contributions indirectes sur les marchandises, en particulier sur le sel et le vin, des émeutes éclatent à Rouen. Lors de la « révolte de la Harelle » les émeutiers enfoncent les portes des hôtels bourgeois, cassent les meubles et fenêtres et pillent les demeures. Les meneurs sont arrêtés puis mis en prison. Six d’entre eux sont pendus.

De mi-novembre 1407 à mi-avril 1408, l’hiver est l'un des plus terribles du Moyen Âge. Les chutes de neige sont impressionnantes, À Paris, les charrettes circulent sur la rivière de Seine complètement gelée. Quantité d'arbres fruitiers et de vignes sont détruits par le froid.

LA NORMANDIE LANCASTRIENNE DE 1419 A 1449

 

Deux ans après la bataille d’Azincourt, le roi d’Angleterre Henri V entreprend la conquête de la Normandie. Rouen, assiégée depuis le 29 juillet 1418, est réduite à la famine. En 1418, des hommes d’Henri V font traverser par ses bateaux, la boucle de la Seine de Grand-Couronne à Orival en les halant, à travers la forêt. Jusqu'à la chute de la ville, 35 000 personnes meurent, en raison de très dures conditions de siège. La ville accepte finalement d'ouvrir ses portes au roi d'Angleterre le 19 janvier 1419.

En 1424, les Anglais, affermis dans la possession de Rouen et des environs, veulent mettre de l'ordre dans l'administration de la forêt de Roumare. Elle est déclarée close par cri général et solennel. Après enquête on arrête les droits des 17 paroisses coutumières de la forêt ainsi que les charges des habitants.

Le château de Rouen est le siège du gouvernement anglais en France ainsi que la résidence de Jean de Lancastre, duc de Bedford, et régent de France. Le Roi Henri VI, né le 6 décembre 1421, est couronné roi d'Angleterre le 6 novembre 1429 en l'abbaye de Westminster en réponse au sacre de Charles VII roi de France à Reims. Il arrive en France le 23 avril 1430. C’est durant ce séjour que Jeanne d’Arc est brûlée à Rouen le 30 mai 1431. Le régent fait sacrer son neveu, âgé de 10 ans, à Notre-Dame de Paris le 16 décembre 1431. A son retour à Rouen, la foule locale l'acclame aux cris de « Noël, Noël ! ». Il repart en Angleterre le 29 janvier 1432.

 

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L'église abbatiale de Rouen, est ce qui de l’abbaye Saint-Ouen de Rouen, un monastère bénédictin. La pierre tombale située dans la chapelle Sainte-Agnès de l'abbatiale indique dans son épitaphe que maître ALEXANDRE DE BERNEVAL, maître d'œuvre en maçonnerie, est l'auteur de l’église abbatiale. Dans un acte passé le 1er mars 1419, il est désigné comme étant maître des œuvres du roi au Baillage de Rouen. Il aurait été recruté pour surveiller les travaux du palais royal de Rouen d'Henri VI. ALEXANDRE DE BERNEVAL est mort le 5 janvier 1440 à l’âge de 73 ans.

« Cy gist maistre Alexandre de Berneval, maistre de machonerie du roy nostre sire au bailliage de rouen et de saint ouen qui trespassa le Ve de janvier mil CCCC et XL. Priez dieu pour luy. Amen. »

Charles de Beaurepaire a proposé que sa famille était originaire de Hautot-sur-Seine dans « Notes sur les architectes de Rouen » publié au Bulletin des amis des monuments rouennais en 1902, p. 90.

LA NORMANDIE DE 1449 A 1469

 

Après la trêve de Tours de 1444, les hostilités entre Français et Anglais reprennent en mars 1449. Charles VII lance la reconquête de la Normandie en juillet 1449. A Rouen les Anglais signent la reddition le 29 octobre 1449. Charles VII fait son entrée solennelle le 10 novembre 1449, les rues sont décorées et les habitants crient « Noël, Noël ! ».

En 1458 la paroisse d’Hautot-sur-Seine comprend 23 personnes payant fouage ; de plus, 1 sergent, 1 autre exempt et 4 pauvres.

A cette époque le prêtre, dernier recteur et possesseur de l’église, se nomme Nicolas HAUNSTON. Ce nom de famille célèbre, Houston, est d'origine écossaise. La première orthographe enregistrée du nom de famille est celle de Finlawe de Hustone, datée de 1296, dans le "Calendrier des documents relatifs à l'Écosse", sous le règne de John Balliol.

Par le traité de Conflans du 5 octobre 1465, Charles de Berry (1446-1472), frère du roi Louis XI reçoit la Normandie en apanage. Charles II de France ne parvient pas à gouverner et dès mars 1466, les armées royales reprennent le duché.

En 1469 le Roi Louis XI envoie une ordonnance au connétable de Saint-Pol concernant l’anneau ducal, bijou symbolisant l'union d'un prince avec le duché : « Nous vous mandons que, en l'Echiquier qui se tient de présent dans notre ville de Rouen, vous montriez et fassiez rompre publiquement ledit anel ». Le 9 novembre 1469 l’anneau ducal est placé sur une enclume et brisé d’un coup de masse en séance de l'Échiquier de Normandie, dans la grande salle du château du Bouvreuil, signifiant ainsi que la Normandie ne sera plus aliénée.

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commentaires

L
Très documenté et très intéressant tout ça!
Répondre
J
J'ai pris beaucoup de plaisir à faire cet article. Cela m'a donné une meilleure vision de la Normandie médiévale.